Visite historique des lieux :
Les artistes du Grand Siècle à l’oeuvre avant Versailles
Fils d’un riche armateur breton reconverti dans la magistrature, le jeune parlementaire Nicolas Fouquet n’a que 26 ans lorsqu’il fait l’acquisition de Vaux-le-Vicomte, en 1641. Désireux de s’y établir, il y entreprend très vite une série d’aménagements : il fait araser des collines, détourner une rivière, démolir l’ancien château, raser le village de Vaux, soit près de 500 hectares en tout. L’espace ainsi dégagé, il peut lancer, dès 1653, les premiers travaux d’adduction d’eau dans le parc et y faire planter un grand parterre avant d’ajouter un canal, des fontaines et une allée en terrasse. Mais ce n’est qu’en 1656 que débutent véritablement les choses sérieuses. À peine nommé au poste de surintendant des finances, Fouquet convoque au domaine Louis Le Vau pour élaborer les plans de sa nouvelle demeure. L’architecte, qui travaille à l’époque pour le compte du roi Louis XIV au Louvre et à Fontainebleau, imagine un imposant édifice en pierre blanche de Creil consistant en quatre pavillons, avec logis double, grand salon ovale et vestibule au milieu. La maçonnerie, la charpente et la toiture achevées, on peut attaquer, dès septembre 1658, la décoration intérieure. C’est le peintre Charles Le Brun qui en assure la majeure partie. En guise d’inauguration, l’influent maître des lieux organise une fête somptueuse le 17 août 1661. Cette démonstration de pouvoir ne manque pas d’aiguiser la jalousie de Louis XIV qui, sous couvert de soupçons d’enrichissement personnel, le fait arrêter et emprisonner à vie quelques jours plus tard. Vauxle-Vicomte est alors mis sous scellés et pillé de tous ses trésors avant d’être finalement vendu en 1705. Après des années d’abandon, il est racheté aux enchères publiques en juin 1875 par Alfred Sommier, un riche industriel qui entend redonner vie à ce fleuron du patrimoine français. Un sacerdoce que perpétuent ses descendants depuis près de cent cinquante ans.