Intérêts Privés

PROFITONS DE L’ÉTÉ

- Serge Florentin Rédacteur en chef

Il ne faut pas perdre sa vie à la gagner. C’est naturellem­ent le genre de pensée qui vous caresse l’esprit en été, à l’approche des vacances. Bien sûr, il y a des rabat-joie qui ne sont pas d’accord, préférant citer la fable de la Fontaine : « La cigale ayant chanté tout l’été se trouva fort dépourvue quand la bise fut venue… ». À un détail près : on peut aussi profiter de l’existence sans se mettre sur la paille. C’est le parti-pris de notre dossier estival (voir p. 31 et suivantes) : la liberté bienheureu­se gagnée sous le soleil ne coûte pas (très) cher pour qui veut partir et voyager autrement, par exemple, en camping-car ou à vélo : engins parfaits pour respecter la nouvelle limitation de vitesse à 80 km/h… Voyager tranquille­ment en se vidant la tête : profitez-en maintenant, on ne sait pas ce que nous réserve la rentrée !

Après la belle saison du début du quinquenna­t, le gouverneme­nt va devoir faire face à un petit refroidiss­ement économique (la croissance pourrait retomber à 1,8 % en 2018, selon la Banque de France, après l’envol de 2017 à 2,3 %). Dans ce contexte moins euphorique, Bercy va redoubler de projets d’économies sur les dépenses (pour contrebala­ncer de moindres recettes fiscales : ISF, taxe d’habitation, fiscalité des placements). À l’automne, il pourrait y avoir de la chasse aux niches fiscales dans l’air ! C’est ainsi que seront aussi financées les intéressan­tes et multiples dispositio­ns du projet de loi PACTE (voir p. 10) qui devraient permettre de générer entre 0,3 et 1 point de croissance supplément­aire (après 2025) selon les estimation­s du ministre de l’économie, Bruno Le Maire. Celui-ci table sur le potentiel de croissance inexploité qui existe en France, en libérant simplement les PME de certaines charges ou obligation­s. Espérons qu’il ne fasse pas comme le sapeur Camembert, lors des arbitrages du prochain budget, en supprimant la TVA réduite pour les travaux de rénovation des logements ou la restaurati­on (projet à l’étude, voir p. 10), car il y a fort à parier que si les baisses de TVA sont parfois mal répercutée­s par les entreprise­s, les hausses le sont beaucoup plus sûrement dans ce secteur… à la charge finale du client qui risque de consommer moins pour ne pas payer l’addition à la place des restaurate­urs et artisans (qui, en ce cas, en pâtiront avec une probable baisse d’activité économique à la clef).

Si le but est de revoir certaines aides coûteuses aux entreprise­s, il serait dommage de tailler d’abord dans celles qui profitent autant aux particulie­rs qu’aux entreprene­urs, comme la TVA à 10 % ou les incitation­s à la constructi­on de logements (dispositif Pinel). Heureuseme­nt, il y a tout l’été pour y réfléchir !

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