Infrarouge

Le rosé PÉTILLE AUSSI

Le champagne rosé, c’est forcément chic. Longtemps confidenti­el, il a su s’imposer dans les verres des palaces et des boîtes de nuit.

- Par Frédérique Hermine

La fièvre du rosé est aussi effervesce­nte. La mode « rosé » du début du siècle, devenue tendance puis lame de fond, a aussi gagné les bulles. Il y a 20 ans, il s’écoulait moins de 1 % de rosé en champagne, aujourd’hui environ 12 %. Les champagnes rosés bénéficien­t d’un véritable engouement en France, mais également outre-Atlantique, outre-Manche, au pays du Soleil-Levant… Ils font sauter les bouchons l’été sur les plages de la Côte d’Azur, frais ou sur glaçons, de préférence dans le seau plutôt que dans le verre, sauf pour le Ice Impérial, ce champagne initié il y a une dizaine d’années par Moët & Chandon, plus vineux, fruité et sucré, conçu pour être servi sur glace. Les petites bulles saumonées sont également devenues incontourn­ables sur les tables de la Saint-Valentin et dans les repas festifs. Les champagnes rosés se sont imposés ces dernières années dans tous les grands restaurant­s, les bars et les palaces. Servis à la coupe, ils ont su séduire plus d’un palais, amateur ou averti. C’est chic et ça change ! Et quand, en 2013, Ariana Grande

invite en musique à « pétiller comme une bouteille de champagne rosé » dans sa chanson Pink Champagne, l’effervesce­nce gagne la jeune génération.

De la coupe à l’assiette

Il est loin le temps où il était appelé « oeil de perdrix » à la fin du XVIIIe siècle dans les registres de la Maison Ruinart et qu’il n’était considéré que comme un « blanc taché » par les élaborateu­rs champenois. Au XXe siècle, dans l’entre-deux-guerres, il était devenu la coqueluche des cocottes, lui conférant alors des reflets quelque peu frivoles qui l’avaient fait bannir de certaines adresses. Raison pour laquelle, d’ailleurs, Lily Bollinger avait juré que sa respectabl­e Maison ne produirait jamais de rosé… ce qui fut le cas jusqu’au milieu des années 2000. D’autres grandes signatures comme Ruinart, Veuve Clicquot, Besserat de Bellefon, Laurent-Perrier, Roederer, Taittinger, Billecart-Salmon lui ont, depuis longtemps, fait la part belle et proposent même des cuvées de prestige, plutôt confidenti­elles. Quand Moët & Chandon (une bouteille ouverte chaque seconde dans le monde) se lance il y a une vingtaine d’années dans une campagne de publicité à grand renfort de pétales de rose, le succès est assuré.

1. Bollinger La Grande Année 2014

Intense sur les fruits rouges (framboise, cerise, fraise des bois) et du verger (pêche, coing). Ample et raffiné, avec des bulles crémeuses et une acidité saline. 63 % de pinot noir, 37 % de chardonnay en grands crus et premiers crus avec 5 % de vin rouge de la Côte aux Enfants. Accompagne parfaiteme­nt un homard thermidor ou des beignets de gambas. 187 € en coffret chez une sélection de cavistes

3. Lanson Édition Limitée Le Rosé Fruit Market

Un nouvel étui inédit et coloré pour l’été, qui fait écho à ce rosé fruité et rafraîchis­sant aux bulles fines sur des notes de fruits rouges (fraise, framboise, grenade, groseille) et d’agrumes. Un assemblage de 53 % de pinot noir, 32 % de chardonnay et 15 % de pinot meunier, le tout complété de 7 % de vin rouge avec une part importante de vins de réserve. Avec un tataki de thon à la sauce soja ou des fraises à la crème. 42 € chez une sélection de cavistes et boutique.lanson.com

2. Dom Ruinart Rosé 2004

Floral sur des arômes de fruits rouges (framboise, groseille, fraise des bois) et d’agrumes (orange sanguine). 81 % de chardonnay, principale­ment de grands crus de la Côte des Blancs et de la Montagne de Reims, et 19 % de pinot noir de Sillery vinifié en rouge, très peu dosé. Avec un tartare de thon ou des aiguillett­es de canard. 275 € en magnum chez les cavistes

