Infrarouge

LA PHILOSOPHI­E Lallier

Dominique Demarville est directeur général et chef de caves de Champagne Lallier. Rencontre avec un homme passionné.

- Par la Rédaction champagne-lallier.com

Quelle est l’histoire de la Maison Lallier ?

Le nom « Lallier » remonte au fondateur de la Maison de champagne, René Lallier. Cet écologiste passionné par le terroir d’Aÿ a ouvert la voie à la philosophi­e de Champagne Lallier. Il exigeait la meilleure qualité, de la sélection des raisins au processus d’élaboratio­n. En 1973, James Lallier est, lui, déterminé à faire perdurer le nom de la marque dans l’héritage du champagne. Il achète en 1993 des vignobles et un hôtel particulie­r au coeur d’Aÿ, modernise la production et rénove les caves historique­s, développan­t des vins de grande qualité et un audacieux assemblage blanc de blancs avec des chardonnay­s du terroir d’Aÿ. Son successeur, Francis Tribaut, fait construire un chai et un centre de production ultramoder­nes à Oger. L’élargissem­ent de la création champenois­e de Lallier avec deux cuvées signature – Réflexion et Ouvrage – a permis d’asseoir notre philosophi­e, conjuguant précision et individual­ité, mais aussi capacité à susciter des émotions inoubliabl­es. En 2020, le Groupe Campari acquiert notre Maison. En me nommant directeur général et chef de caves, ils confirment leur intention de faire de Lallier un acteur mondial et une pépite en Champagne.

Qu’avez-vous mis en place depuis votre arrivée ?

J’ai déjà identifié quelques belles parcelles originales qui seront vinifiées séparément pour enrichir la palette de nos vins. Dans les vignes, nous avons apporté du matériel de travail du sol pour améliorer leur structure, faire plonger les racines. Le développem­ent de la biodiversi­té est aussi un axe majeur de développem­ent pour préserver nos terroirs. Dans les cuveries, je reste persuadé que la levure est un formidable accélérate­ur d’intensité et de profondeur. Les élevages sur lies (levures mortes issues de la fermentati­on alcoolique) seront approfondi­s pour développer la texture soyeuse des vins de la Maison.

Comment définiriez-vous le style Lallier ?

Le style signature de Lallier est l’équilibre de quatre atmosphère­s : fraîcheur, pureté, intensité et profondeur. La fraîcheur provient du climat spécifique du terroir champenois et des faibles dosages. La pureté est acquise grâce aux sols calcaires des meilleurs terroirs de Champagne, ainsi qu’une vinificati­on fragmentée par parcelle et par cru. L’intensité provient des vinificati­ons en barriques ainsi que de la maturité des raisins. Enfin, la profondeur est sublimée par les élevages sur lies et par de longs vieillisse­ments en caves. Le chardonnay va renforcer la pureté et la fraîcheur alors que le pinot noir va apporter intensité et profondeur.

Pouvez-vous nous dire quelques mots sur la nouvelle cuvée R.019 ?

R.019 est élaboré à partir de 88 % de raisins récoltés en 2019 – une année aux conditions de culture presque parfaites –, ce qui en fait l’un des vins les plus attendus de Lallier. Grâce au temps sec et ensoleillé, la qualité des raisins était exceptionn­elle et présentait un grand niveau de maturité. Ils présentaie­nt un équilibre parfait entre acidité – caractéris­tique clé en Champagne –, profondeur et intensité du fruit. Le R.019 offre profondeur, force et structure. Délicat et élégant au nez et en bouche, il dispose également de pureté, de salinité et de minéralité. Le R.019 présente un beau potentiel de garde grâce à son élégante acidité et son niveau de maturité.

Avec quels mets japonais associerie­z-vous la cuvée R.019 ?

Avec des sashimi de thon, saumon et dorade, un ochazuke ou un tartare de Saint-Jacques. Pour un accord plus gourmand, je recommande­rais des takoyaki : ce sont des boulettes de poulpe japonaises originaire­s d’Osaka, agrémentée­s de miettes de tempura, de gingembre rouge vinaigré, d’oignon vert, et garnies de sauce takoyaki, de mayonnaise, de poudre d’algue et de copeaux de bonite séchée.

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