Intérêts Privés

LA BOURSE A BAISSÉ… ET SI C’ÉTAIT UNE BONNE NOUVELLE ?

- Serge Florentin

Retour vers le passé ! L’actualité économique des dernières semaines nous renvoie en arrière de quelques années : le chômage en France serait revenu à son plus bas niveau depuis 2009 avec un taux de 8,9% au 4ème trimestre 2017. Et voilà que, début février, les marchés d’actions - qui venaient juste de renouer avec leur niveau de janvier 2008 pour l’indice CAC 40 – nous ont offert un spectacula­ire mini krach comme on en n’avait pas frémi depuis 2007-2008 ou 2001. En quelques jours, six mois de gains des indices actions sont partis en fumée avec des baisses de 7 à 8% (pas de chance pour ceux qui venaient juste de se hasarder à acheter des actions « au son du violon », comme met en garde le vieil adage boursier…). Pourtant, les perspectiv­es de croissance sont là, les résultats des grandes entreprise­s sont au beau fixe… Alors qu’est ce qui cloche… ? Et bien la Bourse finit par se lasser des périodes prospères dans l’économie réelle ! Car, pour elle, ce qui compte c’est d’anticiper l’étape suivante (les marchés actions ont toujours un coup d’avance). Et là, patatras… que voient les financiers...? Une bonne nouvelle (qui leur fait peur) : les salaires augmentent (c’est surtout vrai aux USA où le chômage est très bas, mais cela devrait l’être davantage en France si la croissance se maintient après avoir atteint le niveau de 1,9% en 2017, là encore du jamais vu depuis 2011) !

L’ennui aux yeux des financiers, c’est que les hausses de salaires – qui redistribu­ent les fruits de la prospérité autrement qu’en plus-values boursières ou en dividendes – sont synonymes de risque d’inflation (2,1%/an aux USA) et donc, à terme, de remontée régulière des taux d’intérêt. Un scenario disparu des écrans des traders depuis longtemps. Voilà près de 40 ans que les taux longs baissaient entrainant dans leur sillage les fonds en euros de l’assurance-vie (voir notre dossier p. 30). Les taux remontant, il sera plus difficile de gagner de l’argent à coup sûr en achetant des actions (voir chronique p. 50). En revanche, pour les salariés mieux payés et pour les épargnants qui pourront espérer un peu plus de rendement de leurs placements sans devoir risquer leur capital régulièrem­ent, ce changement de logiciel n’est pas forcément une mauvaise nouvelle, à condition que l’inflation ne grignote pas leurs gains !

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