PROTÉGER LA HAUTE MER (AVEC LA FONDATION TARA)
Du 4 au 17 septembre derniers, le premier de 4 rounds de négociations intergouvernementales avait lieu à New York pour décider du sort de la biodiversité en Haute Mer. En 2020, un accord encadrant son exploitation émergera. L’objectif est de maîtriser et d’encadrer les appétits grandissants que suscitent les ressources de la Haute Mer au sein de ce que les scientifiques appellent « la colonne d’eau », c’est-à-dire tout ce qui se situe entre la surface et le fond de l’océan.
Pourquoi ces négociations : les enjeux colossaux de la biodiversité en Haute Mer
Juridiquement parlant, la mer est découpée en trois parties : les eaux territoriales, les zones économiques exclusives (ZEE) et la Haute Mer. Dans les premières, jusqu’à 22 km des côtes, l’état est totalement souverain. Dans sa ZEE, jusqu’à 370 km du littoral, un état garde une souveraineté économique seulement. Mais audelà… rien. 64 % des océans, soit près de la moitié de la surface de la planète n’appartiennent à personne. Et si les fonds marins, donc leurs ressources minières et pétrolières, sont considérés comme un patrimoine mondial de l’humanité, la très riche biodiversité de la colonne d’eau ne fait, elle, l’objet d’aucune reconnaissance et d’aucune restriction dans son exploitation.
Pourtant, on le sait, la biodiversité marine reste très mal connue. Seulement 10 % de la biodiversité marine aurait été mise à jour. Certains scientifiques n’hésitent pas à dire que l’humanité ne connaîtrait que 3 % des micro-organismes marins. Il y a peu de doutes sur le fait que les 97 % restants renferment quelque chose d’extrêmement précieux pour l’humanité. Cela est d’autant plus vrai pour la biodiversité des grands fonds marins. Dans ces environnements, certaines espèces vivent dans des conditions extrêmes de températures, de pression, de pH, auxquelles elles ont su s’adapter. Leur matériel génétique qui leur confère ces fonctions biologiques intéresse donc particulièrement les chercheurs et les industriels.