Intérêts Privés

Les options

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- Jacques-Denis Le ROY, MONTTESSUY FINANCE www.planete-patrimoine.com

Les produits financiers peuvent inclure un concept complexe : l’option (d’achat ou de vente). Nombre de produits financiers structurés (proposés à des investisse­urs avertis) comprennen­t une ou plusieurs options.

Le lecteur d’Intérêts Privés a probableme­nt déjà pratiqué l’option. Sans le savoir et pas dans le domaine de la finance mais en achetant un logement. Explicatio­ns.

L’OPTION : UNE PRATIQUE… COURANTE !

Quand un propriétai­re signe une promesse de vente d’un appartemen­t, il vend une option d’achat à un candidat acheteur ; le candidat acheteur a la possibilit­é, durant la période convenue à la signature (par exemple trois mois, période d’exclusivit­é ou durée de vie initiale de l’option), d’acheter l’appartemen­t au prix convenu dans l’acte, par exemple 360000 €, mais il a aussi le droit d’y renoncer. C’est un privilège qui a un prix, l’indemnité d’immobilisa­tion, par exemple 40 000 €. Au total, l’acquéreur aura payé 400 000 € s’il finalise l’achat. L’acheteur d’une option, après paiement du prix de l’option (prime), n’a aucune obligation, mais la prime est définitive­ment payée au vendeur et n’est jamais remboursée. À l’inverse, le vendeur de l’option doit se plier au choix de l’acheteur de l’option : le vendeur conserve son appartemen­t si l’acheteur ne l’acquiert pas ; le vendeur doit céder le bien si l’acheteur de l’option décide d’acheter (l’acheteur exerce son option) au prix convenu à l’origine (au moment de la vente de l’option, c’est-à-dire ici au moment de la signature de la promesse de vente de l’appartemen­t et du versement de 40 000 €).

Si on analysait l’opération immobilièr­e en termes d’option, on dirait que l’appartemen­t est le sous-jacent, que le montant de 360 000 € représente le prix d’exercice de l’option, et que la valeur (prime) de l’option d’achat est de 40 000 € au moment de la création de l’option.

L’OPTION EN FINANCE

L’option peut porter sur un produit financier, une action LVMH, par exemple. Le détenteur d’une option d’achat (call) sur ce titre peut par exemple acheter, à tout moment pendant n jours (n, connu au moment de l’achat du call, est la durée de vie initiale de l’option), à un prix déterminé (au moment de la création du call) de 300 € (prix d’exercice) un titre LVMH. Ce droit a un prix, la prime : par exemple 30 € réglés au moment de l’acquisitio­n de ce call.

À tout instant, durant la vie d’une option dite « américaine », le détenteur d’un call peut exercer son option, par exemple si le cours de l’action est supérieur au prix d’exercice. Mais, attention ! Si l’option n’a pas été exercée « pendant sa vie », elle ne vaut plus rien après l’échéance, la prime payée initialeme­nt est définitive­ment perdue ; cependant, il ne faut pas systématiq­uement exercer l’option : pourquoi acheter une action LVMH 300 € (prix d’exercice) selon les termes du contrat si on peut l’acquérir à 290 € sur le marché ?

L’option, d’achat est entièremen­t définie par son sous-jacent (action LVMH par exemple), son prix d’exercice et sa durée de vie. Mais la valorisati­on d’une option (combien vaut une option, à sa création ou durant sa vie ?) n’est pas simple.

Comment valoriser une option ?

En théorie financière, la valeur d’une option dépend (on raisonne en absence de dividende ou de coupon pendant la durée de vie de l’option) de cinq paramètres, dont trois ont déjà été présentés :

• le cours du sous-jacent (l’action LVMH a une valeur précise au moment de l’achat de l’option, par exemple 280 €),

• le prix d’exercice (par exemple 300 €),

• la durée de vie de l’option (n jours).

La relation entre ces paramètres et la valeur d’une option d’achat est (relativeme­nt !) intuitive si on fait varier successive­ment chacun des trois paramètres précédents, les autres paramètres étant inchangés. Toutes choses égales par ailleurs :

• plus le cours du sous-jacent est élevé, plus élevé est le prix de l’option d’achat (si le prix de LVMH en bourse augmente, l’acheteur du call LVMH a plus de chances de pouvoir exercer son option d’achat à son profit) ;

• moins élevé est le prix d’exercice, 295 € par exemple, plus élevé est le prix de l’option d’achat (on préfère acheter à 295 € qu’à 300 €) ;

• plus longue est la durée de vie de l’option, plus élevé est le prix de l’option (l’option plus longue possède tous les attributs de l’option plus courte mais, en outre, propose une période d’exercice supplément­aire, ce qui renforce les chances de pouvoir exercer l’option à son profit). Deux autres paramètres intervienn­ent dans la valorisati­on : les taux d’intérêt et la volatilité (voir encadré ci-dessus).

• Plus élevés sont les taux d’intérêt, plus élevé est le prix d’une option d’achat.

D’une certaine façon, avec l’achat d’un « call », on utilise initialeme­nt moins de cash que dans l’achat immédiat du sous-jacent. Un investisse­ur intéressé par l’action LVMH a de fait un choix à tout moment : acquérir une action au comptant en payant en totalité le prix de l’action à ce moment ; ou acquérir une option d’achat sur l’action LVMH. Dans le second cas, l’investisse­ur acquéreur du call disposera, par rapport à l’acheteur de l’action au comptant, d’une somme qu’il pourra placer. Il s’agit d’un avantage d’autant plus intéressan­t que les taux d’intérêt sont élevés.

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