TOUT CE QUI BRILLE
Joaillerie et haute joaillerie affichent leurs carats sans retenue. Ça brille, et c’est tant mieux.
Gabrielle Chanel a été l’une des premières à miser sur les bijoux fantaisie opulents. Jacqueline de Ribes, icône absolue du chic français, n’a jamais hésité à mélanger le toc à des pièces joaillières. Un statement entré dans les moeurs. Oui, tout ce qui brille n’est pas or, et il n’y a aucun mal à cela. Pourtant, si la combinaison des pièces est reine, la haute joaillerie, tout en haut de la pyramide, impératrice du savoir-faire, remporte la palme de la préciosité. Ces pièces d’exception donnent le ton : celui de l’élégance, d’un statut évidemment, mais, et c’est là son génie détaché de toute valeur marchande, celui de la créativité d’ailleurs célébrée en juin lors de l’exposition « Vision & Virtuosity » de Tiffany & Co à la Saatchi Gallery, à Londres. La « haute jo », c’est le luxe transcendé. Les lettres de noblesse de la rareté qui conjuguent artisanat, technicité, ingéniosité et modernité. Les parures sont imposantes, recherchées, le montage défie toutes les lois de la pesanteur, les inspirations ne sont jamais redondantes, et tout ce joli mélange va à l’encontre des colliers filigranes et des bagues délicates qu’arborent les Parisiennes au quotidien. Discrète ou exubérante, toujours fastueuse, la haute joaillerie ne ment pas. C’est une déferlante – du nom de la dernière collection de Chaumet –, qui affiche ses caratages – Chopard dévoilait en début d’année une émeraude brute de Zambie de 6 225 carats ! – et ses couleurs explosives dans des parures à couper le souffle. Tout ce qui y brille est vrai, splendide et superlatif. Au-dessus de la mêlée.
Il fut un temps, le XIXe siècle, où quelques femmes du monde et du demi-monde passaient commande aux plus grandes Maisons joaillières. Aujourd’hui, c’est Beyoncé qui rejoue Diamants sur canapé dans la campagne « About Love » de Tiffany & Co ou l’actrice Golshifteh Farahani qui incarne la collection « Sixième sens » de Cartier. Côté joaillerie tout court, Dior a choisi l’actrice Elizabeth Debicki comme égérie de la ligne « Rose Dior », alors que Messika vient de faire appel à Kendall Jenner comme nouveau visage de la Maison. On s’en félicite, car, si la haute joaillerie est un monde à part, la joaillerie est sa porte d’entrée. Et ses muses, des fleurs toujours fatales et ultramodernes.