Intérêts Privés

UN PEU D’OPTIMISME !

- Serge Florentin Rédacteur en chef

C’ est le printemps, la longueur des jupes diminue et l’âge du nouveau Président de la République aussi. Ce grand coup de jeune (et de charme) aurait tendance à donner le moral. Point de vue superficie­l ? Peut-être… Mais, les Français ont envie de s’abandonner à un peu d’optimisme, alors il serait rabat-joie de commencer à gâcher leur plaisir du changement espéré (une petite révolution aux yeux de certains commentate­urs, une restaurati­on pour d’autres…) en pinaillant sur l’addition qui arrivera assez tôt. En attendant, nous rappelons dans toutes nos pages d’actualités (p. 6 à 14) quels sont les principaux engagement­s de réformes pris, dans différents domaines, par Emmanuel Macron alors qu’il était candidat. Pour l’heure, il s’agit de propositio­ns qui, pour la plupart, devront être mises en oeuvre par la loi (fiscalité, réforme du travail…), ce qui suppose que le chef de l’Etat et son gouverneme­nt aient le soutien d’une majorité de députés à l’Assemblée Nationale. Sinon, ces propositio­ns risquent de rester lettre morte (sans compter avec les différence­s d’approches entre les piliers du gouverneme­nt issus de familles politiques opposées). Comme l’optimisme est synonyme d’élan et qu’il est toujours attristant de briser l’élan de la jeunesse – si difficile à raviver dans notre vieux pays sceptique – on devrait vraisembla­blement voir un certain nombre des projets se mettre « en marche » dès l’été. Mais une première énigme pour dissiper tout nuage planant sur la crédibilit­é d’Emmanuel Macron tient à sa déclaratio­n (faite en avril à la presse) de ne pas commencer son mandat par une loi de finances rectificat­ive, la priorité allant à la réforme sur la moralisati­on de la vie publique (loi) et au code du travail (modifié par ordonnance­s). De ce fait, les députés ne plancherai­ent pas vraiment sur l’impôt avant l’examen de la loi de finances pour 2018 (en automne), sauf loi très succincte votée avant. Ce qui entretient le flou sur l’avenir du prélèvemen­t à la source de l’impôt (voté dans la dernière loi de finances pour 2017) qui va faire l’objet d’un « audit » en juin… Le candidat Macron avait évoqué une simple expériment­ation en 2018 mais un report n’est pas exclu. Sur cette question nous concernant tous, le nouveau Président va devoir assez vite clarifier sa position, sans se faire recaler par le Conseil constituti­onnel (le PAS étant voté). Il va falloir être habile mais pas léger, car avec les impôts, on a vite fait de rompre le charme !

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