SALARIÉ OU CHÔMEUR, PENSEZ À VOUS FORMER !
Pour (re) trouver un emploi, mieux vaut améliorer ses compétences afin de retenir l’attention des employeurs. Pour ceux dont la carrière patine ou dont les diplômes datent, la formation professionnelle constitue un moyen de s’adapter au marché du travail.
avec une perspective de carrière qui avoisine désormais une quarantaine d’années, du fait du report de l’âge légal de départ à la retraite, la mise à jour régulière de son profil professionnel est devenue indispensable. Que l’on soit salarié ou, a fortiori, en recherche d’un emploi, suivre une formation professionnelle à échéances régulières ou de manière occasionnelle s’avère nécessaire.
Une prochaine réforme de la formation professionnelle – un projet de loi « liberté de choisir son avenir professionnel » sera soumis au Parlement à la rentrée - vise justement à en augmenter le nombre de bénéficiaires. Son premier objectif ? Simplifier un dispositif jugé complexe par une majorité de salariés et de demandeurs d’emploi qui, de fait, n’utilisent pas tous leurs droits.
Selon les pouvoirs publics, il s’agit ni plus ni moins de « permettre aux actifs de reprendre la main sur leur formation et leur avenir professionnel ». D’ores et déjà, vous disposez des dispositifs existants afin de « rafraîchir » votre profil.
➜ Utilisez les droits de votre CPF
Mis en place en janvier 2015, le Compte personnel de formation (CPF) va évoluer en 2020 pour être plus facilement utilisable par les salariés et les demandeurs d’emploi. Ce compte personnel de formation (CPF) suit son titulaire tout au long de sa carrière professionnelle et se voit créditer au rythme de 24 heures par an pour un travail à temps plein, pendant 5 ans, puis de 12 heures par an dans la limite totale de 150 heures de formation possible. Même (surtout) en cas de perte d’emploi, vous pouvez utiliser votre crédit d’heures pour suivre une formation et, ce, que vous soyez indemnisé ou non par Pôle emploi.
Si vous n’avez pas encore ouvert votre CPF, il n’est pas trop tard pour le faire sur le site dédié (moncompteformation.gouv.fr). Qui plus est, toutes vos heures de formation déjà acquises dans le cadre du DIF – l’ancien dispositif remplacé par le CPF - que vous n’avez pas utilisées sont automatiquement créditées dans votre CPF… mais c’est à vous d’en prendre l’initiative. Vous avez jusqu’au 31 décembre 2020 pour solder ces heures de DIF. Dès lors que votre CPF dispose d’un nombre d’heures suffisant pour effectuer la totalité de la formation souhaitée, votre projet est automatiquement validé dans le cadre du projet person-
nalisé d’accès à l’emploi PPAE. Si vous êtes chômeur, vous n’avez donc pas besoin de l’accord de Pôle emploi pour partir en formation. Vos heures de formation sont prises en charge par un fonds spécifique, le fond de sécurisation des parcours professionnels FPSPP.
➜ CPF alimenté en euros en 2020
La grande nouveauté de la réforme annoncée pour 2020 portera sur le changement d’unité de compte. En effet, l’alimentation du compte personnel de formation (CPF) ne s’effectuera plus en heures mais en euros à raison, pour chaque salarié, d’un crédit de :
- 500 € par an dans la limite de 5000 € (au bout de 10 ans) ;
- 800 € par an dans la limite de 8000 € pour les salariés non qualifiés (ceux qui n’ont pas le niveau CAP-BEP).
Cette monétarisation doit permettre, selon les pouvoirs publics, de rendre la formation plus lisible et plus concrète qu’un volume d’heures. Selon le texte du gouvernement, actuellement en préparation, chaque heure de formation serait valorisée à hauteur de 14,28 €. Un montant qui serait sensi- blement plus élevé que le coût moyen d’une heure de formation qui oscille, actuellement, entre 12 et 13 €.
Les salariés à temps partiel travaillant au moins à mi-temps à l’année bénéficieront des mêmes droits, sans proratisation. En revanche, le CPF des titulaires d’un CDD sera, quant à lui, crédité au prorata temporis.
