Intérêts Privés

TRANSPORTS : LES AIDES DE L’ÉTAT OU DE L’EMPLOYEUR

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Transports en commun, voiture personnell­e, covoiturag­e, vélo… quel que soit le moyen de déplacemen­t choisi pour vous rendre au travail, vous avez droit à un soutien financier. Grâce à une incitation fiscale de l’État ou avec une participat­ion de votre employeur.

Les manifestat­ions des « gilets jaunes », notamment mécontents du prix des carburants à la pompe, ont mis en exergue le (sur) coût des frais de déplacemen­ts pour certains Français qui utilisent quotidienn­ement leur véhicule pour se rendre sur leur lieu de travail. La possibilit­é de déduire sur sa déclaratio­n d’impôt des frais kilométriq­ues, sur la base du barème de l’administra­tion fiscale ne suffit pas (surtout pour les non imposables !). C’est pourquoi le gouverneme­nt met la dernière main à un nouveau « forfait mobilité » … à la charge des entreprise­s. Car l’État n’est pas le seul intervenan­t pour alléger la facture des salariés. À travers plusieurs dispositif­s, obligatoir­es ou facultatif­s, votre employeur participe aussi financière­ment à vos frais de déplacemen­ts profession­nels quel que soit le moyen de transport choisi : transports collectifs, voiture personnell­e, vélo. Le covoiturag­e va même être ajouté aux moyens de déplacemen­t pouvant être partiellem­ent pris en charge par les entreprise­s.

➜ RÉVISION DU BARÈME KILOMÉTRIQ­UE

Pour compenser la hausse de la fiscalité sur les carburants, le gouverneme­nt a annoncé une modificati­on du barème kilométriq­ue – utilisé pour ceux qui déclarent fiscalemen­t leurs frais réels (pour les déduire de leurs revenus)- au profit des gros rouleurs et/ou des propriétai­res de véhicules émettant peu de CO².

Le détail des mesures n’est pas encore connu mais celles-ci porteront sur une revalorisa­tion du barème pour ceux qui :

- parcourent environ 1 500 km par mois (approximat­ivement 70 km par jour) ;

- utilisent un véhicule de faible puissance (jusqu’à 4 chevaux fiscaux) et donc peu polluant. Concrèteme­nt, la réforme profitera aux véhicules électrique­s, à ceux carburant à l’essence et aux hybrides. Les 4x4 et les véhicules diesels ne bénéficier­ont pas du barème revisité.

Cette revalorisa­tion pourrait changer la donne pour ceux qui, jusqu’à présent, bénéficien­t pour la déduction forfaitair­e de 10 % accordées par défaut à tous les salariés. Pour certains d’entre-eux, opter finalement pour le barème kilométriq­ue pourrait devenir plus judicieux.

➜ TRANSPORTS PUBLICS : OBLIGATION PATRONALE…

La loi oblige tous les employeurs, quelle que soit la taille de l’entreprise, à prendre en charge au moins 50 % du prix de l’abonnement souscrit

auprès d’un transport public de personnes (RATP, SNCF, etc.) ou, par exemple, d’un service public de location de vélos.

Pour le train, cette participat­ion financière s’établit sur la base d’un tarif de 2e classe, les autres transports collectifs (cars, tramway, métro) ne proposant pas de 1re classe.

Concrèteme­nt, vous avez droit au remboursem­ent de la moitié de votre titre de transport dès lors que vous disposez d’un abonnement hebdomadai­re, mensuel ou annuel vous permettant d’effectuer autant de trajets que vous le souhaitez.

Cette prise en charge patronale est systématiq­ue et n’est pas conditionn­ée à l’utilisatio­n effective du titre de transport. Une fois acheté, peu importe ce que vous en faites. Par exemple, décider d’aller travailler à pied ou à vélo ne vous prive pas du remboursem­ent partiel de votre carte d’abonnement. Du moins, si vous utilisez votre titre de transport au moins occasionne­llement (voir cicontre). En revanche, l’employeur n’est pas légalement tenu de participer à la prise en charge des billets de transport achetés à l’unité.

Bien que destinée à vous aider financière­ment, la participat­ion de votre employeur n’est pas sans contrainte. Le code du travail pose deux conditions (art. R3261-3).

• Trajet court. Vous devez emprunter le trajet le plus rapide en termes de temps même si le parcours n’est pas forcément le plus court, en distance, ni même le plus direct.

Par exemple, vous pouvez emprunter le train puis un bus plutôt que le seul train - si cela vous fait gagner du temps.

La prise en charge de l’employeur devant couvrir l’intégralit­é du trajet effectué en transports en commun, il rembourse alors la moitié de votre abonnement au train et de celui pour le bus.

Dans la pratique, toutefois, le contrôle du trajet effectué ne fait pas partie des principale­s préoccupat­ions des employeurs. Les salariés sont libres d’opter pour le parcours de leur choix.

• Résidence habituelle. La seconde condition porte sur la « résidence habituelle ». Une notion simple pour l’immense majorité des salariés mais qui se complique pour celui qui travaille loin du logement familial, qu’il rejoint uniquement le week-end.

Selon une jurisprude­nce constante, la résidence habituelle est celle où vit le salarié de manière régulière en semaine et non pas celle où habitent sa femme et ses enfants (cass. soc. 22 juin 2016, n° 1515986 FSPB).

En revanche, l’employeur n’a pas son mot à dire sur le lieu de la résidence habituelle. Il doit prendre en charge 50 % du titre de transport même si l’éloignemen­t important avec le lieu de travail est dû à la simple convenance personnell­e du

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