PROFITONS DE L’ÉTÉ
Il ne faut pas perdre sa vie à la gagner. C’est naturellement le genre de pensée qui vous caresse l’esprit en été, à l’approche des vacances. Bien sûr, il y a des rabat-joie qui ne sont pas d’accord, préférant citer la fable de la Fontaine : « La cigale ayant chanté tout l’été se trouva fort dépourvue quand la bise fut venue… ». À un détail près : on peut aussi profiter de l’existence sans se mettre sur la paille. C’est le parti-pris de notre dossier estival (voir p. 31 et suivantes) : la liberté bienheureuse gagnée sous le soleil ne coûte pas (très) cher pour qui veut partir et voyager autrement, par exemple, en camping-car ou à vélo : engins parfaits pour respecter la nouvelle limitation de vitesse à 80 km/h… Voyager tranquillement en se vidant la tête : profitez-en maintenant, on ne sait pas ce que nous réserve la rentrée !
Après la belle saison du début du quinquennat, le gouvernement va devoir faire face à un petit refroidissement économique (la croissance pourrait retomber à 1,8 % en 2018, selon la Banque de France, après l’envol de 2017 à 2,3 %). Dans ce contexte moins euphorique, Bercy va redoubler de projets d’économies sur les dépenses (pour contrebalancer de moindres recettes fiscales : ISF, taxe d’habitation, fiscalité des placements). À l’automne, il pourrait y avoir de la chasse aux niches fiscales dans l’air ! C’est ainsi que seront aussi financées les intéressantes et multiples dispositions du projet de loi PACTE (voir p. 10) qui devraient permettre de générer entre 0,3 et 1 point de croissance supplémentaire (après 2025) selon les estimations du ministre de l’économie, Bruno Le Maire. Celui-ci table sur le potentiel de croissance inexploité qui existe en France, en libérant simplement les PME de certaines charges ou obligations. Espérons qu’il ne fasse pas comme le sapeur Camembert, lors des arbitrages du prochain budget, en supprimant la TVA réduite pour les travaux de rénovation des logements ou la restauration (projet à l’étude, voir p. 10), car il y a fort à parier que si les baisses de TVA sont parfois mal répercutées par les entreprises, les hausses le sont beaucoup plus sûrement dans ce secteur… à la charge finale du client qui risque de consommer moins pour ne pas payer l’addition à la place des restaurateurs et artisans (qui, en ce cas, en pâtiront avec une probable baisse d’activité économique à la clef).
Si le but est de revoir certaines aides coûteuses aux entreprises, il serait dommage de tailler d’abord dans celles qui profitent autant aux particuliers qu’aux entrepreneurs, comme la TVA à 10 % ou les incitations à la construction de logements (dispositif Pinel). Heureusement, il y a tout l’été pour y réfléchir !