Intérêts Privés

PACTE SUCCESSORA­L POUR SÉCURISER LA DONATION À UN ENFANT HANDICAPÉ

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Je souhaite consentir une donation hors part successora­le à l’un de mes 3 enfants qui est handicapé. Comment sécuriser l’opération ?

La donation hors part successora­le vous permet d’avantager l’un de vos enfants (pour lui transmettr­e davantage que la part lui revenant) mais dans la limite de la quotité disponible (elle est d’un quart de votre patrimoine en présence de 3 enfants). En leur qualité d’héritiers réservatai­res, vos enfants ont des droits dans votre succession dont ils ne peuvent être privés. Si la donation faite à l’un d’eux dépasse la quotité disponible, ils pourront, à votre décès, en demander la réduction. Depuis le 1er janvier 2007, les héritiers réservatai­res peuvent renon-

cer par avance à exercer l’action en réduction. Cette renonciati­on doit, à peine de nullité, être faite au profit d’un ou de plusieurs bénéficiai­res déterminés. Il s’agit d’un acte authentiqu­e reçu par 2 notaires.

Dans votre situation, ce pacte successora­l vous permettrai­t de vous assurer que la donation faite à votre enfant handicapé ne soit pas remise en cause à votre décès, ses frères et soeurs ayant renoncé à leur réserve à son profit. La renonciati­on anticipée à l’action en réduction nécessite toutefois une bonne entente familiale. Si tel n’est pas le cas, vous pouvez envisager de recourir à l’assurance-vie : le capital décès versé à un bénéficiai­re déterminé ne faisant pas partie de la succession (sauf primes manifestem­ent exagérées), il n’encourt pas la réduction.

Donation transgénér­ationnelle et incorporat­ion De Donations

J’envisage de consentir une donation-partage transgénér­ationnelle au profit de mes petitsenfa­nts, sachant que j’ai déjà fait des donations

simples à mes enfants dans le passé. puis-je optimiser la transmissi­on ?

La donation-partage transgénér­ationnelle peut, comme la donation-partage « classique », porter sur des biens qui ont déjà été donnés par le donateur. Vous pourriez ainsi, avec l’accord de vos enfants, réattribue­r les biens que vous leur avez donnés, à leurs descendant­s. Fiscalemen­t, la réincorpor­ation de la donation antérieure s’avère intéressan­te car elle est uniquement soumise au droit de partage de 2,50 % (assis sur la valeur actuelle des biens). Toutefois, la 4ème loi de finances rectificat­ive pour 2010 a mis en place un dispositif antiabus : lorsque la donation réincorpor­ée a été consentie il y a moins de 15 ans et que le bien est réattribué à un descendant du donataire initial, les droits de donation sont dus en fonction du lien de parenté entre l’ascendant donateur et le petit-enfant alloti. Les droits acquittés lors de la première donation s’imputeront alors sur les droits dus lors de la donation-partage.

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