UN DÉBAT POUR ALLER MIEUX
C’est le 15 mars prochain que doit s’achever le « grand débat national » qui doit apporter des réponses nouvelles aux questions soulevées par les manifestations des Gilets jaunes mais aussi par de nombreux Français qui ne partagent pas leur point de vue. La concertation lancée par le Président de la République (qui a pris part à 7 débats pour répondre à ses contradicteurs et défendre ses choix) s’est aussi traduite, outre des milliers d’autres débats locaux, par une avalanche de contributions sur la plate-forme en ligne mise à disposition des citoyens qui avait recueilli plus de 220000 contributions en un mois à mi-février. Que va-t-il ressortir de cet exercice démocratique assez inédit ? Ce devrait être une panoplie de réponses qui sera dévoilée par le Président de la République autour du 15 avril prochain, date prévue pour la présentation des conclusions faisant suite au débat. Il y sera forcément question de l’impôt, la fiscalité et les dépenses publiques étant parmi les 4 thèmes du débat l’un des plus sensibles aux yeux des Français réclamant plus de justice fiscale et moins d’impôts. Ce qui peut conduire à des propositions contradictoires. Espérons que sous couvert de justice fiscale, on ne va pas de façon démagogique, augmenter à nouveau les impôts de certains, sans régler pour autant les problèmes des bas revenus… Cela pèserait, comme toujours depuis une décennie, sur les mêmes contribuables (les 20 % des Français les plus aisés ont perdu plus de 2,5 % de revenu disponible entre 2008 et 2016, souligne un rapport sur « Les réformes socio-fiscales en 2008-2016 », Portrait social 2018 INSEE). Car notre fiscalité est bien un puissant outil de redistribution injustement apprécié par les Français qui bénéficient d’aides et d’importants transferts en nature du fait de la quasi-gratuité de l’école et des soins de santé (ce qui justifie un minimum d’impôt pour tous). Mais, désormais, il devient contre-productif d’en faire plus par l’accroissement des impôts. Ce n’est pas en décourageant la réussite des uns que l’on en transfère aux autres ! Travailler à plus de justice fiscale, ce serait plutôt diminuer nos prélèvements obligatoires (45,3 % du PIB) plutôt que les augmenter pour nourrir davantage les dépenses sociales qui atteignent, en France, un niveau record (et pour quel résultat..?) : 31,7 % du PIB (contre 25 % chez nos voisins Italiens ou Allemands), la France étant championne du monde dans ce domaine parmi les pays de l’OCDE. Notre système de protection sociale est malade de surpoids… Plutôt que de soigner toujours plus de mal-portants mieux vaudrait que notre pays crée plus de bien-portants… Une sortie par le haut !