Infrarouge

GILLES VIDAL, DIRECTEUR DU DESIGN DE RENAULT

La nouvelle Renault Megane E-Tech Electric racontée par son designer, ça donne une interview passionnan­te où l’expérience du client compte plus que la technologi­e. Rencontre.

- Par la Rédaction

De quoi vous êtes-vous inspiré pour créer la ligne de la Megane ? En premier lieu, l’identité de la marque, l’histoire, la philosophi­e de Renault. Quand on parle de « voiture à vivre », on pense à l’usage au quotidien, au côté humain de l’objet, et cela doit se ressentir dans les formes généreuses de la voiture, même si on se projette dans le futur dans des formes plus affûtées. Dans la Megane, la sculpture du flanc comme celle des épaulement­s ne sont ni acérées, dures et carrées, ni torturées, respectant ainsi l’ADN de la marque Renault. Un designer doit être curieux de tout ce qui l’entoure. Enrichi de tous ces inputs, il compile pour se projeter dans le futur. En Asie, les designers s’inspirent de la nature – par exemple le bambou pour une tour à Shanghai. En Europe, l’inspiratio­n est plus intellectu­elle, plus filtrée, plus inconscien­te. L’enjeu pour un créatif français est d’aller chercher la surprise, l’inédit.

Quelles sont les principale­s caractéris­tiques du design Renault dans cette voiture ?

La démarche de Renault consiste à cultiver l’équilibre entre la technologi­e et l’habitat. Par exemple, les galbes généreux dans lesquels on vient greffer des éléments très technologi­ques comme les feux arrière avec la « microptiqu­e », qui crée des traits de lumière en trois dimensions. Toujours dans l’idée de la voiture à vivre, l’intérieur a été conçu autour de l’intuitivit­é de l’usage et de l’ergonomie : le grand écran OpenR, la forme des sièges qui accueillen­t le corps… tout est conçu pour être utilisé de façon naturelle. C’est la voiture qui s’adapte à l’humain, et non l’inverse. Le geste stylistiqu­e vient après. Notre métier consiste à imaginer une expérience, une manière d’appréhende­r et de vivre l’objet, et l’esthétique vient « emballer » tout ça. Autour des écrans high-tech, on n’a pas forcément envie de quelque chose de très techno, mais plutôt d’accueillan­t, de chaleureux. Comme à la maison.

Quel est le détail dont vous êtes le plus fier ?

Le fait que le bloc de climatisat­ion ne soit plus sous la planche de bord, entre les jambes du conducteur et du passager, mais sous le capot, libérant ainsi l’espace au niveau du sol. Du coup, sous l’écran, on a une petite étagère où l’on peut poser son smartphone, avec une recharge, et, en dessous, là où ce serait complèteme­nt bouché dans une voiture classique, il y a un grand espace de rangement ouvert. Cette améliorati­on technique génère une nouvelle esthétique et une nouvelle expérience à bord. Le progrès chez Renault est toujours au bénéfice de l’expérience pratique du client.

Existe-t-il des contrainte­s spécifique­s pour une voiture électrique par rapport à une thermique ?

Ce ne sont pas des contrainte­s, mais des opportunit­és, des bénéfices. Par exemple, cela libère énormément de choses, comme le bloc de climatisat­ion dans le nez de la voiture dont on a précédemme­nt parlé. Cela permet également de pousser les roues un peu plus dans les coins. L’avantage est double. Du point de vue esthétique, cela participe à des proportion­s meilleures : une voiture bien posée, bien stable, plus sexy. Et du point de vue de l’habitacle, au niveau de la place du passager, il y a une bosse normalemen­t située sous le pied droit qui a disparu. Pareil dans le coffre.

Quel type de personnali­té imaginez-vous au volant de cette E-Tech Electric ?

C’est une voiture assez universell­e. Je verrais quelqu’un qui a une gueule, un caractère, un charisme naturel. Probableme­nt une femme healthy, qui ne surjoue en rien.

Sur quoi travaillez-vous actuelleme­nt ?

On bosse sur toute la gamme future. On travaille même sur la génération d’après, le design avancé. On est en train de finaliser un concept qui va porter des valeurs très fortes de la marque. Et aussi la Renault 5 électrique, dont on finalise le design.

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