Intérêts Privés

COMMENT BIEN CHOISIR

Au-delà du rendement, d’autres critères doivent guider vos choix pour sélectionn­er des SCPI…

- Agnès Lambert

C’est décidé : vous allez investir en SCPI. Reste à trouver celles qui correspond­ent le mieux à vos besoins. Premier réflexe, vérifier le rendement 2017 : il atteint en moyenne 4,44 % pour les SCPI d’immobilier d’entreprise, une large majorité se situant entre 4 % et 5 %. Mais de nombreux autres critères doivent guider votre choix.

Solidité du rendement

Plutôt que le rendement, c’est la stabilité du revenu distribué dans la durée qui vous importe. En particulie­r si votre objectif est de compléter votre pension de retraite par ce placement.

• Stabilité. Les sociétés de gestion pilotent finement cet indicateur car elles savent que les épargnants et leurs conseiller­s financiers le scrutent de près. Les revenus (dividendes versés) reculent depuis quatre ans (en baisse moyenne de 0,99 % en 2014, 3,01 % en 2015, 2,61 % en 2016 et 3,27 % en 2017). Il n’y a donc pas lieu de s’inquiéter si la SCPI qui vous intéresse affiche des revenus en légère baisse, mais mieux vaut vérifier que l’ampleur du repli est en ligne avec le marché.

• Diversific­ation. Il vous faut aussi panacher votre investisse­ment entre SCPI de bureaux et de commerces, les plus nombreuses, et produits thématique­s plus récents (hôtels, santé, logements étudiants, etc.), « L’idéal est de diversifie­r son investisse­ment à la fois sur des SCPI très anciennes ayant fait leurs preuves à travers différents cycles et des produits thématique­s en diversific­ation », indique Stéphane van Huffel, directeur général de Net Investisse­ment.

• Taille. Une quinzaine de SCPI affiche une capitalisa­tion supérieure à 1 milliard d’euros, certaines d’entre elles figurant d’ailleurs dans le top 20 des SCPI les plus performant­es en termes de TRI (taux de rendement interne) sur cinq ans (voir notre tableau page 29). Il s’agit d’Elysées Pierre (TRI de 7,69 % sur cinq ans) de HSBC REIM France, d’Accès Valeur Pierre (6,39 %) de BNP Paribas REIM France et de Corum (5,53 %) de Corum AM. « La taille est un atout pour les SCPI : il faut au minimum un milliard d’euros de capitalisa­tion pour pouvoir acquérir des actifs compris entre 50 et 100 millions d’euros, qui ont la capacité d’offrir toute une gamme de services aux occupants », précise Cyril de Francquevi­lle, directeur général délégué de BNP Paribas REIM France.

Une capitalisa­tion importante est aussi le gage d’une bonne diversific­ation des locataires, comme l’explique Christophe Descohand, directeur du développem­ent gestion privée de La Française : « le nombre de locataires doit être suffisamme­nt élevé, et ceux-ci doivent relever de différents secteurs d’activité pour éviter une trop grande

prise de risque en cas de difficulté­s économique­s majeures sur un secteur. »

TAUX D’OCCUPATION ET AUTRES CRITÈRES

Reste à étudier les différents ratios financiers du produit, à l’instar du taux d’occupation financier : celui-ci correspond à la proportion des immeubles détenus par la SCPI qui rapporte un loyer. En effet, celui-ci est inférieur au taux d’occupation physique (immeubles loués) en raison des mesures d’accompagne­ment prévues lors de la signature du bail, lorsque la SCPI consent à une franchise de loyer de quelques mois. « Un taux d’occupation financière de 90 % est un minimum, mais ce critère s’apprécie aussi en fonction de l’ancienneté de la SCPI, du taux d’occupation physique, etc. », ajoute Stéphane van Huffel.

• Capital fixe ou variable. Pensez aussi à vérifier si la SCPI qui vous intéresse est à capital fixe ou à capital variable. Si elle est à capital fixe, vous ne pourrez souscrire que sur le marché secondaire en l’absence d’augmentati­on de capital : cela signifie que vous achetez ses parts à un associé souhaitant les vendre, sans maîtriser le prix d’exécution.

À l’inverse, les SCPI à capital variable, les plus nombreuses sur le marché, s’achètent directemen­t auprès de la société de gestion au prix d’émission.

• Frais. Dans tous les cas, vous réglerez une commission de souscripti­on comprise entre 8 et

10 %. Un montant élevé, qui implique de conserver ses parts au minimum dix ans pour amortir ces frais. Quant aux frais de gestion annuels, ils s’élèvent à 10 % des loyers perçus par la SCPI, soit entre 0,60 et 2 % de la valeur de la part.

À noter : les sociétés de gestion prévoient un délai entre la date de souscripti­on et le versement du premier dividende : « le délai de jouissance a légèrement augmenté ces dernières années, pour atteindre entre trois et six mois selon les produits », précise Arnaud Dewachter, délégué général de l’ASPIM. Ce délai permet d’éviter l’effet dilutif lié à l’arrivée de nouveaux associés.

• Conseil. Si vous êtes client d’une banque privée ou d’un conseiller en gestion de patrimoine indépendan­t, c’est bien entendu à cet intermédia­ire de vous proposer les SCPI les plus adaptées à vos besoins. Dans ce cas, vous souscrirez directemen­t auprès de cet intermédia­ire. Mais il reste possible d’acheter des SCPI en direct auprès des sociétés de gestion (cela représente par ex 10 % de la collecte de Sofidy). Celles-ci sont alors tenues de vérifier l’adéquation du produit avec vos besoins et à votre profil, de vous remettre des documents d’informatio­n sur le produit comme le ferait votre conseiller.

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