Infrarouge

Week-end SUPRÊME

Il est sacré, incompress­ible. Pour y goûter sans modération et vivre ses promesses avec plénitude, on l’envisage sous sa forme maximale en un temps de voyage minimal. Un « week-end suprême. »

- Par Judith Spinoza

L’expression est de Jean Giraudoux qui, en 1926, dans le roman du nom de son héroïne Bella, envisage ce « week-end suprême » sous un angle plutôt politiquem­ent incorrect. Et si, des voluptés sensuelles évoquées par l’écrivain, nous nous rapprochio­ns des promesses modernes d’un rendez-vous avec soi-même ? Sport, shopping, flânerie, podcasts, ciné, ne rien faire du tout… Ou, et c’est le Graal, partir en week-end à quelques heures de Paris pour goûter aux premières aises printanièr­es. Voilà le propre de ces deux jours étirés à trois, voire quatre si d’aventure une RTT, une fête religieuse ou une commémorat­ion historique vient s’y greffer. Un truc sacré et pourtant assez récent mis en place en Angleterre au XIXe siècle afin de lutter contre l’absentéism­e du lundi généré par l’excès de bibine dominicale. Quelques chefs d’entreprise éclairés eurent ainsi l’idée d’accorder une demi-journée de repos à leurs employés le samedi, en échange de leur présence au travail en début de semaine. Le week-end était né. L’Oxford Dictionary date la première apparition du terme en 1879 dans la revue scientifiq­ue britanniqu­e Notes and Queries. Le mot, gratifié d’un trait d’union essentiel, s’impose en français dans le roman L’Île inconnue de Pierre de Coulevain en 1906. Qu’importe d’ailleurs, car cet ouvrage contient une image en lien direct avec la thématique de ce numéro, consacré aux escapades à quelques heures de Paris : « L’île inconnue n’est pas, comme on pourrait le supposer, dans l’océan Pacifique ou dans l’océan Glacial, mais à sept heures et demie de Paris, via Calais-Douvres. Quand le temps est clair, on aperçoit même, de la côte de France, ses falaises blanches. Cette île, c’est l’Angleterre, le corps aux bras multiples du grand Empire britanniqu­e. » Joliment dit. Pour goûter à l’aventure, à l’empire de l’inconnu, à la magie de l’évasion, à la volupté du week-end tel que nous l’envisageon­s aujourd’hui, nul besoin d’aller au bout du monde. Les courbes de cette parenthèse se dessinent, proches, à portée de train, d’avion ou de voiture pour découvrir les richesses de l’Hexagone ou des pays voisins. Ce sont ces destinatio­ns et ces accessoire­s prêt-à-partir que nous avons sélectionn­és pour vous combler.

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