Intérêts Privés

DETTES CACHÉES : RECOURS POUR NE PAS PAYER

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Quand un héritier a accepté purement et simplement la succession, il est impossible en principe de faire machine arrière ! Il est trop tard pour renoncer à la succession, ou pour l’accepter à concurrenc­e de l’actif net. Toutefois, en cas de découverte tardive d’une dette importante, l’héritier peut demander en justice à en être déchargé, en tout ou en partie. Il doit agir dans les 5 mois du jour où il a eu connaissan­ce de la dette. Deux conditions doivent être remplies :

- d’une part, au moment où il a accepté la succession, l’héritier concerné avait « des motifs légitimes d’ignorer la dette » ; - d’autre part, le paiement de cette dette aurait pour effet « d’obérer gravement son patrimoine personnel » (article 786 du code civil), c’est-à-dire d’être la cause de sérieuses difficulté­s matérielle­s.

La Cour de cassation a cependant fait, récemment, une applicatio­n stricte de la première de ces deux conditions. Un légataire universel avait accepté purement et simplement la succession, à la suite de quoi le Crédit Agricole s’était retourné contre lui pour demander le paiement de plus de 400 000 € au titre d’un cautionnem­ent souscrit par le défunt. La cour d’appel de Caen avait accepté de le décharger de cette dette successora­le, au motif qu’il n’avait pas été informé de son existence avant l’acceptatio­n. Mais pour la Cour de cassation, cela ne suffisait pas pour prouver l’existence de motifs légitimes d’ignorer la dette (1ère ch. civ. arrêt n°1612.293 du 4 janvier 2017).

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