LA BEAUTÉ, OUI, MAIS PAS À TOUT PRIX !
Comme les fake news, les fake injectors sont une dérive venue des réseaux sociaux. En matière de beauté, le phénomène touche principalement les jeunes. D’où l’importance de les sensibiliser pour éviter des selfies ratés.
C’qui fait un peu froid dans le dos. Selon une étude des laboratoires Galderma, les moins de 35 ans seraient aujourd’hui deux fois plus nombreux à se faire injecter que les plus de 55 ans. « Il ne s’agit pas de remonter le temps, mais de s’embellir, d’avoir la bouche charnue de Bella Hadid ou les pommettes rebondies de Kim Kardashian », commente le Dr Philippe Kestemont, chirurgien plasticien. Contrairement à leurs aînés, ces filles – et ces garçons, car ils sont de plus en plus nombreux à vouloir gommer leurs défauts – ne vont pas chez le médecin. Ils font leur marché d’injections sur les réseaux sociaux.
« Le problème, c’est que ceux qui y prospèrent ne sont justement pas des médecins. Ces faux praticiens sont des esthéticiennes, des coiffeuses, des manucures qui pratiquent dans la plus grande illégalité, puisque normalement seuls les médecins sont habilités à le faire », explique Stéphane Lafond-Berbon, responsable marketing chez Galderma On se souvient de ce fait divers : en janvier dernier, une jeune femme de 22 ans est arrêtée lors d’un contrôle routier. Son coffre était rempli de boîtes d’acide hyaluronique. Son compte Instagram, plus de 30 000 abonnés, ne laissait aucun doute sur son activité. À Toulouse, c’est une esthéticienne qui a été mise en examen. Elle monnayait des injections de toxine botulique sur Snapchat pour 300 euros. « Une telle injection à l’aveugle, c’est jouer à la roulette russe. D’autant qu’on ne connaît pas l’origine du produit », poursuit le Dr Philippe Kestemont. Les dégâts peuvent être graves, notamment autour des yeux. D’où la campagne lancée auprès des
millennials par Galderma sous le hashtag #injectionmedicale.
« Nous avons décidé de le faire sur Instagram, le média de cette génération, car c’est le meilleur moyen pour les sensibiliser aux risques encourus et que leur réseau fasse le buzz de l’information », déclare Stéphane Lafond-Berbon. C’est un engagement éthique majeur pour ce laboratoire qui est le leader de la médecine esthétique, notamment avec la gamme Restylane. En 25 ans, plus de 50 millions d’injections de ses acides hyaluroniques ont été effectuées par les médecins dans le monde entier. Parallèlement, Galderma a mis en place un réseau national de prise en charge d’urgence. Il intervient en moins d’une heure et demie et applique un protocole d’une grande réactivité pour éviter les séquelles. Enfin, on ne rappellera jamais assez les précautions à prendre : ne vous faites injecter que par un médecin formé, exigez un carnet avec la traçabilité des produits et des marques qui ont cette référence. La prévention évite les dégâts. Alors, un selfie, oui, mais pas à n’importe quel prix !