Le fort des Trois Têtes à Briançon
Les travaux de restauration : L’un des sept sites les plus menacés d’Europe
Le fort des Trois Têtes, abandonné définitivement par les militaires en
2009, va subir un réaménagement complet à compter de 2018 grâce à des investisseurs privés. Avant de prendre une nouvelle affectation...
En descendant le col de Montgenèvre, en venant d’Italie en direction de Briançon, le spectacle qui s’offre aux yeux est époustouflant. Dans cet écrin montagneux des Hautes-Alpes, se détache, majestueux, au fond de la vallée, le fort des Trois Têtes. Pourtant, vu de près, ce fleuron de l’architecture défensive ne paie plus guère de mine. « Les parements se désolidarisent, les maçonneries se disloquent », constate Gabor Mester de Parajd, architecte en chef des Monuments historiques. Au point que le fort a été reconnu comme l’un des 7 sites européens les plus menacés par Europa Nostra, la principale organisation européenne du patrimoine. « Et encore, on a eu de la chance », poursuit Gabor Mester de Parajd. « Bien qu’ayant quitté les lieux, le ministère de la Défense a toujours continué à financer les travaux annuels de mise hors d’eau et de stabilisation des bâtiments afin d’assurer leur stricte conservation en attendant un projet de reprise. Mais ça ne pouvait pas durer indéfiniment… Tout bâtiment historique a en effet vocation à tomber en ruines s’il ne bénéficie pas d’un entretien régulier. » Le projet de reconversion porté par Ludovic Armand est donc la dernière planche de salut du fort des Têtes. « Aujourd’hui, ni la Ville ni l’État n’ont les moyens de porter une restauration à 70 millions d’euros », commente le président de la société Next Financial partner. « D’où ma volonté de ne recourir qu’à des fonds privés et de rendre le fort autonome financièrement. » Le programme qu’il a monté prévoit ainsi la construction, d’ici 2020, de deux hôtels 4 et 5 étoiles, d’un centre de congrès, de logements, de bureaux et de commerces. « L’objectif n’est pas de faire du fort un lieu réservé à quelques privilégiés mais au contraire d’y créer un nouveau quartier, complètement ouvert au public », précise Aurélie Poyau, adjointe au maire. Afin d’en faciliter l’accès, une liaison téléphérique sera d’ailleurs mise en place. Ambitieux !