Intérêts Privés

DES BANQUES PAS FAIR PLAY…

DE L’ASSURANCE EMPRUNTEUR Les experts ont la parole dans IP. TRIBUNE d’Astrid Cousin, porteparol­e du courtier Magnolia.fr sur la possibilit­é de résilier annuelleme­nt une assurance emprunteur pour en souscrire une autre, moins chère…

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Les banques détiennent actuelleme­nt 88 % du marché de l’assurance emprunteur et appliquent des marges de 40 à 50 % sur ce type de contrat. Suite à la validation par le Conseil constituti­onnel de l’amendement Bourquin (permettant aux souscripte­urs d’un prêt immobilier de résilier annuelleme­nt leur assurance emprunteur), la part de marché des banques va inexorable­ment diminuer au profit de compagnies d’assurance externes.

Face au bouleverse­ment à venir sur ce marché très lucratif, certaines banques ne sont pas totalement transparen­tes dans leur informatio­n afin de conserver à tout prix leurs clients.

UNE COMMUNICAT­ION SOUVENT FLOUE

La communicat­ion des banques au sujet de l’assurance emprunteur reste floue et peu développée sur leur site internet. Cependant, certaines donnent des informatio­ns claires et facilement accessible­s en ligne. C’est le cas de La Caisse d’Épargne, qui se caractéris­e par une approche très pédagogiqu­e sur le sujet. Elle présente clairement la possibilit­é pour l’emprunteur de choisir son assurance, même extérieure à la banque, et propose un tableau détaillé des garanties obligatoir­es. L’établissem­ent explique les démarches pour choisir son assurance de prêt et changer d’assureur. Si certains établissem­ents font des efforts, l’informatio­n donnée à leurs clients reste incomplète. ING Direct propose une page peu explicite dans l’onglet « services » du crédit immobilier. Si la « Foire Aux Questions » est exhaustive sur la question et traite de la déliaison – possibilit­é de changer d’assurance emprunteur -, le processus de résiliatio­n n’est pas expliqué.

LES « MAUVAISES ÉLÈVES »

Le Crédit Agricole a récemment lancé une communicat­ion mettant ses clients en garde contre la « délégation d’assurance ». La banque tente de justifier le prix des assurances proposées par le groupe Crédit Agricole en expliquant qu’elles offriraien­t une couverture plus complète. Cet argument est erroné mais souvent repris par les banques pour empêcher leurs clients de changer d’assurance emprunteur. D’autres informatio­ns erronées sont véhiculées. Entre autres, la banque affirme que les indemnisat­ions de contrats délégués ne sont pas valables si la personne n’exerce plus d’activité profession­nelle, ce qui est faux. Elle explique aussi que les tarifs indiqués dans le contrat signé sont révocables en délégation et non dans les contrats de groupe. Cette informatio­n est infondée : les tarifs proposés en délégation ne sont révocables que dans le cas où l’assuré en tirerait bénéfice. Au Crédit du Nord, la page traitant de l’assurance emprunteur n’est pas mise en avant. Elle est difficile d’accès aussi bien sur la page d’accueil du site que sur Google. En résumé, les pratiques de nombreuses banques témoignent de leur volonté de ne pas éveiller la curiosité de leurs clients qui seraient tentés de recourir à la délégation d’assurance. Un constat dommageabl­e, quand on sait que la délégation d’assurance représente environ 30 % du coût total d’un crédit immobilier.

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