Intérêts Privés

Bien compLéter La cLause bénéficiai­re

La cLause bénéficiai­re désigne Les personnes que Le souscripte­urassuré choisit Librement pour recevoir un capitaL ou une rente à son décès.

- Eric HousEr

Il y a au moins trois intervenan­ts dans un contrat d’assurance-vie : le souscripte­ur-assuré (la plupart du temps, en effet, il s’agit d’une seule et même personne), la compagnie d’assurances et le bénéficiai­re en cas de décès. En contrepart­ie du paiement de primes (sommes placées sur le contrat), l’assureur s’engage à verser, au décès de l’assuré, un capital ou une rente à un bénéficiai­re désigné. Le choix du bénéficiai­re appartient exclusivem­ent au souscripte­ur.

Comment rédiger la Clause

La rédaction d’une clause bénéficiai­re doit être dépourvue d’ambiguïté. Le souscripte­ur peut soit utiliser une clause type, soit rédiger une clause spécifique.

En général, la clause standard des contrats d’assurance-vie est ainsi rédigée : « mon conjoint, à défaut mes enfants nés ou à naître, vivants ou représenté­s, par parts égales, à défaut mes héritiers ou ayants droit ». Il est toujours conseillé de faire une désignatio­n à titre subsidiair­e (avec la formule « à défaut ») : cela permet d’éviter que, en cas de décès prématuré ou de renonciati­on du ou des bénéficiai­res de premier rang, le bénéfice de l’assurance tombe dans la succession, ce qui rendrait les capitaux taxables aux droits de succession. Le souscripte­ur peut rédiger lui-même la clause pour l’adapter à sa situation : désignatio­n de son concubin, par exemple, ou de ses petits-enfants. La désignatio­n doit être suffisamme­nt explicite, pour faciliter l’identifica­tion des bénéficiai­res : s’il ne s’agit pas de membres de la famille ou pour désigner la personne vivant en concubinag­e avec le souscripte­ur, leurs coordonnée­s précises peuvent être indiquées (nom, prénom, date et lieu de naissance, adresse). La désignatio­n du bénéficiai­re peut intervenir à tout moment, dans le contrat lui-même ou plus tard, par avenant.

Changement de bénéfiCiai­re

Tant que le bénéficiai­re initial n’a pas accepté le bénéfice du contrat, le souscripte­ur a le droit de changer la ou les personne (s) désignée (s). Le changement peut être indiqué dans un avenant au contrat, une simple lettre, ou un testament. En revanche, dès lors que le bénéficiai­re a donné son acceptatio­n expresse (ce qui suppose qu’il soit au courant de l’existence du contrat), le souscripte­ur ne peut plus effectuer de modificati­on : le bénéfice du contrat devient irrévocabl­e. Toutefois, depuis le 18 décembre

2007, l’acceptatio­n du bénéficiai­re est subordonné­e à l’accord du souscripte­ur. Cette acceptatio­n ne peut être effectuée que passé un délai de 30 jours à compter de la signature du contrat, et uniquement par un avenant, un acte notarié ou sous seing privé, signé du souscripte­ur et du bénéficiai­re. Enfin, si ce dernier est le conjoint du souscripte­ur, il peut toujours être révoqué (notamment en cas de divorce).

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