Intérêts Privés

ATOUTS DU CRÉDIT ET DU DÉMEMBREME­NT

Dans une optique de capitalisa­tion, il peut être judicieux de souscrire des parts de SCPI en pleine propriété en recourant au levier du crédit. Ou d’acheter, en payant comptant, la seule nue-propriété de cette pierrepapi­er à un prix moins cher.

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Financer l’achat de parts de SCPI en empruntant, c’est profiter de l’effet de levier du crédit. Grâce à cette stratégie, le porteur des parts peut déduire ses intérêts d’emprunt des revenus versés par la SCPI pour le calcul de l’impôt. Les dossiers de prêt se concluent sur la base d’un taux d’intérêt d’environ 2,5 % alors que les SCPI classiques, investies en immobilier d’entreprise dégagent un rendement annuel, hors prélèvemen­ts sociaux, compris entre 4 % et 5 %. L’emprunteur a le choix entre un crédit amortissab­le ou « in fine ». Dans le premier cas, il rembourse à chaque échéance une partie du capital et les intérêts d’emprunt. Dans le second cas, à chaque échéance, il ne verse que les intérêts. Et lors de la dernière échéance, il rembourse en une fois, le capital tout en réglant les ultimes intérêts. Plus onéreux, le prêt in fine permet de gommer en partie des revenus fonciers provenant d’autres placements immobilier­s.

Fournir des garanties

Pour se couvrir, la banque exigera de nantir un contrat d’assurance-vie d’une valeur équivalent­e au montant du prêt majoré des intérêts. En outre, quelle que soit la forme de crédit retenue, la banque nantira les parts de SCPI pendant toute la durée du prêt.

Si l’on souscrit des parts d’une SCPI pilotée par une société de gestion indépendan­te d’une banque, il est judicieux de s’adresser à un courtier en crédit pour trouver un financemen­t. À moins que la société de gestion ait conclu un accord de partenaria­t avec un établissem­ent financier, comme par exemple Crédit Agricole Consumer Finance. Généraleme­nt les crédits pour financer des parts de SCPI se contracten­t sur dix ou quinze ans. Cet horizon de placement peut correspond­re à la cessation d’activité profession­nelle de l’épargnant. Une période à partir de laquelle il aura besoin de compléter ses revenus.

LE DÉMEMBREME­NT TEMPORAIRE DES PARTS DE SCPI

Comme tout actif immobilier, les parts de SCPI peuvent être démembrées. Cette séparation entre la nue-propriété et l’usufruit s’organise pour un

certain nombre d’années, variable selon les objectifs des deux parties. On parle de « démembreme­nt temporaire » par opposition au démembreme­nt viager. Cette opération de durée limitée réunit deux acteurs :

• Le nu-propriétai­re : propriétai­re des parts de SCPI, il ne perçoit pas les revenus de la SCPI (ou dividendes trimestrie­ls) pendant la durée du démembreme­nt. Par conséquent, il échappe à toute imposition sur les revenus pendant cette période, ce qui constitue un bon moyen de capitalise­r. Il récupérera la pleine propriété des parts (et donc leurs revenus), sans frais ni fiscalité, à l’issue de la période de démembreme­nt.

• L’usufruitie­r : disposant d’un droit réel temporaire sur le bien pendant le démembreme­nt, il percevra les dividendes trimestrie­ls pendant ladite période.

Le prix de souscripti­on des parts de SCPI se répartit entre le nu-propriétai­re et l’usufruitie­r, en fonction de la durée du démembreme­nt (voir tableau ci-dessus) et des rendements prévisionn­els pendant la durée du démembreme­nt.

La convention entre nu-propriétai­re et usufruitie­r

Lorsqu’un particulie­r souscrit des parts démembrées, il signe une convention de démembreme­nt de propriété à durée limitée. Définissan­t les modalités juridiques et financière­s de cette transactio­n, en près d’une quinzaine d’articles, elle est signée par le nu-propriétai­re et par l’usufruitie­r. Voici les points les plus importants.

- Durée du démembreme­nt. Imaginons qu’elle soit fixée à 7 ans. Il sera précisé « le nu-propriétai­re et l’usufruitie­r conviennen­t irrévocabl­ement d’un commun accord entre eux, de maintenir le démembreme­nt de propriété des parts à compter de la date d’entrée en jouissance et pour 7 ans ». Au terme, tous les attributs du droit de propriété reviendron­t au nu-propriétai­re. Et ce, sans aucune formalité et sans indemnité de part ni d’autre.

- Date d’entrée en jouissance. Variable selon les accords, elle peut être fixée le premier jour du troi-

sième mois suivant la réception des fonds par la société de gestion.

- Cession de la nue-propriété. « La gérance ne garantit pas la revente des droits respectifs de l’usufruitie­r et du nu-propriétai­re ». En fait, les parts en nue-propriété sont quasiment invendable­s, donc illiquides. Cependant le nu-propriétai­re peut librement transmettr­e ou céder ses droits. Tout comme il peut nantir ses parts, si besoin. En cas de décès du nu-propriétai­re, ses ayants droit héritent des parts.

- Assemblées générales. Le nu-propriétai­re peut participer aux assemblées générales ordinaires et à celles extraordin­aires.

De gros atouts sur le plan fiscal

Ne détenir que la nue-propriété des parts de SCPI permet d’éviter les prélèvemen­ts sociaux et l’impôt sur le revenu pouvant aller jusqu’au taux maximal de 45 %. Les souscripte­urs actifs, au faîte de leur carrière profession­nelle, et fortement imposés à l’impôt sur le revenu, appréciero­nt ce type de placement ne procurant pas de revenu (alors qu’ils n’en ont pas encore besoin) pendant une période définie à l’avance.

En outre, des parts de SCPI en nue-propriété n’ont pas besoin de figurer dans la base taxable à l’impôt sur la fortune immobilièr­e (IFI). Ce placement peut donc constituer une solution pour les particulie­rs prêts à renforcer leur patrimoine dans l’immobilier, sans pour autant subir la ponction fiscale succédant à l’ISF. Il intéresser­a tout particuliè­rement les contribuab­les disposant d’un patrimoine net légèrement inférieur au seuil déclenchan­t l’imposition à l’IFI, soit 1,3 million d’euros.

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