L’HEURE DES PROMESSES
Voilà, c’est fini pour le quinquennat du Président sortant dont nous avons présenté régulièrement l’effet des réformes fiscales, sociales et économiques vous concernant depuis 2012. Une page se tourne et vient l’heure d’une nouvelle élection présidentielle après une campagne qui en a déçu plus d’un, par la faiblesse des débats tenus. Depuis des semaines, les jugements se portent sur la personne des candidats (sont-ils à la hauteur, sont-ils honnêtes… ? sont-ils sincères…, dangereux ?) et leurs idées et programmes ne nous ont guère intéressés jusqu’à l’approche de l’échéance. Mais, est-ce si important que les programmes soient volumineux et très détaillés ? Si les électeurs ont besoin de savoir vers quoi les amène leur bulletin de vote, un « grand » candidat, qui en dit beaucoup (trop) dans son projet, court le risque de décevoir ensuite, car, en exercice, le Président ne doit plus gagner des voix mais rassembler et conduire les affaires du pays efficacement. Aussi, le risque est récurrent de décevoir les Français (du moins une partie de l’électorat) à s’être trop engagé sans pouvoir tenir ses promesses. Les derniers Présidents sortants en savent quelque chose, leurs flamboyantes petites phrases d’hier sont devenues leurs boulets…
D’un autre côté, faire preuve de trop de prudence et de réserve dans son programme, c’est risquer de passer pour un candidat qui n’a pas d’idée, ou donner l’impression aux Français que l’on n’est pas « l’homme fort » qui va (enfin) réformer en supprimant, plafonnant, interdisant, etc… En France, le mesuré a souvent l’image d’un faible (et non pas d’un sage). Alors, on en revient toujours à « la liste des choses à faire » (et aux petits mensonges inhérents au procédé). De ce côté-là, certains candidats ne sont pas avares ! A lire leur programme, on comprend qu’il y en a pour tous les électeurs et que chaque voix est bonne à prendre, et puis advienne que pourra ! D’autres « clivent » beaucoup, cherchant d’abord à rassembler les plus énervés de leur camp qui veulent faire payer l’addition à ceux d’en face, sans perdre de vue leur(s) propre(s) intérêts. D’autres, enfin, font preuve d’une (relative) modestie dans l’étalage des promesses, inversement proportionnelle à leur (franche) ambition personnelle. Mais de l’ambition et de l’intelligence, il en faut pour endosser le costume du Président. Alors…?
Ni « bling-bling », ni « normal », ni démago-mégalo, ni rêveur ou revanchard… mais UTILE le futur Président de la République, a-t-on envie de demander. Rendez-vous dans 5 ans pour en juger.