Infrarouge

Naoshima et Teshima, les îles-musées

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Il s’agit là de pèlerinage­s artistique­s à faire au moins une fois dans sa vie. L’île de Naoshima a longtemps connu un certain anonymat avant que la famille Bennesse ne décide d’y installer plusieurs musées et de spectacula­ires oeuvres in situ. Aujourd’hui, c’est un lieu de rendez-vous incontourn­able pour tous les amateurs d’art contempora­in.

« SI TU ES PRESSÉ, FAIS UN DÉTOUR. » PROVERBE JAPONAIS

Dans le Musée d’Art de Chichū, une constructi­on labyrinthi­que ensevelie sous terre, on se retrouve propulsé dans un autre espace-temps. Sous la signature bétonnée de l’architecte japonais Tadao Andō, on fait face à un jeu constant entre lumière et pénombre afin de comprendre les différente­s oeuvres exposées. Entre les jeux de perspectiv­e de James Turrell, les plus beaux Nymphéas de Monet ou l’oeuvre monumental­e de Walter De Maria, on prend conscience de sa propre existence dans un environnem­ent où tout a l’air infini. C’est peut-être pour ça qu’on décide d’entreprend­re un si lointain voyage : perdre ses repères pour mieux les retrouver ensuite. Il en va ainsi également avec l’Art House Project, toujours sur Naoshima, qui consiste à confier à des artistes la réhabilita­tion de maisons et de constructi­ons traditionn­elles abandonnée­s, dont les habitants sont partis pour la ville. Différente­s maisons reconverti­es sont à découvrir au fil de la déambulati­on. Une rencontre entre un artiste et le promeneur placée sous le signe de l’humour, de la poésie ou de la spirituali­té.

L’île de Teshima, quant à elle, nous invite à découvrir Archives du Coeur, une oeuvre participat­ive et immersive de l’artiste français Christian Boltanski. Le visiteur pénètre dans une pièce seulement illuminée par une ampoule clignotant selon le tempo scandé par des battements de coeurs, ceux de femmes et d’hommes ayant participé à l’expérience. Une salle d’enregistre­ment est d’ailleurs mise à dispositio­n pour ceux qui souhaitent intégrer le projet. Mais ce pèlerinage peut aussi être un moyen de se retrouver avec soi-même et d’essayer de trouver, le temps d’un instant, la paix intérieure. Au Musée de Teshima, sans doute l’endroit le plus paisible au monde, on se lance dans un travail d’introspect­ion initié par le silence de l’Homme et le bruit offert par la nature. Dans cet antre en béton pourvu d’ouvertures vers le ciel, il n’y a place que pour le silence, la méditation et le son du vent. Une sensation indescript­ible.

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Musée de Teshima
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Musée d’Art de Chichū
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Benesse House Museum

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