DES VACANCES EN CAMPING-CAR
Pour passer des vacances en liberté, en sillonnant des petites routes peu fréquentées et en s’arrêtant en pleine nature pour pique-niquer et dormir, rien de mieux qu’un campingcar. Un bon moyen de s’offrir des vacances en voyageant autrement.
En cette période estivale, pourquoi ne pas tenter une expérience originale. Plutôt que de rejoindre la cohorte des vacanciers qui ont envahi les hôtels et les résidences touristiques, pour s’entasser sur les plages, pourquoi ne pas partir à l’aventure au volant d’un véhicule spécialement aménagé pour vous permettre de circuler et de dormir où bon vous semble, entre les arbres ou dans les grands espaces à l’étranger.
Une liberté largement accessible avec un budget raisonnable car nul besoin d’investir au minimum 50000 € pour acheter un camping-car neuf. Le vaste marché de la location entre particuliers permet de partir à l’aventure à peu de frais. Il est possible de trouver une location à partir de 60 € par jour avec kilométrage illimité et, ce, même en pleines vacances scolaires.
LOCATION ENTRE PARTICULIERS
En effet, pour amortir leur lourd investissement, bon nombre de propriétaires de camping-cars louent leur véhicule aux particuliers. Pour un résultat gagnant-gagnant.
Selon les professionnels du secteur, les coûts fixes (décote moyenne du véhicule de 6 % par an, frais annuels de gardiennage, révisions, etc.) correspondent approximativement à 3 ou 4 semaines de location par an. Pour rentrer dans ses frais, un propriétaire a donc tout intérêt à proposer son véhicule à la location. Et, inversement, pour un vacancier qui veut tenter l’aventure épisodiquement, mieux vaut louer qu’acheter un tel véhicule. Les tarifs de location dépendent de plusieurs paramètres : type de véhicule (voir plus bas), période de location (avec un pic des prix en juillet et août), kilométrage autorisé, etc.
Plusieurs sites mettent en relation loueurs (professionnels ou particuliers) et locataires (wikicampers.fr, motorhomerent.fr, indiecampers.com, aviscaraway.com, yescapa.fr, etc.). Le choix est vaste, merci Internet !
QUEL MODÈLE CHOISIR ?
À moins de cibler un constructeur en particulier, il faut faire son choix – pour un achat ou pour une
location - en distinguant quatre configurations possibles, avec un tarif moyen croissant et des arguments différents :
- simple fourgon aménagé (vans ou « minibus ») : discret extérieurement, il permet de stationner plus facilement en ville mais son équipement est généralement sommaire ;
- camping-car à capucine (à partir de 40 000 € pour un modèle neuf) : un couchage pour une ou deux personnes est implanté au-dessus de la cabine ce qui permet d’optimiser l’espace intérieur ; - camping-car profilé (autour de 50000 €) : nonsurélevé, il convient plutôt aux couples sans enfant et son aérodynamisme diminue la consommation de carburant du véhicule ;
- camping-car intégral (à partir de 60000 €) : son gabarit important offre un large espace intérieur permettant d’accueillir jusqu’à 6/7 couchettes. La quasi-totalité des modèles plutôt « gloutons » carburent au gazole avec une consommation moyenne de 10 à 15 litres aux 100 km selon les véhicules. Un choix sans doute gênant du point de vue écologique mais incontournable économiquement si l’on veut contenir son budget vacances !
À vous d’opter pour la configuration qui vous convient le mieux : voyage à deux ou en famille, cuisine équipée, douche intégrée, espace vital minimal, etc.
