VOITURE NEUVE : LOUEZ-LA POUR L’AVOIR !
Plutôt que de débourser, en une seule fois, une grosse somme pour acquérir un véhicule neuf (que l’on compte revendre), la solution peut passer par une location sur plusieurs années. Un nouveau mode de financement qui monte en puissance.
Il se passe quelque chose de nouveau du côté du marché automobile pour les particuliers. Si l’achat pur et simple - au comptant ou à crédit - demeure encore le principal mode d’acquisition d’une voiture, la location avec option d’achat (LOA) et la location longue durée (LDD) ne cessent de gagner du terrain. Pour Renault et Peugeot, elles représentaient de 29% à 40% des immatriculations en 2016 et même jusqu’à la moitié des voitures neuves haut de gamme écoulées en France.
La notion de propriété perd peu à peu du terrain chez de nombreux automobilistes, pour qui la voiture est avant tout un moyen de déplacement. Pour un propriétaire qui consacre en moyenne près de 5 000 € par an à sa voiture, la location sur plusieurs années mérité d’être examinée. Deux alternatives se présentent : la location avec option d’achat (LOA) et la location longue durée (LLD) que tous les constructeurs proposent désormais sur une partie de leur gamme. « Les professionnels poussent pour ce mode de financement car il facilite l’accès à l’offre et donc la relance du marché » explique Cécile Roquelaure, Directrice des Études et de la Communication d’Empruntis.
Un choix économiqUe et financier…
« Avec la location sur plusieurs années, vous ne payez que l’utilisation du véhicule » résume Damien L., agent commercial dans une concession Peugeot. « Vous n’avez pas à investir une importante somme pour une voiture qui va perdre peu à peu de sa valeur ». Plus besoin d’engouffrer d’un seul coup toutes ses économies dans une voiture coûteuse pour en prendre le volant ou de s’endetter par un gros crédit si on n’a qu’un faible apport. Du point de vue strictement économique, la location sur plusieurs années présente effectivement plusieurs avantages pour les particuliers : - l’investissement de départ est faible et correspond généralement à 10 ou 15 % de la valeur du véhicule et il est même parfois nul lors d’opérations promotionnelles ;
- le montant des mensualités est systématiquement inférieur à celui d’un crédit classique ;
- le coût mensuel d’utilisation du véhicule est connu à l’avance (à condition de respecter les clauses du contrat) ;
- l’entretien du véhicule est compris dans la location (LLD) ou peut être pris en charge moyennant un supplément mensuel (LOA) ;
Par ailleurs, la location est très intéressante pour les travailleurs indépendants qui, sous certaines conditions, peuvent comptabiliser les loyers en frais déductibles de leurs revenus.
Des limites et un coût à comparer
Mais par rapport à un achat classique, la location a ses zones d’ombre qui peuvent rebuter certains automobilistes à commencer par le fait qu’il est difficile d’apprécier le prix total payé -et surtout de le négocier - comme on le ferait pour un achat en propriété. Et puis, il ne faut pas oublier que: - n’étant pas propriétaire (la carte grise est au nom de l’organisme préteur), on ne revend pas le véhicule en fin de contrat et donc on ne récupère rien, sauf faculté de rachat avec la LOA (voir plus loin)mais, en ce cas, l’opération aura coûté bien plus qu’un achat neuf initial au comptant;
- le kilométrage maximal est fixé dès la signature du contrat et tout dépassement est facturé. « Même si le curseur peut être déplacé, globalement la location s’adresse plutôt aux petits rouleurs qui changent de voiture tous les 2 ou 3 ans » estime-ton chez Empruntis.
