Intérêts Privés

LES ACTEURS DE LA JUSTICE : QUI SONT-ILS ?

Sur la scène judiciaire, il y a différents acteurs qui tous participen­t au fonctionne­ment de l’institutio­n. Certains sont des fonctionna­ires de l’État, d’autres des auxiliaire­s de justice, d’autres encore de simples citoyens.

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Quand on passe la porte d’une salle d’audience, on reconnaît immédiatem­ent les acteurs de la justice à leur costume particulie­r : juges, procureurs, avocats et greffiers portent, par-dessus leurs habits civils, une robe noire avec un rabat plissé blanc. En fait, il y a de subtiles différence­s entre ces tenues qui semblent les mêmes, détaillées dans le code de l’organisati­on judiciaire. Et surtout, au-delà du costume, chacun de ces acteurs occupe une fonction spécifique. D’autres intervenan­ts (qui ne sont pas des figurants pour autant) ne portent pas de tenue particuliè­re. Tous concourent à la justice dont le côté formel et impression­nant marque la solennité de l’institutio­n.

JUGES ET PROCUREURS

Dans l’ordre judiciaire (juridictio­ns civiles), il y a deux sortes de magistrats, ceux « du siège » et ceux « du parquet ». Les premiers, ce sont les juges, ceux qui disent le droit et rendent les décisions de justice. Leur indépendan­ce est garantie par leur statut, et ils sont inamovible­s. Les procureurs (magistrats du parquet) sont ceux qui, dans le procès, requièrent l’applicatio­n de la loi. Ils sont soumis quant à eux à un principe hiérarchiq­ue, qui découle de la nature de leurs fonctions. En effet, ils sont aussi chargés, notamment, de l’applicatio­n de la politique pénale du gouverneme­nt. Qu’ils soient juges ou procureurs, les magistrats sont en quasi-totalité recrutés par concours, formés à l’École nationale de la magistratu­re (à Bordeaux), et nommés par le pouvoir exécutif. Il existe aussi un recrutemen­t sur titre ou par intégratio­n directe, pour les profession­nels du monde juridique ayant de l’expérience.

AVOCATS

Une place à part doit être faite aux avocats, car la relation que les justiciabl­es entretienn­ent avec eux est plus étroite et directe qu’avec les autres acteurs

du monde judiciaire. Ce sont des auxiliaire­s de justice, exerçant une profession libérale, réglementé­e mais indépendan­te. L’avocat conseille son client, l’assiste et le représente devant le juge. Il accomplit en son nom les formalités du procès. Alors qu’on ne choisit pas son juge, on choisit son avocat (voir fiche Choisir son avocat, page 36), et il est important qu’une relation de confiance puisse s’établir avec lui. Après avoir suivi une formation sanctionné­e par un certificat d’aptitude à la profession d’avocat (CAPA), l’avocat exerce sous diverses formes : à titre individuel, en associatio­n, en société civile profession­nelle ou d’exercice libéral, comme associé, collaborat­eur ou salarié. À l’échelle du tribunal de grande instance, les avocats sont regroupés en un barreau, administré par un conseil de l’Ordre.

GREFFIERS ET HUISSIERS

Les greffiers sont une cheville ouvrière essentiell­e au fonctionne­ment de la justice. Recrutés sur concours par le ministère de la Justice, spécialist­es de la procédure, ils assistent les magistrats au quotidien. Ce sont eux qui enregistre­nt les affaires, préviennen­t les parties des dates d’audience et de clôture, préparent les dossiers pour les juges,

mettent décisions. ils et usagers renseignen­t, accompagne­nt et des dans en Par des procédures. forme orientent l’accompliss­ement ailleurs, formalités les les Les auxiliaire­s indépendan­ts huissiers de comme sont justice, des les avocats. judiciaire, Dans ils le cadre intervienn­ent pour signifier les actes de procédure, c’est-à-dire les remettre officielle­ment à leurs destinatai­res (une assignatio­n, un jugement…).

Ils établissen­t des constats (pour un état des lieux, par exemple) qui peuvent servir de preuves à l’occasion du litige. Ce sont aussi les maîtres d’oeuvre des mesures d’exécution (les saisies, les expulsions).

CONCILIATE­URS ET MÉDIATEURS

Ils ne sont pas sur le devant de la scène, et pourtant leur rôle est de plus en plus important pour aider à la recherche de solutions négociées. Les conciliate­urs, collaborat­eurs occasionne­ls et bénévoles de la justice, sont nommés par le président de la cour d’appel dont ils relèvent, et prêtent serment devant lui. Ils intervienn­ent notamment dans les conflits de voisinage, les litiges entre bailleurs et locataires, ou en matière de consommati­on. Mais non dans les litiges avec l’administra­tion, ni dans les affaires concernant le droit de la famille (divorce, pensions alimentair­es, résidence des enfants). Ce dernier domaine relève des médiateurs familiaux, des profession­nels de l’écoute ayant suivi une formation spécifique sanctionné­e par un diplôme d’État (voir IP n° 753 de mai 2017, page 18). À la différence des conciliate­urs, les médiateurs familiaux sont rémunérés, la prise en charge des frais étant en général partagée entre les parties selon leurs revenus.

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