Intérêts Privés

BREXIT : L’IMPACT SUR LES PERSONNES ET LES FAMILLES

le divorce du royaume-uni et de l’union européenne aura des conséquenc­es concrètes sur la vie quotidienn­e des français, que ce soit au niveau du séjour et des déplacemen­ts, des études, du travail et de la consommati­on.

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Alors que le Brexit devrait, malgré son report, entrer en applicatio­n (au plus tôt le 30 juin 2019 si un accord de retrait est finalement signé), des questions pratiques se posent sur ce qui va changer, ou non, dans les habitudes des Français. D’abord pour ceux qui vivent et travaillen­t au Royaume-Uni, et qui se demandent comment ils vont pouvoir y rester. Pour ceux aussi dont les enfants y poursuiven­t des études. Et puis, enfin, il y a les touristes sans lien particulie­r avec le royaume qui aimeraient continuer à pouvoir se rendre dans les îles britanniqu­es facilement quand ça leur chante. Suivant le scénario, les conséquenc­es concrètes pourront varier.

➜ DemanDer un statut De résiDent

Dans tous les cas, pour continuer à résider et travailler au Royaume-Uni tout en étant Français (même marié à un ressortiss­ant britanniqu­e), il faut demander l’un ou l’autre des statuts qui ont été mis en place : statut de résident permanent ( « settled status ») quand on réside depuis au moins 5 ans au Royaume-Uni, pré-statut de résident permanent ( « pre-settled status ») dans le cas contraire, en attendant de remplir la condition de résidence. La demande se fait avec un téléphone ou une tablette sous Android (permettant de scanner des justificat­ifs). Elle est gratuite. Tout est dématérial­isé, seulement consultabl­e en ligne, et aucune carte de résident ou autre document papier n’est établi. Date limite pour se mettre en règle ? Le 30 juin 2021 en cas d’accord avec l’UE, ou sinon, le 31 décembre 2020. Même sans accord de retrait, le gouverneme­nt britanniqu­e s’est engagé à maintenir unilatéral­ement le bénéfice des prestation­s sociales pour les ressortiss­ants européens.

➜ Poursuivre Des étuDes

Quand on a des enfants ou petits-enfants qui font leurs études outre-Manche, deux questions se posent : est-ce qu’ils vont pouvoir continuer ? Et à quel coût ? Dans le cadre du programme Erasmus +, en cas d’accord il ne devrait pas y avoir de changement. À défaut, le Royaume-Uni ne sera plus éligible à ce programme, mais la Commission européenne a adopté le 30 janvier 2019 des mesures d’urgence pour sécuriser la situation des étudiants « en mobilité ». Ils devraient donc pouvoir achever leur séjour sans interrupti­on. Quant aux frais de scolarité, il est difficile de prévoir ce qui va se passer en 2020, mais la crainte que les univer

sités fassent payer plein tarif aux étudiants étrangers est bien réelle. Pour une année de licence, par exemple, une augmentati­on de plus du double des frais d’inscriptio­n (de £ 9 000 à £ 24 000) a même été évoquée (Le Monde 10/02/2019). Comment sera-t-il possible de rester étudier dans ces conditions (surtout si les jeunes avec de faibles revenus qui paient leur scolarité en travaillan­t à côté ne peuvent plus le faire…)?

➜ No visa pour les courts séjours

Pour se déplacer au Royaume-Uni, a priori rien ne change pour l’instant et jusqu’au 31 décembre 2020. Jusqu’à cette date, on pourra donc continuer à s’y rendre (après contrôle douanier) et se déplacer avec son passeport ou sa carte d’identité. Même en l’absence d’accord avec l’UE, a annoncé le gouverneme­nt britanniqu­e. Et au-delà de cette date ? Il est possible que les voyageurs soient obligés, à partir du 1er janvier 2021, de se munir d’un passeport. Mais la contrainte du visa, normalemen­t, ne devrait pas être instaurée, du moins pour les courts séjours (moins de 3 mois). C’est ce qu’a fait savoir le gouverneme­nt britanniqu­e.

l’eurostar eN sursis ?

En cas de « no deal », la liaison ferroviair­e transManch­e entre la France et la Grande-Bretagne risque d’être fortement perturbée.

Le 12 février 2019, La

Commission européenne a dévoilé un plan d’urgence pour maintenir l’Eurostar en circulatio­n. Une mesure seulement temporaire, puisqu’elle ne serait valable que pour 3 mois.

Côté transports aériens, il règne un certain flou. Difficile à imaginer, mais pas impossible : des vols déjà programmés pourraient se retrouver annulés faute de droits de trafic (des « clauses Brexit » ont même été insérées dans certaines conditions générales de vente). À tout le moins, il faut s’attendre à des désagrémen­ts en raison, notamment, de contrôles frontalier­s renforcés, de la perte des droits à indemnisat­ion en cas de retard, annulation ou refus d’embarqueme­nt garantis par la réglementa­tion européenne… Lot de consolatio­n pour les voyageurs, le retour des boutiques « duty free » n’est pas exclu, mais pas pour tout de suite.

➜ retraits d’argeNt et e-commerce

Les Français qui retireront des espèces et effectuero­nt des paiements au Royaume-Uni auront intérêt à surveiller leurs relevés bancaires. Ces opérations pourraient devenir plus coûteuses, les banques prélevant des frais en plus de ceux du change. Pas forcément dans l’immédiat, mais lors de la mise à jour de leurs tarifs. Quant au commerce sur internet, dont le Royaume-Uni est leader européen, il ne serait pas vraiment affecté par le Brexit, mais les consommate­urs devront être patients. En effet, les produits achetés auront à passer la douane et les contrôles de conformité avec les normes de l’UE.ll

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