Visite historique des lieux :
Un avant-poste clé pour la défense des frontières
Située au confluent de trois vallées, Briançon constitue, dès le Moyen Âge, un lieu hautement stratégique pour la protection des frontières du pays. Ce rôle défensif prépondérant s’affirme plus nettement encore lorsqu’en 1690, le duc de Savoie Victor-Amédée II rejoint la coalition européenne de la ligue d’Augsbourg contre Louis XIV. Briançon passe alors en première ligne avec, face à elle, un versant ennemi. Pour protéger davantage la ville contre le risque d’agression et contrôler les principales voies de communication, Vauban propose, dès 1700, de créer tout autour une succession de forteresses en étages. Il prévoit d’installer un camp retranché sur le plateau des Têtes, perché à 1440 mètres d’altitude, mais il meurt avant le lancement des travaux. C’est donc son successeur, le marquis d’Asfeld, qui prend les manettes, à partir de 1721. Il fait aplanir la montagne et édifie à cet emplacement une véritable cité militaire couvrant une fois et demie la surface de la vieille ville. Entouré d’une enceinte bastionnée ouverte sur l’extérieur par trois portes à frontons triangulaires, l’ensemble est composé de casernements, d’une place d’armes, d’un pavillon du Gouverneur, d’une chapelle, de poudrières et autres magasins aux vivres. Si le fort reste extrêmement homogène par rapport à la conception initiale, il subira néanmoins quelques adaptations au fil du temps. La chapelle est notamment transformée, au XIXe siècle, en logements pour les officiers et des entresols sont créés sur certains bâtiments. Épargné par les guerres et les incendies, l’ouvrage militaire est utilisé comme terrain de manoeuvres jusqu’en 2009. Mais la mise en oeuvre des contrats de redynamisation des sites de défense pousse finalement l’Armée à déserter le fort. Plusieurs projets sont alors envisagés pour lui donner une nouvelle affectation sans qu’aucun n’aboutisse.