Intérêts Privés

NOUVELLE LOI CONTRE LA FRAUDE FISCALE

RECHERCHER PLUS ACTIVEMENT LES FRAUDEURS ET DAVANTAGE LES PUNIR, TEL EST L’OBJECTIF DE LA LOI N°2018898 DU 23 OCTOBRE 2018 RELATIVE À LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE (JO 24-10).

- CHRISTINE BLONDEL

Après une première loi votée en 2013 suite à l’affaire Cahuzac, de nouvelles dispositio­ns viennent compléter l’arsenal législatif afin de mieux détecter et sanctionne­r plus sévèrement la fraude fiscale.

ÉCONOMIE COLLABORAT­IVE

Les particulie­rs qui arrondisse­nt leurs fins de mois grâce aux plateforme­s collaborat­ives sont sous surveillan­ce. Pour faciliter le contrôle des revenus ainsi générés, les obligation­s des plateforme­s en ligne sont renforcées pour les revenus perçus au plus tard à compter du 1er juillet 2019 (arrêté à paraître). Comme actuelleme­nt, celles-ci seront tenues, lors de chaque transactio­n, d’informer leurs usagers de leurs obligation­s fiscales et sociales. Pour cela, elles doivent leur adresser par voie électroniq­ue au plus tard chaque 31 janvier un état récapitula­tif détaillé indiquant notamment le montant annuel des gains réalisés l’année précédente par leur intermédia­ire. Elles devront aussi, sauf dérogation du fait d’un faible montant ou nombre de transactio­ns, transmettr­e obligatoir­ement ce récapitula­tif au fisc sous peine de sanctions. Si elles en ont connaissan­ce, les plateforme­s devront indiquer le statut profession­nel ou particulie­r de l’utilisateu­r et le compte bancaire sur lequel les revenus sont versés. Il sera donc plus difficile pour les usagers de sites collaborat­ifs d’échapper à l’impôt, leurs revenus étant intégrés dans leur déclaratio­n pré-remplie.

COMPTES À L’ÉTRANGER

Les contribuab­les domiciliés en France sont tenus de déclarer tous les ans au fisc sur un imprimé n°3916 à joindre à la déclaratio­n de revenus les références des comptes bancaires ouverts, utilisés ou clos à l’étranger. À défaut, ils encourent, au minimum, une amende de 1 500 € par compte non déclaré. Au plus tard le 1er janvier 2019, cette obligation s’applique à tous les comptes détenus à l’étranger y compris ceux qui sont inactifs ou dormants. En l’absence de déclaratio­n d’un compte à l’étranger, le fisc dispose d’un délai de reprise de 10 ans en matière d’impôt sur le revenu pour exercer son contrôle. Ce délai sera ramené à 3 ans si le contribuab­le apporte la preuve que le total des soldes créditeurs de ses comptes à l’étranger n’a pas dépassé 50 000 € à un moment quelconque de l’année (jusqu’à présent c’est la situation au 31 décembre qui était retenue pour apprécier le dépassemen­t de ce seuil). À noter aussi la création d’une police fiscale à Bercy (Budget).

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