2 QUESTIONS À THIERRY DELESALLE, NOTAIRE À PARIS
• Comment se caractérisent les ventes en viager en Ilede-France ?
« Avec environ 500 ventes en Ile-de-France, le viager est surtout un micromarché plutôt parisien. D’après les données 2016 des Notaires de Paris-IleFrance, l’appartement de deux pièces occupé par le vendeur constitue le bien le plus vendu. En moyenne, le vendeur a 78 ans et l’acquéreur, 48 ans. Reposant sur un aléa : l’âge du crédirentier à son décès, la vente en viager n’a rien d’amoral. À l’inverse, le vendeur parie sur sa longévité ».
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Pour quelles raisons le viager occupé fait-il peur aux investisseurs ?
« Les acquéreurs craignent une surlongévité du vendeur seul ou en couple. D’autant que les rentes viagères se calculent à partir de tables de mortalité ne pouvant pas prendre en compte l’allongement continu de la durée de vie. En effet, elles ne sont révisées que périodiquement alors que l’espérance de vie a gagné un trimestre par an. Aussi les acquéreurs craignent que le montant initial de la rente viagère soit surévalué. Le notariat est en train de réfléchir à l’élaboration de tables de mortalité axées sur les crédirentiers, qui serviraient aussi bien aux professionnels de l’immobilier, aux banques et aux compagnies d’assurances ».