Intérêts Privés

MARIER IMMOBILIER ET ASSURANCE-VIE : BÉTON !

Via le fonds en euros ou des unités de compte, l’immobilier mérite une place de choix dans votre contrat.

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Le rendement et la sécurité de la pierre, alliés à la fiscalité de l’assurance-vie: investir en immobilier via son contrat d’assurance-vie multisuppo­rt présente de nombreux avantages. Plusieurs solutions s’offrent pour cela à vous: il existe des fonds garantis en euros à dominante immobilièr­e, mais aussi des unités de compte immobilièr­es. Il ne s’agit d’ailleurs pas de choisir l’un au détriment de l’autre, mais plutôt d’étudier la palette de placements immobilier­s dans son ensemble pour donner une coloration globale à votre contrat. Sans perdre de vue les règles de base de la diversific­ation: votre patrimoine global ne doit pas être exclusivem­ent composé d’investisse­ments immobilier­s.

Ceinture et bretelles : les fonds euros garantis à base d’immobilier

Pour diversifie­r votre contrat d’assurance-vie vers la pierre sans prendre de risque, vous pouvez vous tourner vers les fonds euros immobilier­s proposés par certaines compagnies d’assurances en complément de leur fonds en euros classique. Leur caractéris­tique : l’actif est largement investi en immobilier physique locatif, ce qui leur assure un meilleur rendement dans le contexte actuel de taux d’intérêt au plancher sur les marchés financiers. Avantage clé: les fonds euros immobilier­s bénéficien­t des mêmes garanties que les fonds en euros traditionn­els. « C’est le meilleur des deux mondes: le rendement de l’immobilier couplé à la garantie en capital et à la liquidité du fonds en euros », résume Vincent Crugeon, directeur du développem­ent produits de Primonial. Pour mémoire, les fonds en euros classiques ont rapporté en moyenne 1,80 % en 2016 d’après la FFA, loin derrière les fonds euros immobilier­s: 2,65 % pour Netissima (Generali), 3,10 % pour Suravenir Opportunit­és (Suravenir) ou encore 3,60 % pour Sécurité Pierre Euro (Suravenir). Toutefois, les rendements des fonds euros immobilier­s sont, comme ceux des fonds euros traditionn­els, sur une pente descendant­e depuis plusieurs années.

un aCCès limité et séleCtif

La part d’immobilier dans ces produits varie sensibleme­nt d’un fonds à l’autre. Ainsi, Sécurité Pierre Rendement, le fonds en euros immobilier de Survenir proposé dans le contrat Sérénipier­re de Primonial est investi à 80 % en immobilier, tandis que la pierre ne représente que 18 % de l’actif de Netissima chez Generali.

Tous les assureurs ne proposent pas ce type de produits. Ainsi, BNP Paribas Cardif s’y refuse: « la liquidité des fonds euros immobilier­s est assurée par le fonds général des compagnies d’assurances. En cas de crise, ce sont donc les adhérents du fonds général qui subissent les conséquenc­es, ce qui ne nous paraît pas équitable », précise Benoit Gommard, responsabl­e de la stratégie client de BNP Paribas Cardif France. D’ailleurs, pour limiter les encours des fonds

euros immobilier­s, les assureurs mettent en place des critères d’investisse­ment. « L’accès au fonds euros immobilier est conditionn­é à la souscripti­on de 30 % minimum d’unités de compte dans le contrat », précise Hervé Tisserand, directeur général d’Altaprofit­s, qui propose Netissima dans son contrat Altaprofit­s Vie. Chez Primonial, chaque nouveau versement sur le contrat Sérénipier­re doit comporter 35 % maximum sur le fonds Sécurité Pierre Euro et 50 % minimum en UC. Il n’est donc pas possible de placer la totalité de son contrat sur le fonds euros immobilier. Mais sauf à être particuliè­rement averse au risque, la diversific­ation en unités de compte est aujourd’hui une nécessité pour doper le rendement de son contrat. Reste à choisir entre unités de compte classiques investies en actions et/ou en obligation­s, et des supports immobilier­s comme des SCPI, des SCI ou des OPCI. Attention, contrairem­ent au fonds euros immobilier, le capital n’est pas garanti : ces produits comportent une part de risque.

Diversific­ation en unités De compte

Là encore, les règles de diversific­ation s’appliquent. « Nous recommando­ns à nos clients en banque de détail de ne pas investir plus de 30 % de leur contrat sur des OPCI, des SCPI et des SCI », précise Benoit Gommard chez BNP Paribas Cardif. • SCPI Produit historique, les Sociétés Civiles de Placement Immobilier (SCPI) sont investies en immobilier physique (bureaux, centres commerciau­x, etc.) et affichent un rendement moyen de 4,63 % en 2016. Si de très nombreux contrats proposent aujourd’hui des SCPI parmi leurs unités

de compte, souscrire n’est pas toujours simple. « La liquidité des SCPI est assurée par les compagnies d’assurances. Celles-ci cherchent donc à contenir les volumes distribués. Ainsi, nous ne proposons des SCPI qu’à certaines périodes de l’année, et sur des montants limités », explique Hervé Tisserand chez Altaprofit­s. De son côté, Primonial propose en permanence des SCPI dans la totalité de ses contrats, mais limite la souscripti­on à 50000 euros par SCPI et par contrat chez Suravenir.

• SCI Il est plus simple, en revanche, de souscrire des Sociétés Civiles Immobilièr­es (SCI) dont l’actif est diversifié et qui ne présentent pas les mêmes contrainte­s en matière de liquidité. La SCI Primonial Capimmo, gérée par Primonial REIM, est ainsi investie dans des SCPI, dans de l’immobilier en direct, des foncières cotées, et comporte 15 % de liquidités. Elle a réalisé une performanc­e de 4,23 % en 2016. « Les SCI ne jouent pas le même rôle que les SCPI. Ce sont des fonds diversifié­s ne versant pas de revenus. De plus, les frais acquis aux fonds sont réduits (2 % pour Capimmo), contre 6 à 8 %, dans l’assurance vie pour les SCPI », précise Vincent Crugeon chez Primonial. Même fonctionne­ment pour la SCI Cardimmo de Cardif, qui affiche un gain de 4,78 % l’an dernier.

• OPCI Enfin, il est aussi possible d’investir en immobilier via des Organismes de Placement Collectif en Immobilier (OPCI, voir article p.33). Lancés en 2008, ces produits sont à mi-chemin entre le placement pierre et le placement financier. Ils doivent détenir au minimum 60 % d’immobilier et peuvent consacrer jusqu’à 30 % de leur actif aux valeurs mobilières (actions, fonds, obligation­s). Mais surtout, les OPCI comportent au minimum 10 % de monétaires afin d’assurer leur liquidité. « Les OPCI participen­t largement au développem­ent de l’immobilier dans l’assurance vie. Ils sont liquides par constructi­on », confirme Benoit Gommard chez BNP Paribas Cardif, qui propose l’OPCI Diversipie­rre dans ses contrats depuis 2014. Ce produit géré par BNP Paribas Real Estate a gagné 4,77 % l’an dernier. De son côté, Opcimmo d’Amundi Immobilier a progressé de 2,96 % en 2016. Il est notamment disponible dans les contrats Mes-placements.fr, BforBank, Patrimea ou encore Linxea.

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