Intérêts Privés

LE TRIOMPHE DES CHOIX… PAR DÉFAUT

- Serge Florentin Rédacteur en chef

Lorsqu’ils ne font pas rêver, il y a des choix que l’on fait faute de mieux… Non, je ne vous parle pas des échéances électorale­s qui approchent dans notre pays, mais des solutions de placements qui s’offrent à vous et plus particuliè­rement de l’assurance-vie à laquelle nous consacrons notre dossier du mois (voir p. 29). Oui l’assurance-vie en euros (fonds garantis) ne soulève pas l’enthousias­me avec son taux moyen de rendement en dessous de 2% (contre 2,3% en 2015). Mais voilà, pour les Français toujours aussi économes (ils épargnent 14% de leur revenu disponible contre 9% pour les Américains et 6% pour les Britanniqu­es) et adeptes des placements sûrs, il n’y a pas mieux à faire que d’y placer leurs économies quand celles-ci ne filent pas vers l’immobilier, l’autre investisse­ment « roi » qui draine la majeure partie de l’épargne.

Selon le Gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, 6% des revenus (nets des remboursem­ents d’emprunts) sont ainsi affectés à des placements financiers. Un tiers seulement de cette épargne financière est investi dans des titres (actions, etc), quand les dépôts bancaires et les contrats d’assurance-vie représente­nt plus des 2/3 du stock du patrimoine financier des ménages dont le montant total avoisine 4540 milliards d’euros d’encours (1632 milliards pour la seule assurance-vie au 31 décembre 2016). Et 80% des versements de l’assurance-vie continuent de se diriger vers des fonds en euros au charme pourtant très déclinant. Même si, en 2016, la collecte nette sur les contrats a reculé de presque 8 milliards d’euros, elle s’élevait encore à 16,8 milliards. Et pour cause : avec comme concurrent­s immédiats les livrets A et le PEL qui rapportent seulement 0,75% et 1%, le choix des épargnants s’oriente pour le long terme vers le placement le moins « poussif » et qui, surtout, bénéficie d’une fiscalité plus clémente que l’immobilier locatif, devenu « le » grand rival de l’assurance-vie. D’ailleurs les profession­nels de l’assurance-vie ne s’y trompent pas et beaucoup mettent le cap sur l’immobilier, via de nouvelles unités de compte dans leurs contrats multisuppo­rt pour contrer la concurrenc­e accrue de la pierre. Leur objectif : tirer parti des bons rendements actuels de l’immobilier (entre 3 et 5%) dans le cadre fiscal très avantageux de l’assurance-vie. Une façon intelligen­te de dynamiser un placement sûr, à côté d’une diversific­ation nécessaire, mais mesurée, sur les fonds actions et mixtes.

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