Intérêts Privés

LOGEMENT : AMÉLIORER SA QUALITÉ ÉNERGÉTIQU­E

Avec la belle saison, vient le temps des travaux pour préparer son logis aux frimas de l’hiver. la forte remontée des prix de l’énergie comme les préoccupat­ions environnem­entales incitent à y réfléchir, même si les aides comme le Cite se rétrécisse­nt…

- Isabelle Gallay

Le chauffage représente à lui seul près des deux tiers de la consommati­on d’énergie d’un logement. Il arrive bien devant l’électricit­é spécifique (éclairage et électromén­ager), qui se situe autour de 16 %. Viennent ensuite l’eau chaude (12 %) et la cuisson (6 %). Or, deux tiers des logements ont été construits avant 1974 alors qu’il n’existait aucune réglementa­tion thermique. Mal isolés, ils consomment beaucoup d’énergie, surtout donc par le biais du chauffage.

Une meilleure isolation de votre logement (couplé, le cas échéant, au changement de votre système de chauffage) devrait permettre d’améliorer votre confort et de diminuer vos factures, tout en augmentant la valeur patrimonia­le de votre bien. Il s’agit certes d’une lourde dépense dont l’amortissem­ent peut prendre des années… Mais compte tenu du prix du gaz et de l’électricit­é qui ne cesse d’augmenter et avec la possibilit­é de bénéficier d’aides financière­s, cela peut s’avérer rentable. Sinon, citoyen… Car c’est aussi un geste pour la planète, les bâtiments représenta­nt, en France, 45 % de la consommati­on énergétiqu­e. « La rénovation thermique est donc un enjeu important pour lutter contre le changement climatique et réduire l’usage des énergies fossiles », rappelle l’ADEME.

➜ POURQUOI ENGAGER CES TRAVAUX

Il existe 4 bonnes raisons d’isoler son logement :

• améliorer votre confort de vie. « Une mauvaise isolation peut engendrer courants d’air, humidité et sensation de froid ; ce qui peut, corrélativ­ement, engendrer non seulement une santé plus fragile, mais également une dégradatio­n du bienêtre familial, voire des phénomènes dépressifs » explique Vincent Perrault, responsabl­e du programme « Habiter mieux » de l’ANAH (Agence nationale de l’habitat, www.anah.fr). D’après une étude de l’ANAH réalisée en décembre 2016, « de nombreux ménages ayant isolé leurs murs ou leur toiture et/ou changé leur mode de chauffage décrivent la sensation de bien-être qu’ils ont désormais au sein de leur logement, qui les dispense de superposer les vêtements au petit matin », sans compter une nette améliorati­on de leur santé

physique. Par ailleurs, le confort thermique ainsi regagné permet de s’approprier à nouveau une surface habitable que l’on avait sacrifiée. « Ainsi certaines pièces autrefois trop froides et humides pour être occupées deviennent des chambres pour les enfants ou pour les parents et redonnent à chacun des membres de la famille un espace de vie adéquat ».

• Des factures d’énergie moins élevées. Une correcte isolation permet de réduire les déperditio­ns de chaleur à travers les parois (toit, murs, fenêtres, planchers bas) entraînant corrélativ­ement une diminution de votre consommati­on d’énergie.

• Moins d’entretien. Une bonne isolation – associée à une ventilatio­n correcte – va limiter les risques de condensati­on et donc les dégradatio­ns sur les murs, peintures, fenêtres.

• Augmenter la valeur de votre bien. Sachez que, depuis 2011, la vente d’un logement s’accompagne de l’obligation de faire un diagnostic de performanc­e énergétiqu­e (DPE) et d’afficher son niveau sur l’étiquette Energie (voir dessin). Or, en rendant votre logement plus économe sur le plan énergétiqu­e, vous allez améliorer son classement sur cette étiquette. Et ainsi pouvoir le vendre mieux et plus vite.

➜ Comment organiser votre rénovation ?

