Intérêts Privés

PÊCHE EN EAU DOUCE : JAMAIS SANS MA CARTE !

Pratiquée par plus de 1 500 000 personnes, la pêche de loisir est gérée par un réseau associatif chargé, de par la loi, de protéger les milieux aquatiques, les espèces qui les peuplent, mais aussi de favoriser cette activité. en conséquenc­e, sa pratique e

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Pêcher un poisson installé au bord de l’eau, ça a l’air simple… Un moment de liberté en jetant sa ligne. Mais, vu du côté administra­tif, la pêche est bigrement complexe et encadrée ! Le droit de pêche en eau douce appartient soit à l’État, soit aux propriétai­res riverains des cours d’eau qui ne font pas partie du domaine public. Les Associatio­ns Agréées de Pêche et de Protection du Milieu Aquatique (AAPPMA) et les fédération­s départemen­tales (FDAAPPMA) qui les regroupent, louent ou acquièrent ce droit de pêche. Pour pouvoir pratiquer la pêche dans ces eaux douces, vous devez donc être détenteur d’une carte de pêche qui matérialis­e votre adhésion. Cette carte s’achète soit auprès d’une AAPPMA, soit chez un dépositair­e agréé (détaillant­s d’articles de pêche, cafés-tabacs, grands magasins, magasins de sport, … affichant « Ici, cartes de pêche »), soit encore directemen­t de chez vous, sur le site « www.cartedepec­he.fr ». Cette carte de pêche est personnell­e et incessible. Une photograph­ie doit d’ailleurs y être obligatoir­ement apposée.

En cas de contrôle par les agents habilités au contrôle de la pêche en eau douce (gardes-pêches, inspecteur­s de l’environnem­ent, gendarmes, …), vous devez pouvoir présenter votre carte de pêche. À défaut, vous encourez une amende de 38 € si vous l’avez juste oubliée chez vous (avec obligation de la présenter dans les 48 heures) ; 450 € si vous n’en possédez pas !

À savoir : Il n’y a pas de permis ou de carte de pêche pour pêcher en mer : en bateau, à pied, ou du bord… Mais les prises doivent respecter la réglementa­tion (taille minimale, espèces protégées…).

➜ Où pêcher ?

En principe, votre carte de pêche en poche, vous avez le droit de pêcher :

- dans tous les lots gérés par l’associatio­n qui vous l’a délivrée ;

- dans les lots gérés par les associatio­ns de pêche avec lesquelles la vôtre a conclu des accords de réciprocit­é. Explicatio­ns de Nadège Colombet, juriste de la Fédération Nationale de la Pêche en France : « de nombreuses AAPPMA et fédération­s départemen­tales ont décidé de s’associer afin de mettre en commun leurs territoire­s de pêche et offrir ainsi aux pêcheurs un espace plus vaste pour la pratique de leur loisir ». Par exemple, l’Entente Halieutiqu­e du Grand Ouest (EHGO, www.ehgo. fr) regroupe 37 départemen­ts.

– dans toutes les eaux du domaine public, c’està-dire appartenan­t à l’État ou aux collectivi­tés (il s’agit essentiell­ement des grands fleuves, cer-

taines rivières et canaux, et des grands ensembles lacustres et/ou de retenue, un domaine généraleme­nt navigable…).

Enfin, pêcher dans une « eau close » (étang, lac, … où le poisson sauvage ne peut pas passer) appartenan­t à un propriétai­re privé ne nécessite rien d’autre que l’autorisati­on de ce dernier et le respect des conditions qu’il aura fixées (tarif, règles particuliè­res, …).

➜ Quand pêcher ?

Pas question de pêcher n’importe quand ! Comme pour la chasse, il y a des périodes de pêche qui varient suivant les espèces de poissons ; ceci afin de leur permettre de se reproduire et de grandir. Ainsi :

- Dans les eaux de 1ère catégorie (1), la pêche est autorisée du 2ème samedi de mars au 3ème dimanche de septembre inclus. Ainsi, en 2018, la période de pêche s’étend du 10 mars au 16 septembre.

- Dans les eaux de 2ème catégorie (2), la pêche est autorisée toute l’année, à l’exception de la pêche au brochet qui est autorisée du 1er mai au dernier dimanche de janvier de l’année suivante (dimanche 27 janvier en 2019). « Cette pêche

reprendra le dernier samedi d’avril en 2019, au terme d’une modificati­on

réglementa­ire », indique

Nadège Colombet. Autre exception pour la pêche de l’ombre commun, autorisée du 3ème samedi de mai (19 mai pour

2018) au 31 décembre.

Vous devez, en outre, respecter certains horaires : la pêche s’exerce une demi-heure avant le lever du soleil jusqu’à demiheure après son coucher (sauf exceptions locales particuliè­res). La pêche de nuit en eau douce est donc interdite, sauf pour la pêche de la carpe sur certaines parties de cours ou plans d’eau désignés par arrêté préfectora­l.

➜ Quoi pêcher ?

Le nombre de prises est encadré pour certaines espèces. Ainsi, dans les eaux de 2ème catégorie, le nombre de sandres, brochets et black-bass est fixé, par pêcheur de loisir et par jour, à 3 spécimens, dont 2 brochets maximum.

En outre, afin de préserver les espèces, vous ne pouvez pas pêcher des poissons trop petits. C’est pourquoi certaines espèces font l’objet d’une taille minimale de capture (par ex. : la taille réglementa­ire de la truite est d’au moins 23 cm et celle du brochet, 50 cm)(3).

« Certaines règles, comme le nombre maximal de prises et leurs tailles, pouvant faire l’objet d’une réglementa­tion départemen­tale spécifique, mieux vaut se renseigner au niveau local, en consultant les guides édités par les fédération­s départemen­tales », conseille Nadège Colombet. « Il est également possible de consulter l’arrêté préfectora­l réglementa­nt la pêche, généraleme­nt affiché dans les mairies ».

(1) dans lesquelles les salmonidés (ex. : truites) sont majoritair­es.

(2) dans lesquelles les cyprinidés (ex. : carpes, goujons, gardons, brochets, sandres) dominent.

(3) La longueur des poissons est mesurée du bout du museau à l’extrémité de la queue déployée.

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