ENVIE DE S’OFFRIR UN VÉLO ÉLECTRIQUE ?
Pour qui veut pédaler sans craindre d’aborder une route trop pentue, d’affronter un vent de face soufflant fort, ni risquer d’arriver en sueur ou avec un rythme cardiaque dans la zone rouge, le vélo électrique s’impose. En ville particulièrement.
CE QU’IL FAUT SAVOIR POUR BIEN LE CHOISIR
Le mois dernier, début octobre, le Premier ministre, Édouard Philippe, a présenté son « plan vélo » pour encourager les Français à enfourcher quotidiennement un vélo, moyennant un aménagement des infrastructures (couloirs, pistes cyclables, sas aux feux tricolores, etc.), un dispositif de tatouage pour lutter contre les vols et des incitations fiscales nouvelles (barème de frais déductibles). Mais sans attendre la mise en place de ces mesures, le marché du vélo à assistance électrique (VAE) connaît déjà un véritable engouement avec des ventes qui ont doublé en un an, passant de 134000 exemplaires en 2016 à 255 000 exemplaires en 2017.
Pour répondre à la demande électrique des consommateurs, les nombreux constructeurs du secteur (Beaufort, Matra, Peugeot, Gitane, Nakamura, Giant, etc.) ne cessent d’étoffer leur gamme. Vélo de ville, tous chemins (VTC), tous terrains (VTT) ou vélo de course, il y en a désormais pour tous les goûts.
➜ LE VAE, COMMENT ÇA MARCHE ?
Un VAE est un vélo équipé d’un moteur électrique, alimenté par une batterie (généralement) amovible et rechargeable, qui aide le cycliste au pédalage. Car la vocation d’un vélo électrique est d’assister son utilisateur et non pas de le remplacer. Il ne faut donc pas l’assimiler à un cyclomoteur. « On peut le rapprocher du Solex qui appréciait que son utilisateur pédale dans les montées ou au démarrage » sourit Clément, vendeur dans une grande surface de sport à Paris. Autrement dit, le moteur électrique sert d’appoint et ne remplace pas en permanence la force des mollets du cycliste.
Le code de la route (art. R. 311-1) précise d’ailleurs que la puissance du moteur électrique est limitée à 250 watts et qu’il doit cesser toute assistance dès que l’engin atteint 25 km/h. Techniquement, il existe deux types de moteur : celui implanté dans le pédalier et celui installé dans le moyeu avant ou arrière des roues. Les modèles avec moteur dans le pédalier sont les plus vendus car ils sont plus pratiques pour les réparations ou en cas de crevaison.
➜ DEUX MODES D’ASSISTANCE
Outre le lieu d’implantation du moteur électrique, un autre paramètre doit être pris en considération au moment de choisir sa monture : le pédalier. Avec deux dispositifs possibles.
• Pédalier avec capteur de pédalage. Sur les modèles d’entrée de gamme, certains fabricants proposent encore des « capteurs de pédalage » qui fournissent une assistance immédiate dès
que le cycliste active le moteur et appuie sur les pédales. L’absence de nuance dans l’intervention du moteur peut décontenancer l’utilisateur qui ne souhaite pas nécessairement la même assistance sur le plat ou dans une côte.
• Pédalier avec capteur de force. Plus sophistiqués, les modèles moyen et haut de gamme, avec moteur dans le pédalier, comportent pour la plupart un « capteur de force » (ou de couple). Ici, l’assistance du moteur électrique est progressive et tient compte de l’appui du cycliste sur les pédales. Le relief de la route est donc parfaitement pris en considération.
➜ UN COÛT PLUTÔT ÉLEVÉ
Les premiers prix en grandes surfaces (Décathlon, Go sport, Inter sport, etc.) commencent, en moyenne, aux alentours de 500 € avec, pour ce prix, une technologie et un équipement basiques. Comme pour les voitures, il existe un large éventail de prix en fonction de la configuration recherchée : autonomie de la batterie, position du moteur, couple, nombre de vitesses ou type de cadre (acier, aluminium, carbone). « Pour 2 000 €, vous avez un très bon vélo électrique de ville » assure notre vendeur parisien. Sans surprise, les modèles utilisant du carbone – le poids est l’ennemi du vélo – sont parmi les plus chers avec des tarifs moyens compris entre 5 000 et 9 000 €.
Plusieurs sites permettent de se faire une idée plutôt exhaustive de ce qui existe sur le marché (altermove.com, veloactif. com, decathlon.fr, ovelo. fr, etc.) avant de faire son choix.
➜ GÉRER L’AUTONOMIE
Mais attention, le VAE n’a toutefois pas que des qualités, à commencer par un poids plus élevé que celui d’un vélo classique. Son embonpoint relativement important – un VAE pèse de 20 à 30 kg selon les modèles – s’explique évidemment par la présence de la batterie. Quand celle-ci est totalement déchargée, non seulement le vélo redevient « ordinaire », sans aide dans les côtes, mais sa lourdeur devient alors un véritable handicap. C’est pourquoi, en route, il faut régulièrement contrôler le niveau de charge du moteur électrique. « Tous les vélos disposent d’un cadran ou d’un voyant qui indique l’autonomie restante » explique Clément. L’autonomie du vélo dépend de plusieurs paramètres (configuration de la route, puissance de la batterie, style de conduite, poids du cycliste, etc.) mais elle tourne autour de 50 km en moyenne. Et s’il est vrai qu’avec le temps, les capacités de la batterie s’amoindrissent (elle se vide plus rapidement et ne se recharge plus totalement), sa durée de vie - on parle de cycles de recharge - avoisine quand même 5 ou 6 ans. Un constructeur annonce même la commercialisation prochaine d’une batterie dont la durée d’utilisation sera de 8 ans ou 30 000 km. De quoi voir du pays.