MY TAILOR IS DIGITAL
Créés en 2011, Les Nouveaux Ateliers font le pari de « réinventer » le tailoring masculin en mettant le sur-mesure à la portée du plus grand nombre grâce à la 3D. Rencontre avec Frédéric Rensonnet, son directeur général, qui a réussi le repositionnement de cette marque française.
Àl’automne 2020, Les Nouveaux Ateliers ont repris cinq des points de vente de la marque Atelier NA en région parisienne. Quelle était la stratégie ?
La production a été rapatriée en Europe, le réseau a été recentré sur un nombre limité de boutiques, et les délais d’attente interminables pour un costume appartiennent désormais à un passé lointain. Les Nouveaux Ateliers ont conservé l’esprit business et français, qui était aux origines de la marque, tout en restructurant la distribution autour de cinq boutiques à Paris, Neuilly et Boulogne.
Quelles sont les propriétés de la cabine 3D présente dans vos boutiques ?
Grâce à ses capteurs, notre nouvelle cabine 3D est capable de produire numériquement plus de 1 500 points de mesure en une demi-seconde, dont 200 exploitables par nos ateliers pour réaliser votre pièce avec une précision optimale et inégalée. La prise de mesure ainsi simplifiée, le temps des retouches et des essayages minimisé, le client peut consacrer la majorité de son passage en boutique à la personnalisation de sa pièce, qui se fait dorénavant sur l’écran d’une tablette grâce à une visualisation 3D. Nos maîtres mots sont « rapidité » et « efficacité ».
Pour quelles pièces et à quel coût le sur-mesure est-il possible ?
Nous proposons des costumes, des vestes, des chemises, des chinos, des pantalons cinq poches et des manteaux. À cela s’ajoute le choix du tissu qui seul détermine le prix de votre produit final. Toute la personnalisation (col, poignets, boutons, cintrage, doublure, etc.) est totalement gratuite.
Allez-vous étendre ce vestiaire ?
Nous travaillons pour développer dans un futur proche des pulls, des polos et d’autres pièces qui composent le vestiaire masculin. Une gamme complète d’accessoires arrive très prochainement dans notre réseau de boutiques.
Quels sont vos best-sellers ?
Le costume business, ou les pièces emblématiques telles que la veste Terracota et le costume de cérémonie vert. Concernant les tissus, nous vendons principalement les laines de Loro Piana pour les costumes et la popeline de coton pour les chemises.
Dans votre repositionnement, pourquoi avoir choisi de privilégier un circuit de fabrication court ?
Nous travaillons uniquement avec l’Europe pour nos chemises sur mesure. Quant à nos costumes, ils sont tous confectionnés chez notre partenaire au Portugal. Ce choix nous permet de tenir des délais courts par rapport à nos concurrents. Chaque pièce est unique, confectionnée dans les meilleurs ateliers et livrée sous quatre à six semaines.
Sur quelle stratégie de développement misez-vous pour la marque ?
Étendre notre offre à l’ensemble du vestiaire masculin et rendre le surmesure accessible. Nous souhaitons faire comprendre que ce dernier n’est pas forcément plus cher que le prêt-à-porter.
Et la digitalisation ?
C’est également un enjeu clé. Nous continuons d’investir en R&D de manière à aller toujours plus loin dans l’optimisation de l’expérience en boutique.
Chez Les Nouveaux Ateliers, on ne parle pas de l’élégance, mais des élégances. C’est-à-dire ?
Il existe bien des élégances. L’essence même du sur-mesure se traduit par la pluralité des styles, chaque individu pouvant exprimer le sien. Les Nouveaux Ateliers ne sont pas une marque de mode avec une ligne émise par un créateur. Derrière le concept de sur-mesure et de personnalisation, nous souhaitons permettre à chacun d’adopter le style qui lui convient le mieux et de révéler sa propre élégance.
C’est d’ailleurs ce que fait votre réseau d’ambassadeurs ?
Nous l’avons baptisé la « Bespoke Community », et elle est composée de plusieurs personnalités à l’élégance éclectique et singulière.
Est-ce aussi le rôle des stylistes qui complètent l’expérience digitale en boutique ?
Nos conseillers jouent un rôle que la technologie ne peut pas remplacer aujourd’hui. Ils apportent de vrais conseils de style en accord avec votre silhouette, votre activité et votre mode de vie. Ils savent assortir les couleurs, les motifs et les coupes et rendent l’expérience 3D plus fluide, notamment avec la visualisation sur tablette qui permet de se projeter dans un vêtement que l’on n’a pas encore entre les mains.
Vous disposez de cinq boutiques parisiennes et autant de cabines 3D. Quelle sera votre prochaine étape en matière de digitalisation ?
Faire grandir notre réseau de boutiques de manière mesurée et contrôlée. Nous envisageons l’ouverture d’une boutique par an à Paris ou en région parisienne. Mais nous essayons également de développer l’expérience digitale du parcours client. Afin qu’il soit accompagné du début à la fin : de la consultation de notre site Internet à la remise du produit final, en passant par la prise de mesures et le choix des options, jusqu’à des expériences technologiques complémentaires.
De quelles technologies ?
Il s’agit pour Les Nouveaux Ateliers de mettre l’accent sur la modélisation pour aider le client à visualiser son futur produit. Aujourd’hui, le vrai frein du surmesure, c’est ça. Nous souhaitons que le client vive une expérience aussi accessible que celle du prêtà-porter et devienne le créateur de son vêtement.
« NOUS SOUHAITONS QUE LE CLIENT DEVIENNE LE CRÉATEUR DE SON VÊTEMENT. »
FRÉDÉRIC RENSONNET