QUE FONTILS DE NOTRE PATRIMOINE ? LA CATHÉDRALE DE ROUEN

Les travaux de restauration : Rendez-vous en 2022 pour retrouver la flèche comme neuve

A la cathédrale de Rouen, les chantiers se succèdent. A peine terminés les travaux d’accessibilité, une vertigineuse restauration a été entreprise sur la grande flèche. L’opération aura duré sept ans d’ici 2022.

On le remarque à des kilomètres à la ronde. Depuis un an, un impressionnant mikado d’échafaudages enserre la flèche de la cathédrale de Rouen, le plus haut monument historique classé de France. « Peu de temps après sa construction, au XIXe siècle, la flèche en fonte a subi d’importants désordres », rappelle Richard Duplat, architecte en chef des Monuments historiques. Mais les deux Guerres mondiales successives ont retardé la reprise structurelle qui s’imposait. Ce n’est en effet que dans les années 1980 que l’extérieur a été renforcé avec une structure interne en acier Corten. « Sauf que dans une atmosphère saline liée à la proximité de la mer, la corrosion s’est amplifiée et au contact de la fonte, un phénomène d’électrolyse s’est produit », indique Richard Duplat. Après des chutes d’éléments de structures et de décors en fonte, la flèche a été totalement fermée en 2011. Il fallait dès lors procéder à un sauvetage d’urgence. L’opération, qui va se prolonger jusqu’en 2022, se déroule en sept tranches. La première phase, lancée en janvier 2016, est expérimentale. L’objectif consiste à tester in situ plusieurs dispositifs de nettoyage des métaux. Une fois déterminée la technique la plus adaptée, le décapage va enfin pouvoir commencer. « Nous allons déplomber, reprendre tous les boulonnages et refabriquer les éléments en fonte cassés depuis la partie basse, à 85 mètres de haut, jusqu’au lanternon à 152 mètres », précise l’architecte. Tandis que la dentelle de fonte sera repeinte en vert-wagon, la structure interne sera, elle, recouverte d’une couleur plus claire de manière à redonner à la flèche sa transparence. Deux ascenseurs ont été installés pour acheminer le matériel dans les hauteurs et permettre aux équipes de chantier de s’élever. Afin de faciliter leur quotidien, une base de vie avec des vestiaires et des commodités a également été aménagée entre les murs de pierre séculaires, à 65 mètres. Un exploit dans l’exploit !