4. Roederer Rosé 2015

Un bouquet explosif de fruits rouges acidulés et d’agrumes rehaussés d’une note de cacao grillé, d’épices douces et d’un parfum de rose. Une bouche dense et concentrée et une finale minérale et ciselée. Un rosé en partie de macération pour les 62 % de pinot noir complétés de 38 % de chardonnay. Avec un suprême de volaille à la crème ou un bavarois framboise-pistache. 72 € chez une sélection de cavistes

Le champagne rosé se popularise peu à peu, faisant preuve de la même attractivi­té que les vins tranquille­s de Provence. L’occasion de rappeler que le champagne est le seul rosé en France pouvant être issu d’un assemblage de vin blanc et de 5 à 20 % de rouge, mais uniquement champenois, pinot noir ou pinot meunier. C’est la méthode la plus courante, même si l’on rencontre aussi quelques champagnes rosés de saignée (ou de macération), plus fruités et colorés, élaborés après un court passage des jus sur les peaux de raisins rouges comme chez Leclerc Briant, Larmandier-Bernier, Drappier, Piot-Sévillano (L’Instant Meunier), Pannier (Égérie)… Aujourd’hui, les amateurs ont su faire fi d’une image parfois girly – rose oblige ! –, pour s’intéresser aux alliances avec la gastronomi­e. Car un champagne rosé sied à tout un repas, de l’apéritif au dessert.

5. EPC Rosé Extra Brut

Un champagne nouvelle génération élaboré avec des vignerons partenaire­s à partir d’un seul cépage sur un seul terroir, du chardonnay complété de 8 % de pinot noir et sans sucre. La vraie nouveauté, une pastille thermosens­ible qui se colore en bleu quand le flacon arrive à températur­e idéale pour la dégustatio­n. Avec des sushis ou un crabe farci. 34,90 € sur epc-champagne.com

7. Dom Pérignon Rosé 2008

Framboises et fraises des bois devant des notes poudrées et florales (iris, pivoine, violette). Une structure ferme, vineuse et légèrement poivrée. Vivacité et salinité pour cet assemblage de pinot noir et chardonnay qui a passé près de 12 ans en cave. Avec une côte de boeuf maturée ou une mimolette vieille. 400 € sur clos19.com, millesima.com

9. Gosset Petite Douceur Rosé Extra Dry

C’est exactement ça, une « petite douceur », une gourmandis­e de fines bulles, de fraise, de framboise et d’orange sanguine, fraîche et aromatique, délicateme­nt sucrée. 60 % de chardonnay, 40 % de pinot noir dont 7 % de vin rouge passant 10 ans en cave. Avec un carré d’agneau aux petits légumes ou un canard à l’orange. 60 € chez les cavistes et sur boutique. champagne-gosset.com

6. Veuve Clicquot Rosé

L’un des pionniers du champagne rosé d’assemblage du temps de Barbe-Nicole Clicquot-Ponsardin au début du XIXe siècle. Les trois cépages chardonnay, pinot meunier et surtout pinot noir, une soixantain­e de crus, jusqu’à 45 % de vins de réserve et 12 % de vin rouge pour un champagne puissant, vif et fruité sur des arômes de framboise, myrtille, cerise et épices douces. Avec des biscuits au sésame ou une bouillabai­sse. 50 € à La Grande Épicerie, Vinatis et chez une sélection de cavistes

8. Nicolas Feuillatte Exclusive Rosé Édition Limitée Printemps 2022

Éclatant et frais sur des notes de fruits rouges (groseille, myrtille, framboise). 45 % de pinot noir, 45 % de pinot meunier et 10 % de chardonnay avec 16 % de vin rouge. Accompagne idéalement un sauté de porc au miel ou une tarte aux fraises. 32 € chez une sélection de cavistes et dans les boutiques Nicolas Feuillatte

10. Taittinger Nocturne

Dans un fourreau brillant fuchsia, un champagne demi-sec à sortir à la tombée de la nuit, rond et suave, plus sucré, à servir frais pour une parenthèse gourmande. 30 % de chardonnay et 70 % de pinot noir et pinot meunier, dont 12 à 15 % de vin rouge tranquille sur de fines bulles et des arômes de fruits du verger (pêche, abricot). Avec une panna cotta aux fruits rouges ou une marquise au chocolat. 53 € chez une sélection de cavistes

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