QUE FONT-ILS DE NOTRE PATRIMOINE ? LE REMPART DE PROVINS

Les travaux de restauration : Faire du patrimoine un vecteur de développement pour la ville

Au printemps, deux nouvelles tranches de travaux vont être lancées, à Provins, sur le front SudOuest du rempart en ville haute. « On va non seulement restaurer la tour du gouverneur et le talus en utilisant les mêmes pierres qu’à l’origine, mais aussi consolider la courtine », détaille Jacques Moulin, architecte en chef des Monuments historiques. Une opération qui s’inscrit dans le cadre de la convention décennale signée entre la Ville et l’État, le 9 décembre 2004. « Dans les années 1970, deux effondrements se sont produits sur des grandes courtines, révélant l’état de fragilité générale des fortifications », raconte Jacques Moulin. « Quand j’ai pris mes fonctions en 1984, je me suis donc empressé d’élaborer un plan complet de consolidation. Mais la somme totale à laquelle j’arrivais dépassait largement les moyens de la Ville. » Pour justifier de telles dépenses auprès des élus, l’architecte a donc dû trouver une parade. « J’ai proposé qu’on installe des panneaux « chantier ouvert au public » et qu’on organise des animations pédagogiques pour faire de la restauration un spectacle. Ça a eu un succès fou. Après avoir considéré, pendant des décennies, le patrimoine comme une charge, la municipalité a alors compris qu’il pouvait être un moyen de développer le tourisme et de redynamiser l’économie locale. » C’est dans cet esprit qu’ont notamment été créées « les

Médiévales », une reconstitution historique des foires de Champagne qui fêtera cette année sa 36e édition. Le classement de Provins au patrimoine mondial de l’Unesco en 2001 a donné un coup d’accélérateur salutaire au mouvement. « Aujourd’hui, on consacre 20 à 25 % de nos investissements annuels à la restauration de nos monuments », comptabilise le maire Christian Lavenka. « Désormais, on a un standing à tenir. Et comme la fréquentation ne cesse d’augmenter d’année en année, les habitants consentent beaucoup plus facilement à cet effort. »

Elle a mesuré jusqu’à9 km de long, mais seuls 2,5 km nous sont parvenus. L’enceinte médiévale de Provins poursuit sa mue, entamée il y a plus de trente-cinq ans.