Visite historique des lieux :
Les collections trônent dans l’ancien palais de Mazarin
En 1368, Charles V a l’idée de réunir les livres royaux dans une bibliothèque particulière qu’il fait aménager au Louvre. Dispersées pendant la guerre de cent ans, les collections sont reconstituées peu à peu par Louis XI, puis transmises, de roi en roi, jusqu’à l’instauration du dépôt légal au XVIe siècle. Un principe qui oblige imprimeurs et libraires à déposer à la librairie du château de Blois tout ouvrage imprimé mis en vente dans le royaume. Après les guerres de religion, la bibliothèque royale, transférée un temps à Amboise, Blois puis Fontainebleau, reprend ses quartiers à Paris. D’abord dans l’hôtel particulier de Colbert, rue Vivienne, puis à partir de 1721, dans l’ancien palais de Mazarin, rue Richelieu. Le dépôt légal a beau être supprimé de 1790 à 1793, les fonds s’enrichissent considérablement à la Révolution grâce aux confiscations. Résultat : la place vient vite à manquer. En 1858, un rapport dresse la liste des modifications à apporter dans l’organisation de la Bibliothèque impériale. Ses conclusions sont en partie reprises par Napoléon III qui confie à l’architecte Henri Labrouste le soin de reconstruire tous les bâtiments des XVIIe et XVIIIe siècles. Ce travail sera parachevé par son successeur Jean-Louis Pascal, qui s’attellera en outre à transformer la galerie Mansart en salle d’exposition et à créer un atelier de photographie. Au XXe siècle, la Bibliothèque connaît une véritable expansion: on construit plusieurs annexes à Versailles, Sablé et Provins ; on ouvre de nouvelles salles de catalogues et de lecture… Mais ces extensions ne suffisent pas à contenir l’explosion de la production imprimée et à suivre l’évolution de la demande culturelle. C’est pourquoi le 14 juillet 1988, le Président François Mitterrand annonce la construction de « l’une ou de la plus grande… bibliothèque du monde ». Implanté en bordure de Seine dans le XIIIe arrondissement de Paris, le nouveau site est inauguré en 1995. La première étape d’une mutation en profondeur.