COMPRENDRE VOTRE ARGENT : LES OBLIGATIONS
LE CAbiNET PLANèTE PATRiMOiNE PARTAGE sON ExPERTisE POuR VOus AiDER à MiEux COMPRENDRE LA fiNANCE ET biEN GéRER VOTRE PATRiMOiNE
Une obligation est un titre de créance, contrairement à une action qui est un titre de propriété. En pratique, acheter une obligation revient à prêter de l’argent à l’émetteur de l’obligation.
L’investisseur peut souscrire à l’émission de l’obligation : son argent est directement versé à l’émetteur, en échange du titre obligataire. Il peut aussi acheter des obligations sur le marché secondaire (après l’émission et jusqu’au remboursement du titre) à un prix qui répond à une logique offre/demande.
Une obligation est définie par trois paramètres principaux : émetteur, durée, rémunération.
L’émEttEUr dU titrE
L’émetteur peut être un État, une entreprise non financière, ou un établissement financier. Par exemple, en France, un titre de créance de durée au moins égale à deux ans, émis par le Trésor Public est appelé OAT (Obligation Assimilable du Trésor).
Un risque essentiel pour le détenteur d’une obligation est le défaut de l’émetteur. On dit à tort que le Trésor Public est un emprunteur « sans risque » pour l’épargnant. On admet cependant que, dans la plupart des pays développés, le risque de non paiement d’un emprunt d’État est limité. Toutes choses égales par ailleurs, un emprunt d’État est plus demandé qu’une obligation émise par une entreprise. Il est donc plus cher pour l’investisseur : le rendement est inférieur au rendement proposé par une entreprise.
Un emprunt peut être garanti. Le garant s’engage alors à payer (coupons et remboursement à l’échéance) à la place de l’émetteur en cas de défaillance de cet émetteur.
La dUréE dE L’obLigation
À l’exception des rentes obligataires (une rareté aujourd’hui), une obligation a vocation à être remboursée à une date déterminée. La durée de l’emprunt est la période comprise entre l’émission du titre (le moment où l’émetteur encaisse l’argent des souscripteurs) et son remboursement (par exemple, dix ans après).
Quand on achète une obligation sur le marché secondaire, on considère la durée résiduelle, c’est-à-dire la durée entre l’achat et le remboursement du titre. Par exemple, la durée résiduelle d’une obligation, émise à dix ans et achetée un an après l’émission, est de neuf ans.
La rémUnération (hors fiscaLité)
L’émetteur de l’obligation rémunère le détenteur du titre, à des dates déterminées à l’émission, par exemple une fois par an à la date anniversaire de l’émission, sous forme de coupons (intérêts), dont les modalités sont définies à l’émission.
Un coupon peut être fixe ou variable, selon une formule déterminée à l’émission. Le taux variable peut être lié à un indice de rendement des bons du Trésor (par exemple : indice de référence + 2 %).
Les obligations dites « coupon zéro » (ou « de capitalisation ») ne distribuent pas de coupon avant la date de remboursement du titre, mais sont rémunérées par un « coupon capitalisé » encaissé à la date de remboursement.
Hors défaut de l’émetteur, quand un investisseur souscrit une obligation à taux fixe à l’émission et qu’il conserve ce titre jusqu’à l’échéance (remboursement), il connaît dès l’origine le rendement total de l’opération.
En revanche, à la date de souscription, il ne connaît pas le rendement d’une opération consistant à vendre le titre avant son échéance. En effet, le prix de vente du titre sur le marché secondaire (par exemple un an après la souscription d’une obligation à dix ans) est inconnu à la date de souscription. Ce prix de cession du titre dépend de la situation des marchés financiers à la date de cession et répond à une logique offre/demande.
Si l’obligation est émise (ou a été émise si on se situe sur le marché secondaire) en une monnaie autre que l’euro, il faut également considérer le risque de change.
Les obligations sont des instruments essentiels pour le financement des investissements, mais les particuliers doivent examiner avec soin les modalités des titres qui peuvent leur être présentés. En pratique, l’accès direct au marché obligataire leur est difficile car les montants minimums d’investissement sont importants. Par conséquent, l’investissement des particuliers en obligation se fait principalement par l’intermédiaire de véhicules collectifs, comme les OPCVM obligataires (Sicav, FCP…).
Prix d’une obligation
Le prix sur le marché secondaire, un an après l’émission, d’une obligation de 100 euros, à 10 ans à taux fixe de 1 % dépend du rendement des titres comparables (par exemple émis par le même émetteur tel que l’État) à durée de vie (résiduelle ou à l’émission) de 9 ans.
Si l’État, à cette date, doit émettre une obligation de 100 € à 9 ans à 2 % (rendement exigé alors par les investisseurs), un investisseur potentiel a le choix notamment entre l’ancien titre (coupon de 1 %) et le nouveau titre (coupon de 2 %), tous deux émis par l’État et de même durée résiduelle (9 ans).
L’obligation de coupon 1 % est moins intéressante pour l’épargnant qu’un titre équivalent (sauf le coupon) qui fournit un coupon de 2 %. Le prix de l’obligation 1 % sera donc inférieur à 100 €. Le vendeur, un an après la souscription, de l’ancienne obligation aurait dans ce cas subi une perte en capital, de l’ordre de 8 %. En un an (entre la souscription de l’obligation à 10 ans et la revente de ce titre), le vendeur du titre aurait perdu 7 % de son investissement (8 % du capital compensé partiellement par 1 % de coupon).