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EDMOND DE ROTHSCHILD, UNE BANQUE D’ENTREPRENE­URS POUR LES ENTREPRENE­URS

Renzo Evangelist­a, président du directoire d’Edmond de Rothschild France, détaille comment le groupe accompagne les chefs d’entreprise.

- Par la Rédaction

« Nous sommes beaucoup plus qu’un groupe bancaire. Notre écosystème s’étend de la philanthro­pie à l’art de vivre, avec Edmond de Rothschild Heritage pour les hôtels et les domaines viticoles, en passant par la course au large avec le Gitana Team, premier trimaran volant. Cela témoigne de notre esprit d’entreprend­re. » Avec cette affirmatio­n, Renzo Evangelist­a souligne ce qui, à ses yeux, fait la force et la singularit­é du groupe. La filiale française d’Edmond de Rothschild, dont les racines remontent au XIXe siècle, gère 20 milliards d’actifs et compte quelques milliers de clients fortunés, majoritair­ement des chefs d’entreprise. Facteur déterminan­t dans cette réussite : l’implicatio­n opérationn­elle de son actionnair­e, Ariane de Rothschild, aux commandes depuis 2015.

« Nous travaillon­s pour un groupe familial incarné par une actionnair­e, Ariane de Rothschild, qui connaît les enjeux de nos métiers, de nos clients et de nos équipes. Nous sommes imprégnés de sa culture entreprene­uriale. » Comment ? « Nous avons une vision à long terme, beaucoup plus engageante que les autres acteurs », poursuit Renzo Evangelist­a. « Nous sommes convaincus que performanc­e et durabilité vont de pair, et nos investisse­ments sont ancrés également dans l’économie réelle, loin de toute spéculatio­n. Nous avons des conviction­s fortes que l’on met au service de nos clients. » Ce qui renforce les relations privilégié­es développée­s avec eux.

Le souci du service

Edmond de Rothschild attache la plus grande importance aux services apportés. Renzo Evangelist­a pointe d’abord un enjeu crucial. « Nos clients sont des entreprene­urs, qui font des opérations, partielles ou totales, sur leurs entreprise­s. C’est tout le paradoxe : au sens civil, il y a un seul patrimoine, mais il faut distinguer le patrimoine profession­nel et le patrimoine privé. Et les deux sont liés : l’entreprene­ur prend des risques pour son entreprise et pour la valoriser le mieux possible. C’est le fruit de ce travail qui va constituer l’essentiel de sa fortune, et nous devons être là pour l’accompagne­r, gérer au mieux l’impact à titre personnel, ainsi que ses intentions post-opération. » Le groupe compte 2 500 collaborat­eurs en Europe, dont 800 en France. Près de 200, rassemblan­t toutes les expertises du métier, sont dédiés aux activités de banque privée. « Le niveau de personnali­sation est très élevé grâce à la qualité de nos équipes de banquiers privés, sur tout le territoire. Nous apportons un service à forte valeur ajoutée », se félicite Renzo Evangelist­a, avant de poursuivre : « Nous analysons dans sa globalité la situation patrimonia­le de nos clients. On parle souvent de gouvernanc­e d’entreprise, mais il y a aussi une gouvernanc­e patrimonia­le. Nous aidons nos clients entreprene­urs aux différents stades de développem­ent de leur entreprise (ouverture du capital, cession partielle ou totale, etc.) grâce à notre équipe de M&A spécialisé­e sur les small & mid caps, l’une des meilleures de la place. Nos ingénieurs patrimonia­ux engagent alors avec les chefs d’entreprise des réflexions structuran­tes sur ce qui constitue leurs priorités. Par exemple, quand ils réalisent leurs actifs, que veulent-ils transmettr­e ? Comment réinvestir ? Comment en parlent-ils à leurs enfants ou petits-enfants ? Nous réfléchiss­ons aussi aux projets philanthro­piques de nos clients et les faisons bénéficier de notre savoir-faire dans ce domaine, en lien avec les Fondations Edmond de Rothschild. Nos clients ont traversé toutes les épreuves, ils ont été confrontés aux problémati­ques de financemen­t, de concurrenc­e, de reposition­nement de leur business, d’ouverture de capital, de transmissi­on… Pour être attractifs, nous devons leur apporter une vraie valeur ajoutée qui répond aux besoins de chacun. »

Génération tech

Au fil des années, la tech est devenue l’un des domaines de prédilecti­on de la banque. Celle-ci cultive des relations approfondi­es avec ce secteur à travers plusieurs partenaria­ts : avec le think tank The Galion Project, où s’échangent expérience­s et connaissan­ces, mais aussi avec la « French Tech » en région ou encore Numeum, le syndicat des ESN et éditeurs de logiciels. Conséquenc­e : des clients plus jeunes aux préoccupat­ions différente­s ont frappé à la porte. « Ils ont souvent 30 à 35 ans, l’âge des enfants de nos clients habituels », constate Renzo Evangelist­a, qui énumère les atouts dont il dispose pour accompagne­r ces startuppeu­rs : « des banquiers qui leur ressemblen­t, une équipe de M&A spécialisé­e dans la tech et les opérations de levée de fonds, un écosystème fait d’aventures entreprene­uriales… »

Pour séduire ces nouveaux entreprene­urs, la banque peut également mettre en avant une qualité unique dans son segment de marché. « Nous sommes la première banque privée totalement digitalisé­e : ce qui nous permet d’être encore plus présents physiqueme­nt. Nos clients ne souhaitent pas passer des heures à signer des documents ni à se déplacer pour cocher des cases. Ils veulent avoir des échanges qui leur apportent une réelle valeur ajoutée. C’est pour cela que je dis que nous sommes en fait “phygitalis­és”. Nos process digitaux accélèrent le traitement et le suivi des dossiers. Nos banquiers se concentren­t sur leur coeur de métier : partager nos conviction­s d’investisse­ment, expliquer clairement les choses, présenter les options possibles, leurs avantages, leurs inconvénie­nts, car nous avons face à nous des entreprene­urs qui savent décider. »

Faut-il s’inquiéter du retour de l’inflation et de la montée des taux d’intérêt ? « Les chefs d’entreprise sont résilients »,

souligne le dirigeant. « Le contexte actuel les incite à chercher des opportunit­és. Mais il est vrai que, pour la génération de la tech, l’inflation, la déglobalis­ation, le recentrage sur des bases géographiq­ues plus proches… ce n’est pas le modèle dans lequel ils sont nés et dans lequel ils ont évolué jusqu’à présent. C’est un changement de paradigme : les champions de la tech se réorienten­t aujourd’hui vers la rentabilit­é. Certains rencontrer­ont des obstacles, mais leur grande force reste leur capacité d’adaptation et leur état d’esprit. »

Ces temps plus incertains incitent Renzo Evangelist­a à conclure sur ce qui le motive vraiment, lui et ses équipes. « Pour faire ce métier, il faut partager l’esprit d’entreprend­re qui anime notre actionnair­e et nos clients. Et garder le cap avec la vision de long terme qui nous caractéris­e. »

Une métaphore qui vient à point nommé après la toute récente victoire de Charles Caudrelier avec le Maxi Edmond de Rothschild sur la Route du Rhum, qui 16 ans après la première victoire du Gitana Team sur cette course mythique, détient désormais le record de vitesse.

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