LE TRIOMPHE DES CHOIX… PAR DÉFAUT
Lorsqu’ils ne font pas rêver, il y a des choix que l’on fait faute de mieux… Non, je ne vous parle pas des échéances électorales qui approchent dans notre pays, mais des solutions de placements qui s’offrent à vous et plus particulièrement de l’assurance-vie à laquelle nous consacrons notre dossier du mois (voir p. 29). Oui l’assurance-vie en euros (fonds garantis) ne soulève pas l’enthousiasme avec son taux moyen de rendement en dessous de 2% (contre 2,3% en 2015). Mais voilà, pour les Français toujours aussi économes (ils épargnent 14% de leur revenu disponible contre 9% pour les Américains et 6% pour les Britanniques) et adeptes des placements sûrs, il n’y a pas mieux à faire que d’y placer leurs économies quand celles-ci ne filent pas vers l’immobilier, l’autre investissement « roi » qui draine la majeure partie de l’épargne.
Selon le Gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, 6% des revenus (nets des remboursements d’emprunts) sont ainsi affectés à des placements financiers. Un tiers seulement de cette épargne financière est investi dans des titres (actions, etc), quand les dépôts bancaires et les contrats d’assurance-vie représentent plus des 2/3 du stock du patrimoine financier des ménages dont le montant total avoisine 4540 milliards d’euros d’encours (1632 milliards pour la seule assurance-vie au 31 décembre 2016). Et 80% des versements de l’assurance-vie continuent de se diriger vers des fonds en euros au charme pourtant très déclinant. Même si, en 2016, la collecte nette sur les contrats a reculé de presque 8 milliards d’euros, elle s’élevait encore à 16,8 milliards. Et pour cause : avec comme concurrents immédiats les livrets A et le PEL qui rapportent seulement 0,75% et 1%, le choix des épargnants s’oriente pour le long terme vers le placement le moins « poussif » et qui, surtout, bénéficie d’une fiscalité plus clémente que l’immobilier locatif, devenu « le » grand rival de l’assurance-vie. D’ailleurs les professionnels de l’assurance-vie ne s’y trompent pas et beaucoup mettent le cap sur l’immobilier, via de nouvelles unités de compte dans leurs contrats multisupport pour contrer la concurrence accrue de la pierre. Leur objectif : tirer parti des bons rendements actuels de l’immobilier (entre 3 et 5%) dans le cadre fiscal très avantageux de l’assurance-vie. Une façon intelligente de dynamiser un placement sûr, à côté d’une diversification nécessaire, mais mesurée, sur les fonds actions et mixtes.