SURCOMPLÉMENTAIRE SANTÉ, UNE ASSURANCE
POUR COMPLÉTER VOTRE MUTUELLE UN PEU RADINE...
Si 95 % des Français disposent d’une complémentaire santé, tous ne bénéficient pas d’une couverture optimale pour être bien remboursés. La souscription d’une surcomplémentaire (en plus de la mutuelle) peut être une solution. À condition de faire ses comptes.
Si notre système de santé figure parmi les plus protecteurs, avec un accès aux soins pour tous sans distinction de revenus, il le doit désormais en partie aux complémentaires santé. Face aux remboursements toujours plus réduits de la Sécurité sociale, le recours aux mutuelles et aux assurances santé s’avère absolument indispensable pour qui veut être mieux remboursé.
Mais la généralisation des contrats dits « responsables », qui plafonnent les remboursements des mutuelles, laisse aux assurés un reste à charge plus ou moins conséquent selon les garanties choisies. Le recours à une surcomplémentaire, intervenant après la Sécurité sociale et la mutuelle déjà souscrite, permet alors de minorer, voire de supprimer ce reste-à-charge. Moyennant un coût à étudier.
➜ POUR COMPLÉTER SA COUVERTURE
Par définition, l’hypothèse d’un recours à une surcomplémentaire suppose qu’une complémentaire santé a déjà été souscrite. La question se pose donc principalement pour les salariés qui, avec la généralisation obligatoire des mutuelles d’entreprises en 2016, disposent désormais tous d’une couverture complémentaire. Elle a l’avantage d’être moins coûteuse qu’un contrat individuel – l’employeur prend en charge au moins 50 % des cotisations – mais les garanties sont souvent basiques et ne « collent » pas toujours aux besoins spécifiques de certains salariés.
La surcomplémentaire permet alors de personnaliser sa couverture, selon ses propres besoins, en complétant les carences du contrat collectif. Certaines entreprises proposent d’ailleurs un contrat collectif (ouvert à tout le personnel) mais à adhésion facultative qui permet d’opter pour des garanties supplémentaires. Le surcoût de cette surcomplémentaire est toutefois à la charge exclusive du salarié. « Selon les garanties choisies, on trouve de bonnes couvertures surcomplémentaires à partir d’une quinzaine d’euros par mois » explique Roland Bétouin, courtier dans un cabinet lyonnais
➜ PRISE EN CHARGE PLAFONNÉE
En tout état de cause, une surcomplémentaire ne rembourse pas systématiquement tout le reste à charge. Le niveau de remboursement est toujours plafonné aux frais réellement engagés, afin d’éviter que l’assuré ne bénéficie d’un remboursement d’un montant supérieur à ce qu’il a dépensé.
Exemple
Consultation d’un spécialiste de secteur 2 (honoraires libres) : 50 €.
• Remboursement par la Sécurité sociale : 15,10 €
[70 % du tarif conventionné (TC) fixé à 23 €- 1 € de participation forfaitaire jamais remboursé].
• Remboursement de la mutuelle au taux de 100 % du TC : 7,90 €
(23 € x 100 %)- 15,10 €
• Remboursement par une surcomplémentaire à 150 % du TC : 11,50 €
(23 € x 150 %)= 34,50 € – (15,10 €+ 7,90 €)
• Remboursement par une surcomplémentaire à 400 % : 26 € (soit un remboursement global de 49 €) (23 € x 400 %)= 92 € – (15,10 €+7,90 €)= 69 € (limité à 26 € pour que le remboursement global ne dépasse pas 50 €- 1 € de participation forfaitaire)
Attention, les remboursements se complètent mais ne se cumulent pas. « Si vous avez été intégralement remboursé par la Sécurité sociale et votre mutuelle, votre surcomplémentaire n’intervient pas » souligne Roland Bétouin. Il faut donc éviter les doublons en payant une seconde fois une garantie déjà prise en charge par sa complémentaire.
➜ ÉVALUEZ VOS BESOINS ET FAITES BIEN VOS CALCULS
Avant de souscrire une surcomplémentaire, commencez par (re) lire votre contrat complémentaire pour vérifier les niveaux de prises en charges prévus et déceler les éventuelles insuffisances par rapport à vos besoins récurrents de soins. Faites le point de votre situation et de celle de vos ayants droit : notamment pour l’optique, le dentaire, si vos enfants en bas âge sont souvent malades, si vous souffrez d’une pathologie récurrente….
« L’absence de questionnaire santé à la souscription peut aussi être un paramètre à prendre en considération ».
Plutôt qu’une surcomplémentaire, ceux qui disposent d’un contrat individuel (retraités, travailleurs indépendants, etc.) qu’ils estiment insuffisant peuvent envisager de le faire modifier avec des garanties supplémentaires ou bien d’en changer. « Il faut comparer le surcoût mais ça peut être financièrement plus judicieux » confirme Roland Bétouin. « Tout dépend des postes de dépenses que l’on souhaite voir mieux remboursés ».
Par ailleurs, rien de vous interdit de faire preuve de stratégie ou d’opportunisme en souscrivant une surcomplémentaire pour une seule année, au cours de laquelle vous savez que vous aurez des dépenses importantes à engager (prothèses auditives, opération, etc.). En vérifiant l’éventuel délai de carence (voir encadré).
D’autre part, selon les garanties souhaitées, le coût annuel d’une surcomplémentaire peut être assez élevé pour ne pas être amorti par les remboursements futurs. On peut alors trouver plus judicieux de conserver sa couverture en l’état, d’économiser le montant correspondant aux cotisations qui auraient été réclamées pour financer ses dépenses. Une surcomplémentaire virtuelle et auto-financée, en quelque sorte.