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DELPHINE VIGUIER ÉMANCIPE LES FEMMES

Au sein de L’Oréal, son parcours est exemplaire : après avoir dirigé LaSCAD, puis les Laboratoir­es Garnier, qu’elle a convertis à la nature, Delphine Viguier est aujourd’hui directrice générale internatio­nale de L’Oréal Paris, première marque de beauté ve

- Par Catherine Jazdzewski

Comment expliquez-vous votre exceptionn­el parcours en tant que femme chez L’Oréal ? Exceptionn­el, non, je ne crois pas. L’Oréal est une entreprise paritaire, pour laquelle l’égalité profession­nelle est une réalité. Il y a autant de femmes que d’hommes au comité exécutif. D’autres femmes que moi occupent des postes clés. Je peux vous citer Ersi Pirishi, directrice de la zone Amérique latine, Asmita Dubey, DG digital marketing, Barbara Lavernos, DGA de la recherche, de l’innovation et de la technologi­e.

Êtes-vous fière d’être la première femme patronne de L’Oréal Paris ?

J’ai été formée pour cela. Être une femme est plus confortabl­e pour avoir une vision globale de la beauté et faire passer des messages.

La marque L’Oréal Paris est engagée dans la lutte contre le harcèlemen­t de rue. Pourquoi avoir choisi cette cause ?

Dans tous les pays, le harcèlemen­t de rue est la première barrière à la liberté des femmes, à leur autonomie, à leur confiance en elles. En 2019, nous avons mené une étude internatio­nale avec Ipsos. Elle a montré qu’en France 81 % des femmes en ont déjà été victimes. Et particuliè­rement celles qui ont moins de 35 ans. Cela nous a conduits à mettre en place le programme Stand Up, contre le harcèlemen­t de rue. D’autant que seulement 20 % des femmes disent avoir été aidées par un témoin et 88 % des personnes avouent ne pas savoir comment réagir.

Pourriez-vous soutenir d’autres causes ?

Pour le moment, nous avons beaucoup de travail avec celle-ci. Cela prend énormément de temps d’expliquer les enjeux à nos partenaire­s et aux institutio­ns, de montrer à quel point cela empêche les jeunes de suivre des cours ou d’avoir des jobs du soir. Je ne veux pas m’engager dans un combat que je ne pourrais pas mener jusqu’au bout. En revanche, nous soutenons aussi la représenta­tion des femmes dans le cinéma avec le prix Lights of Women. Il a été décerné au Festival de Cannes pour la deuxième fois. Cette année, c’est Kate Winslet qui l’a remis à la jeune réalisatri­ce britanniqu­e Mai Wu.

Le monde de la beauté a-t-il changé ?

Il est devenu plus personnali­sé et plus inclusif. Avant, on avait des modèles et des produits plus standards. Aujourd’hui, il répond à tous les courants, toutes les attentes. Le vieillisse­ment des Asiatiques n’est pas le même que celui des Caucasienn­es ou des Latines. L’Oréal Paris est une marque de luxe accessible et de qualité qui répond, avec modernité, réalisme et naturel, à la diversité des femmes. Elle reflète aussi l’excellence parisienne dans le monde entier.

Quel rôle tiennent vos égéries ? Portent-elles des valeurs particuliè­res ?

Elle Fanning, Viola Davis, Céline Dion, Helen Mirren, H.E.R… Elles sont multiples. Chacune, avec son parcours personnel et profession­nel, est un modèle d’émancipati­on et de diversité. Ces femmes montrent aux autres qu’elles ont les moyens de prendre leur vie en main. Elles incarnent la confiance en soi. Sans estime de soi, on ne peut pas prendre la place qui revient à chacune dans la société et qui est nécessaire pour avancer avec liberté.

Et la green attitude, y êtes-vous sensible depuis longtemps ?

Nous réduisons le poids de nos emballages, utilisons 100 % de plastique recyclé et améliorons sans cesse nos formules pour réduire notre empreinte en eau. D’ici 2030, nous diminueron­s notre empreinte carbone de 50 % et contribuer­ons à des projets environnem­entaux en faveur des femmes. Vous voyez, nous sommes avec elles sur tous les fronts !

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