Intérêts Privés

3 QUESTIONS À ME J-L LE BOULC’H, AVOCAT (ANNECY)

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IP - Louer sa résidence principale lorsqu’on est en déplacemen­t devient assez fréquent. Depuis le 1er janvier 2017, le fisc impose les revenus issus de cette location de courte durée aux BIC. Avec quelles conséquenc­es ?

Cette nouvelle dispositio­n supprime les incertitud­es qui existaient sur l’imposition de ce type de revenus en cas de location occasionne­lle. Et les contribuab­les qui les déclaraien­t en microfonci­er profitent désormais de l’abattement de 50 % du micro-BIC contre 30 % auparavant. Normalemen­t ce régime d’imposition s’accompagne de l’obtention d’un numéro SIRET, car la location meublée, même de courte durée, constitue une activité commercial­e au plan fiscal. Dans ce cas, le fisc peut exiger la CFE.

IP - Justement, est-ce cohérent d’imposer le loueur en meublé à la taxe foncière des entreprise­s ?

Les loueurs en meublés sont tenus d’acquitter la cotisation foncière des entreprise­s

(CFE). Dans un avis du 24 avril 2013, le Comité de l’abus de droit fiscal a soutenu que la location meublée constitue une activité patrimonia­le et non économique, ce qui soulève la question de l’assujettis­sement à la CFE. Comme celle-ci se limite souvent à quelques centaines d’euros, les contribuab­les préfèrent l’acquitter que de s’engager dans une épreuve de force avec l’administra­tion fiscale.

IP - Qu’en est-il de l’adhésion au Régime Social des Indépendan­ts ?

Lorsqu’un particulie­r exerce une activité relevant des BIC, il est soumis à un régime de sécurité sociale, en l’occurrence le RSI. Seuls les loueurs en meublé profession­nels (LMP), devenus rares, doivent être affiliés au RSI. Quant aux loueurs en meublé non profession­nels (LMNP), ils ne sont pas concernés par le RSI, sauf s’ils consentent des locations de courte durée et réalisent plus de 23 000 euros de recettes annuelles.

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