Une propriété de la famille de Rochechouart
Visite historique des lieux :
Au commencement était un petit château féodal du XIIIe siècle, baptisé La Mothe Bauçay, du nom de ses puissants propriétaires, seigneurs du Loudunais. Il changera une première fois de mains au début du XVe siècle pour finalement atterrir dans le giron de la famille de Rochechouart, proche du roi, qui lui donne le nom de la Mothe-Champdeniers, en 1624. Exilé de la cour pour avoir fait partie de la Fronde, François de Rochechouart consacrera beaucoup d’énergie à embellir le château. Il aménagera notamment un jardin, un théâtre, des canaux. Dans sa nouvelle seigneurie, il s’entoure des grands intellectuels de l’époque, dont le jésuite Léonard Frizon, qui lui dédie en 1657 un poème chanté en vers latin, Motha Candeneria. Mais à force de dépenses somptuaires, il sombre dans la ruine et se voit contraint de se séparer de son bien. C’est ainsi que le château est peu à peu abandonné. Totalement saccagé à la Révolution, il est racheté en 1809 par un riche négociant en tissus qui le reconstruit entièrement à son goût. « Rinceaux, pilastres… Tout le langage décoratif s’inspire des formes de la Renaissance utilisées dans les grands monuments du Val de Loire comme Blois, Chambord ou Azay-leRideau », détaille Carsten Hanssen. Mais le 13 mars 1932, ce petit bijou néogothique est ravagé par un violent incendie. Seule la tour de l’Horloge est miraculeusement épargnée, de même que la chapelle, les dépendances et le pigeonnier situés un peu plus loin. Au fil des ans, la nature prend peu à peu le dessus. Pour sauver le monument en péril, le réseau associatif « Adopte un château » lance en 2017 une vaste campagne de financement participatif sur la plateforme en ligne Dartagnans. « Pour 50 € de dons, on permettait aux gens d’acheter un bout de rêve, un bout d’histoire », se félicite Romain Delaume. Bilan de l’opération : 1,617 million d’euros récoltés en 80 jours. Du jamais vu !