Intérêts Privés

AVION : LE LOW COST FRANCHIT L’ATLANTIQUE

Fortes de leur succès sur les vols de courtes et moyennes distances, plusieurs compagnies low cost proposent désormais aux voyageurs de se rendre à l’autre bout de la planète sans casser leur tirelire. Voler vers le nouveau monde ou l’Asie est maintenant

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En 2014, Norwegian a été la première compagnie aérienne à proposer des vols low cost entre l’Europe et les États-Unis en proposant, à l’époque, un aller simple entre Londres et New York pour moins de 250 €. D’abord dubitatifs, d’autres transporte­urs aériens se sont depuis lancés sur ce marché des vols low cost long-courriers – ceux d’une distance d’au moins 6000 kilomètres – et les offres se sont multipliée­s avec des prix qui ont fondu comme neige au soleil. Aller aux USA - une des destinatio­ns les plus prisées par les Français, ou en Asie, n’a jamais été aussi abordable.

GRÂCE AUX PROGRÈS TECHNIQUES

Ce sont les progrès techniques des deux principaux avionneurs, Airbus et Boeing, sur l’autonomie de leurs avions qui bouleverse­nt le marché aérien. La traversée des océans n’est plus réservée aux seuls gros-porteurs mais désormais accessible aux avions plus petits et moins chers (A320, A330, Boeing 777, 787). Un verrou a ainsi sauté.

Depuis le continent européen, l’Amérique et l’Asie sont désormais accessible­s à des tarifs particuliè­rement attractifs grâce à la concurrenc­e à laquelle se livrent un nombre croissant de transporte­urs low cost : Wow Air, Level, Eurowings (Lufthansa), Scoot (Singapore Airlines), XL Airways, French Blue, Primera Air, etc. Tout dernièreme­nt, c’est Japan Airlines (JAL) qui a annoncé le lancement prochain d’une nouvelle compagnie proposant des vols moyen et long courrier low cost.

DES PRESTATION­S LOW COST AUSSI

Sur ces vols long-courriers, la philosophi­e du low cost est appliquée à la lettre. Si les tarifs sont inférieurs de l’ordre de 25 % et parfois jusqu’à 50 % en moyenne par rapport à ceux pratiqués pour un vol classique, la modicité du prix du billet s’explique par l’absence de prestation­s durant le vol : pas de repas à bord ni de boisson inclus dans le prix du billet, pas de journaux, pas de valise en soute, etc. À moins de consentir à payer quelques supplément­s en vol. Et pour pouvoir proposer ces tarifs réduits, les transporte­urs appliquent les recettes éprouvées du low cost : modèle unique d’avion, rotations des vols plus importante­s, optimisati­on du nombre de sièges à bord et, parfois, des aéroports secondaire­s pour réduire les taxes. Autant de concession­s à faire pour voler discount.

SOUPLESSE NÉCESSAIRE

Opter pour un vol long-courrier low cost implique toutefois de faire preuve d’une certaine souplesse. À commencer dans le choix des dates de départ et de retour car pratiqueme­nt aucune compagnie low cost ne propose des vols quotidiens et il faut donc adapter son calendrier sur les disponibil­ités. Par ailleurs, la chasse aux petits prix peut allonger le temps de parcours car les vols ne sont pas toujours directs. Par exemple, la compagnie islandaise Wow Air – particuliè­rement compétitiv­e en matière de tarifs - propose un vol entre Paris et San Francisco à partir de 159,99 € via Reykjavik. Elle profite de la capitale islandaise, idéalement située à mi-chemin entre l’Europe et l’Amérique du Nord (New York, Los Angeles, Montréal, etc.), pour proposer des prix (d’appel) quasi imbattable­s (au départ de Paris, Lyon ou Bruxelles). Même stratégie chez Norwegian Air qui propose un vol pour Bankok depuis ParisCharl­es-deGaulle avec une escale à Oslo puis un retour à Paris, via Copenhague. Mais il faut compter autour de 17 h pour chaque trajet !

FAIRE SES COMPTES

Avant d’opter pour un billet pas cher, il ne faut pas perdre de vue que les tarifs annoncés par les compagnies low cost sont des prix d’appel. Toutes les prestation­s annexes sont proposées au prix fort. Par exemple, durant un vol de 6 ou 7 heures, il est difficile de n’avoir ni faim ni soif, de ne pas vouloir utiliser le wifi ni de profiter des divertisse­ments sur écran (film, jeux, etc.).

Autant de besoins payants qui peuvent alourdir la facture et rapprocher le prix du billet low cost de celui proposé sur un vol classique où tout est compris. Sans oublier la facturatio­n des valises placées en soute et les éventuels frais de taxis pour se rendre à un aéroport secondaire non desservi par les transports en commun… D’autre part, les compagnies « classiques » ne restent pas les bras croisés et certaines se montrent également agressives comme Air France, par exemple, vers New York (voir tableau).

La fonte des prix sur les vols long-courriers est appelée à durer !

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