Comme actuellement, les entreprises et les branches professionnelles pourront abonder (en euros) le CPF.
➜ Changement de Carrière
Si vous envisagez de suivre une formation pour changer de profession, vous pourrez bénéficier d’un nouveau dispositif : le CPF transition professionnelle. Concrètement, il succédera au congé individuel de formation (CIF) pour vous permettre de financer une formation de longue durée (de plusieurs semaines à quelques mois) avec l’accord de votre employeur. Comme le CIF avant lui, cette variante du CPF vous permettra de changer de cap professionnel.
➜ TOUS ACCOMPAGNÉS
Quoi qu’il en soit, la simplification du recours à la formation ne garantit pas un engouement pour le dispositif. D’où une rénovation du conseil en évolution professionnelle (CEP) avec une palette de prestations élargies. Ce dispositif gratuit d’accompagnement des personnes souhaitant faire le point sur leur situation professionnelle disposera d’opérateurs régionaux pour accompagner les salariés dans leur projet d’évo-
lution de carrière : évaluation des compétences, clarification du projet professionnel, recherche de la formation correspondante, etc.
La saisine du CEP restera inchangée et il vous suffira de passer, selon votre situation, par l’Apec (pour les cadres), par un Opacif (pour les salariés) ou par Pôle emploi. Les chômeurs bénéficieront d’ailleurs d’un accompagnement de la part de Pôle emploi dès leur premier mois d’inscription pour les aider à identifier leurs besoins et leurs souhaits de formation.
➜ STAGE AVEC PÔLE EMPLOI…
Si vous êtes à la recherche d’un travail, en acceptant de suivre une formation conseillée par Pôle emploi, vous bénéficiez du maintien de vos droits si vous êtes indemnisé. Votre allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE) subit simplement un changement d’intitulé pour devenir une allocation d’aide au retour à l’emploi-formation (AREF). Concrètement, vous percevez le même montant qu’auparavant et, ce, durant la même période. ▪ Financement. La formation suivie durant votre période d’indemnisation par Pôle emploi est intégralement prise en charge et vous n’avez rien à débourser.
Si la formation se termine après l’expiration de votre période d’indemnisation, vous pouvez bénéficier d’une rémunération de fin de formation (RFF) si la formation suivie vous permet d’acquérir une qualification dite « éligible » parce que reconnue par les partenaires sociaux et les collectivités locales.
➜ … OU REMISE À NIVEAU
Par ailleurs, si vous repérez une offre d’emploi pour laquelle vous souhaitez postuler tout en constatant qu’il vous manque quelques compétences pour obtenir le poste, Pôle emploi peut vous venir en aide avec deux dispositifs assez semblables :
- l’action de formation préalable au recrutement (AFPR), pour un CDD de 6 à 12 mois ;
- la préparation opérationnelle à l’emploi individuelle (POE I), pour un CDD d’au moins 12 mois ou un CDI. La formation n’est pas dispensée par Pôle emploi mais par l’entreprise recruteuse ou par l’organisme qu’elle a désigné. Dans les deux cas, la durée de la formation est limitée à 400 heures et celle-ci peut être suivie à plein temps ou à temps partiel. ▪ Financement. Durant la formation, vous bénéficiez de l’AREF (voir plus haut) si vous êtes indemnisé par Pôle emploi. Si vous n’avez pas droit aux allocations de chômage, c’est une rémunération de formation Pôle emploi (RFPE) qui vous est versée. Son montant oscille entre 652,02 € et 1932,52 € selon la moyenne de vos 6 ou 12 derniers mois de salaires.
Par ailleurs, l’Action de formation conventionnée (AFC) financée par Pôle emploi peut également vous permettre d’augmenter vos chances de retrouver rapidement un emploi, l’objectif de l’AFC étant de combler l’écart entre vos compétences et les besoins du marché du travail. Ce dispositif doit vous permettre d’améliorer vos connaissances ou votre formation (apprentissage d’une langue étrangère, obtention du permis de conduire, etc.).