Au terme du contrat, il faut restituer la voiture en bon état sous peine de devoir supporter des pénalités financières, justifiées par la remise en état du véhicule. « Il faut toujours prévoir un petit pécule en fin de contrat pour les dommages supportés » avertit Cécile Roquelaure. À moins d’avoir opté pour la LOA et d’exercer la possibilité de rachat du véhicule au prix fixé dans le contrat.
loa : l’achat final ne s’impose pas
En mars 2017, la location avec option d’achat (LOA) a progressé de près de 27 % sur un an. Et pour cause, la plupart des offres sont toutes présentées ainsi avec des loyers mensuels parfois très bas (selon l’importance du premier). Cette formule de location porte sur une période comprise entre 6 et 60 mois, avec une durée majoritairement fixée à 48 mois chez la plupart des constructeurs. Il y a quelques mois encore, le versement d’un premier loyer (en fait, un apport parfois élevé) était réclamé à la souscription du contrat de location mais, avec la guerre commerciale à laquelle se livrent les constructeurs, les offres de LOA sans aucun apport se multiplient.
Le locataire doit respecter un kilométrage annuel fixé au contrat, de 10000 à 15000 km, le plus souvent, selon les modèles. « Avant de signer le contrat, il faut donc bien calculer ses besoins car le kilométrage final ne doit pas être dépassé, faute de quoi il faudra supporter des frais supplémentaires, appliqués sur chaque kilomètre dépassé » avertit Cécile Roquelaure. « Attention donc à ne pas se focaliser uniquement sur le montant des mensualités annoncé ».
Au terme de la LOA, le client peut choisir de : - restituer le véhicule en payant les éventuelles réparations nécessaires ;
- renouveler le contrat avec un autre véhicule ; - garder la voiture en payant sa valeur de reprise pour en devenir propriétaire.
« Je déconseille fortement le rachat car l’intérêt de la LOA réside précisément dans la faiblesse des mensualités du fait de la restitution du véhicule. Avec l’option d’achat, l’opération n’est financièrement plus du tout intéressante », avertit un vendeur auto.
LLD : pour rester simple locataire
Majoritairement utilisée par les entreprises et les professionnels indépendants, pour des raisons fiscales, la location longue durée (LLD) commence à prendre pied sur le marché des particuliers. Elle est généralement plus coûteuse au final que la LOA mais plus confortable pour le consommateur car les mensualités peuvent comprendre un ensemble de prestations (entretien périodique, réparations, assurance contre le vol, etc.). Selon Damien L.; « cette formule est intéressante pour ceux qui effectuent peu de kilomètres et qui souhaitent avant tout se faire plaisir en changeant de voiture tous les deux ou trois ans ».
Généralement, aucun apport n’est exigé à la signature du contrat mais, pour certains modèles haut de
gamme, un dépôt de garantie est parfois demandé et restitué à la fin du contrat (sauf dégâts).
Autre avantage : dans certains contrats, les clauses sont négociables même après la signature, comme la durée (généralement de 24 à 60 mois) et le kilométrage annuel (de 10 000 à 50 000 km).
Au terme du contrat, contrairement à la LOA, il faut obligatoirement rendre la voiture sans aucune possibilité de la racheter.
Gare aux difficultés de paiement
La souscription d’un contrat de LOA ou de LLD constitue un engagement de plusieurs années dont il faut respecter les conditions, à commencer par le paiement ininterrompu des mensualités. En cas de difficultés financières, il faut rapidement négocier un report d’échéances. « Dans un contrat en LOA, le loueur va chercher une solution car il a intérêt au maintien du contrat. Il va regarder comment réaménager le contrat, sur sa durée et/ou son kilométrage, pour réduire le montant des mensualités » rassure Cécile Roquelaure, d’Empruntis. En cas d’impossibilité absolue de paiement, les conséquences sont malheureusement plus lourdes. Non seulement le véhicule est saisi mais le locataire reste redevable d’une indemnité de résiliation, fixée dans le contrat. « Mais le produit de la vente du véhicule vient s’imputer sur le montant de l’indemnité due ». En pareil cas, la solution peut passer par un transfert de leasing. Concrètement, un nouveau locataire se substitue au débiteur défaillant et reprend le contrat de location pour la période restant à courir. Cette parade n’est toutefois pas acceptée par tous les organismes prêteurs. Là encore, mieux vaut lire les clauses du contrat de location avant de signer.