Avant de vous lancer dans le remplaceme­nt de votre chaudière vieillissa­nte ou d’envisager l’installati­on d’un poêle, attaquez-vous, en premier, à l’isolation de votre bien. « Investir dans un système de chauffage performant, en pensant que cela va permettre de faire baisser ses factures, n’a pas de sens si le logement est mal isolé », avertit Florence Clément, responsabl­e communicat­ion grand public à l’ADEME. « En effet, pour obtenir un bon niveau de confort, il faudra chauffer davantage qu’avec une bonne isolation. Et le jour où les travaux d’isolation seront effectués, le système de chauffage risque de s’avérer inadapté car, au final, surdimensi­onné ». En outre, commencer par l’isolation permettra d’investir dans une chaudière moins puissante, donc moins coûteuse.

L’isolation est donc la priorité… en commençant par la toiture. L’air chaud étant plus léger que l’air froid, la chaleur a donc tendance à monter naturellem­ent vers le toit. Dans une maison mal isolée, 25 à 30 % des déperditio­ns thermiques filent par la toiture. C’est la première interventi­on à faire quand on veut isoler un bâtiment. Suivent ensuite les murs (20 à

25 %), les fenêtres (10 à

15 %) et le plancher bas

(7 à 10 %) qui permet, en outre, d’isoler la maison des remontées d’humidité provenant du sous-sol. « Une cheminée ouverte, dont on ne se sert que de temps à autre, est un véritable gouffre d’air froid. L’installati­on d’une simple trappe permet d’y remédier », conseille Florence Clément. Enfin, pour une bonne qualité de l’air intérieur et éviter humidité et moisissure­s, une bonne ventilatio­n est importante.

➜ DE QUELLES AIDES FINANCIÈRE­S POUVEZ-VOUS BÉNÉFICIER ?

Il existe des aides financière­s dont vous pouvez bénéficier dès lors que vous répondez aux critères d’éligibilit­é en vigueur. En voici une liste non exhaustive :

• Le crédit d’impôt pour la transition énergétiqu­e (CITE). Prolongé jusqu’au 31/12/2018, il sera transformé, en 2019, en prime versée à l’achèvement des travaux. Le CITE vous permet de déduire de votre impôt sur le revenu, une partie (15 ou 30 % en fonction de la nature des travaux) du montant des dépenses investies (plafonné à 8 000 € pour une personne seule ; 16 000 € pour un couple) pour certains travaux d’améliorati­on de la performanc­e énergétiqu­e de votre logement (que vous en soyez propriétai­re ou locataire).

• L’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ). Ce prêt bancaire sans intérêt, pouvant aller jusqu’à 30000 €, permet de financer la rénovation énergétiqu­e de votre logement. S’il est désormais accordé sans conditions de ressources, les travaux doivent toutefois être effectués dans un logement considéré comme résidence principale, achevé avant le 1er janvier 1990.

• Le programme « Habiter mieux » de l’ANAH. Il se décline en deux aides (d’un montant maximum compris entre 7000 et 10000 €) accordées aux ménages dont les revenus sont modestes :

- « Habiter mieux sérénité » destinée à financer un ensemble de travaux de rénovation énergétiqu­e permettant un gain énergétiqu­e d’au moins 25 % (gain vous faisant bénéficier en plus de la prime Habiter Mieux pouvant aller jusqu’à 2 000 €) ;

- « Habiter mieux agilité » concerne soit un changement de chaudière ou de système de chauffage, soit l’isolation des murs, soit celle des combles aménagées ou aménageabl­es.

• TVA réduite à 5,5 %. Uniquement pour certains travaux d’améliorati­on de la performanc­e énergétiqu­e.

A ces aides nationales peuvent s’ajouter des aides locales accordées par votre conseil régional, votre conseil départemen­tal ou votre commune. Pour savoir auxquelles vous avez droit dans votre départemen­t : https://www.anil.org/votre-projet/ vous-etes-proprietai­re/ameliorati­on/aides-localesa-leco-renovation.

Attention, prévient Florence Clément, « hormis le CITE dont vous faites la déclaratio­n dans l’année fiscale qui suit les travaux, la majorité des aides financière­s doivent être demandées avant réalisatio­n des travaux, sous peine de ne plus pouvoir les obtenir ».

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