Infrarouge

MÉLANIE DOUTEY, DOUCE COMME UNE MAMAN

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Christophe Barratier ressuscite l’oeuvre de Marcel Pagnol avec Le Temps des secrets. Plus de trente ans après la sortie au cinéma de La Gloire de mon père et du Château de ma mère, adaptés par Yves Robert, revoilà le petit Marcel en culotte courte. Rencontre avec Augustine, alias Mélanie Doutey, la mère du jeune héros.

Nous sommes en juillet 1905 à Marseille. Le jeune Marcel, incarné à l’écran par Léo Campion, vient de terminer ses études primaires. Voici le temps des vacances, les grandes, tant attendues. Enfant de la ville, retrouver la nature et les grands espaces le transporte de bonheur. L’âge de l’insoucianc­e laisse aussi place à celui des secrets… Dans cette adaptation réussie, Christophe Barratier renoue avec l’oeuvre de Marcel Pagnol et raconte le début de son adolescenc­e.

Quel genre de mère est Augustine ?

C’est une maman totalement dévouée à ses enfants. Elle sait qu’il lui reste peu de temps à vivre. Elle est condamnée, donc elle veut profiter de chaque instant d’innocence avec ses petits.

Que partagez-vous avec elle ?

Certaineme­nt son côté maternel. Sinon, le quotidien de la vie d’autrefois a tellement changé qu’il est difficile de trouver des points communs.

Pensez-vous que la liberté donnée aux enfants hier est la même aujourd’hui ? Plus personne n’oserait laisser des enfants partir jouer dans les champs ou les montagnes des journées entières sans surveillan­ce ! Nous n’avons plus le même rapport à la liberté.

Augustine cache plusieurs choses à ses enfants. Est-ce pour les protéger ? Oui, elle essaie de les préserver. C’est un film sur l’enfance, avec leur découverte du mensonge, de la trahison, de la maladie et des secrets. Les enfants prennent, peu à peu, conscience de tous ces sentiments.

Quelle relation avez-vous entretenue avec Léo et Lili, les deux jeunes protagonis­tes du film ?

Une relation assez touchante. Christophe Barratier voulait vraiment raconter deux histoires bien distinctes, celle de la terre avec Lili et celle de la ville avec Léo.

Que pensez-vous de ceux qui vivent dans le secret ?

Aujourd’hui, nous sommes dans la dictature du blanc ou du noir. Le gris est aussi une très belle couleur. Nous pouvons être plus nuancés. La force d’Augustine, c’est la famille. Elle est le capitaine du bateau, elle met un mouchoir sur les choses du passé qui l’attristent. Pour rien au monde elle ne voudrait briser cette bulle familiale. Êtes-vous quelqu’un de discret dans la vie ?

Parfois, je le suis trop et, par moment aussi, je ris trop fort. J’ai les deux aspects en moi. Mon rire est sûrement une façon de me protéger.

Que diriez-vous à la jeune comédienne que vous étiez en 1998 quand vous tourniez votre premier film, Les Gens qui s’aiment de Jean-Charles Tacchella ? Prends confiance en toi. Si tu en es là, c’est aussi grâce à toi !

Votre mère vous a-t-elle soutenue dans votre carrière ?

Au début, elle n’était pas vraiment ravie. Elle avait peur sûrement. Puis, j’ai fait le conservato­ire. Très vite, ensuite, ma carrière a démarré. Mon frère me disait : « Si avant 25 ans tu n’as pas un nom, il faut arrêter ! »

Et que peut-on vous souhaiter ? Du soleil ! Le Temps des secrets de Christophe Barratier, avec Guillaume de Tonquédec, Mélanie Doutey, François-Xavier Demaison et Anne Charrier. En salle le 23 mars.

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