Infrarouge

MÉTHODE CARDIO BARRE, MUSCLES, GLAMOUR ET PAILLETTES

Que font les danseuses de cabaret quand elles raccrochen­t leurs plumes ? Elles mettent au point une méthode de fitness qui sculpte le corps, des pieds jusqu’aux zygomatiqu­es. Mesdames, messieurs, sortez vos justaucorp­s et place au show !

- Par Sophie Giagnoni

La promesse est alléchante – « sculpter des muscles longs et fins et développer la posture gracieuse d’une danseuse profession­nelle » – et le moyen paraît accessible : épaules relâchées, centre engagé, fessier serré, il s’agit d’enchaîner des séries de petits mouvements rapides au rythme d’une musique entraînant­e. Rien de nouveau sous le soleil, serait-on tenté de conclure. Si ce n’est qu’aux traditionn­els fentes, planches et squats venus du fitness, la méthode Cardio Barre ajoute des attitudes, ronds de jambe, tendus-pliés, arabesques et demi-pointes tout droit venus de la danse, le tout ponctué de spine twists (rotations de la colonne), leg pulls (tractions de la jambe) et autres side kicks (battements en position latérale) importés du Pilates, avec, en prime, une grosse exigence sur les ports de bras et de tête. Une sorte de syncrétism­e sportif, pourrait-on encore conclure rapidement, mais ce serait oublier la prof et commettre là encore un raccourci coupable ! Maquillée, bijoutée, le cheveu discipliné et la taille dénudée, cette ancienne showgirl du Crazy Horse, du Moulin Rouge ou du Lido irradie ici comme sur scène.

Mélange de Pilates, de danse et de fitness

Devant cette incarnatio­n de la féminité absolue, on se sent redevenir petites filles, avec toute la bonne volonté docile que ça représente. À ses exhortatio­ns à ne rien lâcher, y compris le sourire, on obéit du mieux possible, que l’on soit accrochée à une barre face à elle dans un club parisien ou à la maison derrière un écran, avec un dossier de chaise en guise de support. Hyperconce­ntrée sur le sourire et l’arrondi des bras en couronne audessus de la tête, on glisse dans l’effort sans souffrance. Des réminiscen­ces de mercredi après-midi en tutu et chaussons roses remontent du tréfonds de la mémoire. L’exercice n’en est que plus jubilatoir­e. En un cours, la fesse peut rester molle et le mollet tassé, mais le moral est immédiatem­ent gainé, l’énergie renforcée. Seule petite déception : à la sortie des vestiaires, aucune maman n’est présente, avec un pain au chocolat ou un chausson aux pommes. On l’aurait pourtant bien mérité !

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