UN PARCOURS PLUS OU MOINS PLANIFIÉ
La perspective de sillonner des petites routes en toute liberté, de s’arrêter quand bon vous semble et pour une durée que vous seul avez choisie n’interdit pas un certain degré de préparation en amont. Sans aller jusqu’à planifier votre parcours selon un calendrier précis, vous avez tout intérêt à organiser votre périple dans les grandes lignes : la durée totale du parcours, le nombre approximatif de kilomètres quotidiens, les étapes, etc. « Pour nos premières vacances en camping-car, nous avons fait l’erreur de partir à l’aventure sans préparation sur l’itinéraire » expliquent Linda et Grégoire, propriétaires d’un vieux Renault Trafic aménagé. « En quinze jours, nous sommes descendus jusqu’à Lisbonne, au Portugal… mais nous avons dû remonter sur Nevers en trois jours pour reprendre le travail ! ». Désormais, Linda et Grégoire planifient leur périple à l’avance, sur une carte routière, et se limitent à une centaine de kilomètres par jour pour profiter pleinement de leurs voyages.
LES POINTS D’ÉTAPES
La sensation de grande liberté que procure le camping-car peut s’altérer au coucher du soleil lorsqu’il faut trouver un endroit pour passer la nuit. « Il y a une vingtaine d’années, c’était notre préoccupation en fin de journée quand nous n’avions rien anticipé » déclare Grégoire. « Aujourd’hui, avec les smartphones et les GPS, tout est beaucoup plus facile ».
Il existe plusieurs solutions pour dormir en toute tranquillité :
- les aires aménagées : une application (www. park4night.com) vous permet de géolocaliser les sites qui se trouvent à proximité ;
- les campings proposent pratiquement tous des emplacements dédiés aux camping-cars ;
- des propriétaires de terrains, des agriculteurs, des vignerons vous accueillent gratuitement pour 24 heures dans plus de 10 000 emplacements dans 91 départements (www.france-passion.com).
« Grâce au smartphone, on contacte les sites à l’avance pour être sûrs d’avoir une place pour la nuit ». En effet, les emplacements dédiés – hors pleine nature – sont très prisés en juillet et août. Même équipées de vidéosurveillance, les aires d’autoroutes sont plutôt déconseillées pour éviter les vols, tout particulièrement en période estivale.
PRÉVOIR L’INTENDANCE
L’autonomie offerte par un camping-car reste limitée à quelques jours. Il faut profiter des étapes pour remettre la logistique à niveau. Par exemple, dans la plupart des modèles récents, les réserves d’eau permettent de tenir 3 ou 4 jours mais tous ne disposent pas de jauges fiables.
Pour d’évidentes raisons sanitaires et écologiques, la vidange des eaux grises (eau de la douche, de la vaisselle) ou des eaux noires (toilettes) doit être faite dans les endroits prévus à cet effet (camping, station-service, aire dédiée). « Respecter la nature fait partie de la charte des camping-caristes », insiste Linda.
De même, des sacs-poubelles munis d’une fermeture vous seront utiles pour vous débarrasser de vos déchets lors de vos étapes, en respectant la nature. Des visites périodiques en milieu urbain sont donc inévitables.
STATIONNER EN VILLE ?
La raison d’être d’un camping-car est de sillonner les routes, secondaires de préférence, et de s’arrêter dans des endroits plus ou moins sauvages. Ce qui n’interdit pas de se rendre en ville, pour visiter un site ou pour se réapprovisionner.
Les conducteurs de camping-car sont soumis aux mêmes règles du Code de la route que les automobilistes et peuvent, notamment, stationner sur la voie publique dans les mêmes conditions. Il suffit donc que le véhicule soit correctement garé. Attention toutefois à ne pas confondre stationnement et camping. « Généralement, les municipalités n’aiment pas trop les camping-cars stationnés en ville car certaines craignent une installation en camping, ce qui est interdit sur la voie publique » déclare Grégoire. Ne sortez pas les chaises de jardin sur le trottoir…
Outre son moindre prix, nos deux campingcaristes ont précisément opté pour un fourgon aménagé pour sa discrétion en ville. Avec une astuce pour éviter les problèmes. « Quand nous stationnons en ville, nous ouvrons tous les rideaux de la camionnette pour bien signifier que nous ne campons pas ».
Une escale urbaine nécessairement de courte durée car le camping-car préfère les grands espaces.