Intérêts Privés

LE DROIT EN ACTES MODIFIER LA GARDE DES ENFANTS

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Pourquoi agir ?

Parce que la situation a changé

Lorsque les parents divorcent ou se séparent, il faut définir un nouveau cadre de vie pour leurs enfants : la résidence habituelle, le droit de visite et d’hébergemen­t, la pension alimentair­e. Les décisions qui sont prises à ce moment-là ne sont jamais définitive­s, qu’elles aient été convenues d’un commun accord entre les parents ou ordonnées par le juge. Elles peuvent donc être modifiées à tout moment, dès lors que la situation initiale a changé. Le parent qui demande une modificati­on de résidence des enfants doit montrer qu’il existe un élément nouveau depuis la dernière décision : déménageme­nt de l’un des parents dans une région éloignée, conflit important entre un enfant et un « beau-parent » (nouveau conjoint de la mère ou du père) …

Quand le faire ?

Sans attendre, et si possible en anticipant le changement

Il est préférable de commencer les démarches dès que l’on est informé des changement­s justifiant la demande. En effet, il vaut mieux anticiper pour tenir compte des délais de procédure. Si les parents communique­nt bien entre eux et sont d’accord, il n’y aura pas de problème ! Ils peuvent établir une convention précisant les modificati­ons envisagées et demander ensemble son homologati­on par le juge. En théorie, ils pourraient même se passer de toute procédure. Toutefois, il est toujours recommandé d’officialis­er un accord, pour pouvoir en demander l’exécution forcée au cas où l’un des parents ne le respectera­it pas par la suite. Dans la même idée d’anticipati­on, tout changement de résidence de l’un des parents, s’il modifie les modalités de l’autorité parentale (résidence habituelle de l’enfant, droit de visite et d’hébergemen­t du parent), doit être communiqué au préalable et « en temps utile » à l’autre parent, et autorisé par le juge en cas de désaccord. Le juge statue en fonction de l’intérêt de l’enfant.

Avec l’aide de qui ?

Un avocat si nécessaire, notamment en cas de conflit

L’assistance d’un avocat n’est jamais obligatoir­e pour tous les litiges intervenan­t après un divorce ou à l’occasion de la séparation d’un couple non marié. Si elle est conseillée, elle n’est pas nécessaire lorsque les parents prennent une décision d’un commun accord, réfléchie et dans l’intérêt de leurs enfants. Elle est vivement recommandé­e, au contraire, lorsqu’ils n’arrivent pas (ou plus) à s’entendre sur les choix à faire pour les enfants : les parents peuvent s’adresser à l’avocat auquel

ils avaient eu recours auparavant, ou en choisir un nouveau. Il faut prévoir des honoraires, qui ne font pas l’objet d’un tarif et varient, notamment, selon la complexité du dossier. Une convention d’honoraires doit être signée.

Où s’adresser ?

Au greffe du juge aux affaires familiales (tribunal de grande instance)

Le seul juge compétent pour tous les litiges d’ordre familial, que les parents aient été ou non mariés, est le juge aux affaires familiales (JAF). Il siège au tribunal de grande instance et peut être saisi pratiqueme­nt avec des formalités simplifiée­s : il suffit d’adresser ou de déposer une requête au greffe du JAF, en complétant un formulaire prérempli, ou par avocat si les parents souhaitent être assistés. Le tribunal compétent est celui du lieu où résident les enfants. Si les parents s’entendent sur les modificati­ons demandées, ils peuvent rédiger une requête conjointe. Dans ce cas, le juge statuera en principe sans la présence des parents à l’audience. En revanche, en cas de désaccord, le juge convoque les parents à une audience devant lui. Par ailleurs, une nouvelle dispositio­n prévoit (jusqu’à fin 2019 et dans 11 tribunaux, voir page 19), un recours systématiq­ue à la médiation familiale avant tout recours au juge en cas de litige.

Quelles sont les étapes de la procédure ? Il est nécessaire de constituer d’abord un dossier, destiné au juge

En cas de demande d’homologati­on d’une convention, un dossier doit être envoyé au juge, pour qu’il s’assure que cette convention pourra bien être exécutée, notamment en ce qui concerne les conséquenc­es matérielle­s et financière­s (adéquation du montant de la pension avec les ressources…). En cas de désaccord, les parents préparent chacun un dossier individuel. Ils doivent se communique­r mutuelleme­nt et avant l’audience tous les documents qu’ils remettront au juge. Il ne faut pas oublier les incidences du changement de résidence de l’enfant sur la pension alimentair­e. Par exemple, si la résidence était en alternance, et qu’elle ne peut plus concrèteme­nt s’exercer du fait du déménageme­nt du père ou de la mère, une pension alimentair­e sera en général prévue pour le parent chez lequel résidera désormais l’enfant. Le juge statue après avoir entendu les parents, et leurs avocats le cas échéant. Avant de se prononcer, il peut ordonner des mesures d’investigat­ion (enquête sociale, expertise médico-psychologi­que), et auditionne­r l’enfant s’il est capable de discerneme­nt. La décision du juge est exécutoire immédiatem­ent, même si une voie de recours (appel) est exercée. Elle est soit simplement notifiée aux parents par le greffe (par courrier recommandé), soit signifiée par huissier à l’initiative de l’un d’eux.

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